Films de Novembre 2006 (11/11/2006)
En Automne, les Feuilles se ramassent à la Pelle.
Une foultitude de films intéressants sort en ce moment. Difficile de tout voir (quand donc les distributeurs sauront-ils étaler les sorties tout au long de l’année ?) et d’en rendre compte au fur et à mesure. Certains valent le coup d’être vus, d’autres sont très décevants.
Quelques exemples ci-dessous (en plus des "Fils de l'Homme" et du "Labyrinthe de Pan" qui méritent une chronique à part).
> "Ne le dis à Personne" (9/10) : Une bonne surprise. Un film nerveux, une ribambelle d’excellents acteurs, une adaptation excellente au contexte français à partir d’un roman qui se passait aux Etats-Unis. Le cinéma français ne nous habitue pas à des polars de cette qualité, même si on peut noter quelques petits défauts de jeunesse dans ce qui n’est qu’un 2-ième film. Guillaume Canet est en tout cas un réalisateur à suivre.
(Plus de détails chez Telerama, iMedias, FilmDeCulte, Excessif, SebInParis, KrinEin, OjectifCinéma).
> "Le Dahlia Noir" (5/10) : Une grosse déception. Comparé à "Ne le Dis à Personne", le Dahlia semble bien fané. Manque de rythme, personnages sans épaisseur psychologique (Scarlett Johansson hérite du plus mauvais rôle de sa carrière), intrigue embrouillée (parce que trop éloignée du roman de James Elroy ?), problèmes de production, tout concours à faire de ce film un ouvrage besogneux, loin de ce qu’à pu faire De Palma il y a quelques années. Pour lui, ce Dahlia doit plutôt être considéré comme un Chrysanthème ...
(Plus de détails chez iMedias, Fluctuat, Excessif, EcranLarge, DvdCritiques, IdeaEntertainment, SebInParis, L’Ouvreuse, Peyomedia, ObjectifCinéma).
On notera également un plagiat assez culotté dans l'affiche utilisée (C.f. CultureCafé).
> "Scoop" (8/10) : Woody Allen tel qu’en lui-même. Après un "Match Point" un peu exceptionnel dans sa thématique et sa réalisation, Woody revient aux comédies douces-amères dont il a le secret. Certains n’aimeront pas, mais pour les amateurs de bons mots et de récits où un petit binoclard insignifiant s’attaque avec humour à l’Establishment, c’est une étape incontournable.
(Plus de détails chez Telerama, Fluctuat, iMedias, Excessif, EcranLarge, KrinEin, CriticoBlog, HellJohn, SebInParis).
> "Prête-Moi Ta Main" (8/10) : Tendresse et Humour. Une bonne petite comédie romantique traditionnelle, sympathique et sans prétentions, qui joue sur l’opposition et l’attirance des contraires. Pas très réaliste (je ne connais pas beaucoup de patrons prêts à signer un chèque de 15.000 € sans discuter !), mais ce n’est pas ce qu’on demande à ce genre de films, parfaitement calibré pour les célibataires esseulé(e)s ou les couples qui se questionnent. L’occasion en tout cas de voir une Charlotte Gainsbourg amusante, dans un rôle bien moins 'lisse' que d’habitude.
(Plus de détails chez iMedias, FilmDeCulte, Excessif, HellJohn, ThroughMyEyes).
> "Le Prestige" (8/10) : Un très bon film en costume qui retrace la grande époque de l’Illusionnisme, quand la Science transforme notre vision du monde et relègue la magie au rang des accessoires désuets. "Le Prestige" est aussi une bonne réflexion sur l’arrivée au pouvoir et la manière de le conserver. Promesses (électorales), tours de passe-passe (budgétaires) et consécration populaire sont en effet les 3 temps de tout candidat à l’immortalité politico-médiatique.
D’après le récit du romancier de SF Chistopher Priest ("Le Monde Inverti"), le film suit le parcours de 2 apprentis maîtres du mondes, leurs coups bas, leurs vengeances, leurs ego démesurés, où tout est bon pour s’imposer en haut de l’affiche, quitte à y sacrifier famille et amis. Tenants de la tradition qui privilégient les bonnes vieilles recettes, et innovateurs qui testent les nouvelles techniques se combattent pour le privilège futile de rester dans l’Histoire comme étant 'le plus grand'. Mais alors que chaque nouveau moyen d’expression détrône en grande partie le précédent (internet > télévision > cinéma > music-hall > foires), n’est-il pas illusoire de se lancer dans cette vaine quête de l’Absolu ?
(Voir aussi les analyses de EcranLarge, iMedias, KrinEin, SebInParis, L’Ouvreuse, AVoirALire, Cinémapolis, ARebours).
> "Black Book" (9/10) : Retour remarquable du 'Hollandais Violent', après quelques films hollywoodiens peu convaincants. Un film dans la lignée de "La Chair et le Sang", alliant action et réflexion sur les passions humaines et le goût du pouvoir, avec un sens des conventions cinématographiques très politiquement incorrect. Une fin sans équivoque, qui montre que les 'bons' d’hier peuvent devenir les 'méchants' de demain (et inversement), n’en déplaise aux démagogues de tout poil. Un film indispensable en cette période hypocrite, en attendant le prochain vrai grand film européen de Verhoeven.
(Plus de détails chez iMedias, Fluctuat, KrinEin, SebInParis).
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