Spiderman 3 (12/05/2007)
"Tempête du Désert" à Manhattan.
Encore un film dont on attendait beaucoup, et qui se révèle très décevant. L’exploitation des bons filons finit par conduire à une baisse de qualité particulièrement importante.
Avec les 2 premiers opus, "Spiderman" avait pourtant placé la barre assez haut. Avec les "X-Men" (dont le 3-ième volet est lui aussi raté), il avait réussi à conjuguer dans un même film familial grand public, grand spectacle et réflexions intimistes, action et sentiments, le tout de façon intelligente et bien réalisée. Bref, le rêve de tout producteur hollywoodien.
Tout le monde peut se reconnaître dans les personnages principaux, adolescents peinant à trouver leur place dans la société, leurs petits problèmes de tous les jours, les décalages entre la grandeur de leurs rêves et les désillusions de la réalité. C’est ce qui a fait le succès de la BD et qui avait été brillamment repris dans les scénarios précédents.
Pour le 3-ième, changement de perspectives. En voulant en faire toujours plus (de personnages, d’effets spéciaux, …) on dénature complètement le message, et on le radicalise à la sauce américaine. Plus de clairs-obscurs, mais une bataille simpliste entre les bons (américains, blancs, ayant une famille, un travail, une patrie, …) et les autres. L’Amérique bien pensante se défend face à une invasion venue d’ailleurs (une espèce de tchador noir qui corrompt les esprits, comme le faisait le communisme dans les années 50). Un bon américain est celui qui lutte pour le mode de vie américain et ses valeurs, quelques soient les moyens employés.
On pardonnera donc aux braqueurs de banques (une espèce de GI pas très malin, aux vêtements couleur de treillis en Irak), car ils le font pour soigner leur petite fille malade.
On pardonnera aussi au gosse de riche, faux frère mais vrai VIP, car il met sa fortune de fabricant d’armes au service du combat contre le 'Mal'.
On encensera le bon sens populaire, et ses aphorismes à 2 Cents.
On approuvera l’exploitation des salariés par un magnat de la presse, héros du capitalisme triomphant, et respectueux des quotas ethniques (son second est un Noir), quoique toujours prêt à manipuler l’opinion dans le sens de ses intérêts financiers.
Le tout sous les yeux de foules décérébrées, pour qui la guerre est un spectacle, et qui applaudissent à tout rompre ses porte-drapeaux en uniforme bleu et rouge.
Le seul à ne pas trouver sa place dans ce paradis US est le jeune arriviste sans famille, obligé de travailler pour vivre, qui aspire à la respectabilité en épousant la fille du chef de la Police, et qui se laisse séduire/corrompre par les idées étrangères. Cette seule différence avec Peter Parker suffit à le condamner sans appel au son des cloches d’une église. "God Bless America" !
Dans les laissés pour compte, on notera également la fille (russe ?) de son logeur, Ursula, nettement plus sympathique et moins insipide que MJ et Gwen Stacy réunies, mais pas très conforme aux canons hollywoodiens. Ce Spiderman est vraiment un grand niais.
Au final, un film long, pompeux, où on regarde souvent sa montre en espérant retrouver les personnages des débuts. Mais il faut se rendre compte de l’évidence, la malédiction des trilogies a encore frappé. Espérons que personne n’aura l’idée de sortir un 4-ième épisode, car on n’ose imaginer ce que ça risque de donner.
Note: 4/10
Compléments :
> Le site du film.
> les Critiques de CommeAuCinema, Telerama, Fluctuat, FilmDeCulte, Excessif, Cinefil.
> Sur les Blogs: CriticoBlog, Matoo, SebInParis, LaSauce, ARebours.
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