Photos de Voyages sur le Web (17/07/2009)

photosImpermanence et Persistance.

 

Comme auront pu le constater les lecteurs réguliers de ce blog, j’y suis un peu moins présent et mon rythme habituel d’1 ou 2 billets par semaine a sévèrement baissé depuis plusieurs mois. La faute à un certain manque de temps libre, à une certaine lassitude face à l’offre culturelle du moment, à l’absence de projets vraiment motivants sur lesquels il y aurait quelque chose à dire. Le politiquement correct, la médiocrité et le cynisme de notre « civilisation » (faut-il l’appeler encore comme ça ?) finiront par tuer toute velléité à vouloir promouvoir un meilleur futur commun, en favorisant un repli égocentrique, suicidaire à long terme.

 

Une autre raison est ma re-plongée dans les multiples voyages effectués ces dernières années. A chaque fois, j’ai ramené un stock de photos assez impressionnant, mais qui sont restées en vrac, sans être mises en valeur nulle part. Jusqu’en 2002, je les collais dans des albums afin de pouvoir les consulter plus aisément. Mais la révolution numérique est passée par là !
D’abord, les rayons consacrés à la photographie traditionnelle ont quasiment disparus des magasins, virtuels ou non. Ensuite, le support des images a profondément changé de nature, donc d’usage. Mes nouvelles photos argentiques sont désormais systématiquement scannées au moment du développement et stockées sur CD. Mon appareil numérique fourni un flot important de fichiers aux noms abstraits qui s’éparpillent un peu partout sur mes différents disques durs et clefs USB. Certains ont définitivement disparus lors du crash d’un de ces disques, et il n’est pas sûr que les CDs soient toujours lisibles sans erreurs dans quelques années. Le passage de technologies analogiques à une société entièrement numérisée s’accompagne donc d’un accroissement sensible de l’impermanence des choses, et donc de l’oubli des événements qui y sont associés. D’un autre côté, il est devenu plus facile de partager ses souvenirs et de les échanger sans subir de contraintes spatio-temporelles. Reste que la marchandisation de la société, l’omniprésence de la publicité et la standardisation des comportements, sont des contraintes fortes qu’il est nécessaire de prendre en compte pour pouvoir concilier ses pratiques avec ses propres valeurs.

 

En 1909, Albert Kahn, banquier philanthrope et mécène, avait lancé dans le monde plusieurs équipes de photographes afin de favoriser la conservation des images d’une société en voie de disparition, à l’intention des générations futures. De nos jours, où est-il possible de mettre les images récoltées afin d’en permettre l’accès au plus grand nombre, sans se ruiner et sans risquer une disparition trop rapide ? La photo est un art qui a toujours été considéré comme mineur. Si l’écrit, le dessin, la peinture, l’image animée ont leurs conservatoires attitrés, il en est rarement de même pour les photos, même lorsqu’elles sont d’une valeur historique et artistique considérable. Rares sont les photographes professionnels ayant réussi à vivre de leur activité, les droits d’auteurs n’ayant pratiquement jamais été respectés dans ce domaine, même avant l’invention du Web. Si les vidéos trouvent facilement asile dans des sites partages gratuits (YouTube, DailyMotion, …), quoique avec une certaine censure morale et politique, il n’en est pas de même pour les images fixes. A plus forte raison pour des photos de voyages ou de reportage, considérés à tort comme pouvant être effectuées par n’importe qui. La différence se voit également dans l’offre disponible sur la Toile.

 

PicasaWeb Peregrinus

Quelques sites spécialisés existent, mais avec des limites assez contraignantes.

Face à une offre aussi importante, on peut se demander combien réussiront à durer, hormis les 2 principaux leaders. Vu l’investissement important en temps de travail que ça suppose (chargement, légendage, taggage, géo-localisation, …), il faut se demander si le jeu en vaut la chandelle et prévoir une solution de repli éventuelle. L’interfaçage avec Picasa est alors un vrai plus, puisque le travail effectué est conservé aussi en local, et est synchronisable avec tout site compatible.

 

Certains sites poursuivent des buts plus spécifiques :
Les sites communautaires comme FaceBook ou MySpace permettent aussi de gérer des quantités de photos plus ou moins importantes. Mais mélanger ses photos de voyages avec le reste n’est peut-être pas le meilleur moyen de les mettre en valeurs, sauf si on veut frimer avec. Et on passera sans s'étendre sur les problèmes de confidentialité et de respect de la vie privée.

De nombreux sites de développement et de tirages, permettent également de visualiser les photos fournies. Mais les contraintes sont si nombreuses et les incitations à commander si insistantes, qu’on les fuira comme la peste.

 

Presque tous les sites de voyages ont ouvert un espace globe-trotter, incitant les internautes à raconter leurs déplacements sous forme de blogs multimédias (textes, photos, cartes, vidéos, …). Concentrer ce genre de blogs dans un même espace dédié avec des outils adaptés, pourrait a priori être une bonne idée. Elle est malheureusement viciée par plusieurs considérations. Le but de ces sites est avant tout de faire des économies en employant des amateurs bénévoles à la place de pigistes (mal) rémunérés. En participant à ce genre de sites, on favorise la précarité et les faibles salaires de tout un secteur économique, majoritairement contrôlé par des multinationales du voyage. Le blogueur se fait lui-même exploiter en n’étant pas payé pour son travail (réutilisé dans tous les sites du groupe), mais en ayant même à payer pour l’utilisation de son blog. Par exemple blogs-de-voyage (Expedia) fait payer 4.90€ par an l’accès de base au blog (motorisé par BlogSpirit), alors que le même service chez HautEtFort (toujours BlogSpirit) est complètement gratuit et est affiché avec moins de pubs.

 

Pour conserver l’ensemble de sa production photographique à l’abri des incidents, rien ne vaudrait un site de stockage acceptant un maximum de formats (y compris le RAW) et jouerait le rôle de coffre-fort numérique. Ça tombe bien, il en existe.

 

Pour compléter le site précédent, en évitant les négriers des blogs de voyages, on peut décider d’ouvrir un blog dédié. Cela permet de personnaliser à sa manière l’interface de présentation. Les bonnes plateformes de blogs permettent également un référencement efficace du site dans les principaux moteurs de recherche. Parmi les rares vraiment gratuits, faciles à paramétrer et à utiliser, on notera :

 

En résumé, on pourra utiliser avec profit PicasaWeb (dans la limite de 1 Go), Joomeo (pour le stockage des photos originelles) allié à un site de blog (HautEtFort ou CanalBlog, pour la mise en page et le référencement), ainsi que TrekEarth si l’on veut bénéficier de conseils de (semi-)pros sur les techniques photographiques.

 

Compléments:
. Dossier Clubic: "Où et comment héberger mes photos ?"
. Dossier Tom's Guide: "Partager vos Photos sur Internet"
. Article 01Net: "6 Sites pour Partager vos Clichés"
. Dossier L'Internaute: "Albums Photos en Ligne"
. Helran: comparaison de 8 sites de partage
Tour Du Monde: coup de gueule sur les profiteurs des blogs de voyage

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