La Guerre des Mondes (23/07/2005)

Spiel-Krieg

Le film évênement du mois de Juillet 2005 (sorti juste avant l'Independance Day) !
Bon, je ne vais pas revenir en détail sur tout ce qui a été dit ici ou là.
Ceux qui ne l'ont pas encore vu devaient être ... sur la planète Mars.

En résumé:
- oui, les effets spéciaux sont très impressionnants (la production avait les moyens, ça se voit)
- oui, Dakota Fanning est vraiment la meilleure actrice de sa génération (à suivre ...)
- oui, Tom Cruise joue moins stupidement que d'habitude
- oui, Tim Robbins est égal à lui-même (excellent)
- oui, Steven Spielberg a laissé de côté le style gnan-gnan qui le caractérise trop souvent
- oui, c'est une bonne et respectueuse adaptation du roman anticolonialiste de HG Wells (dans son esprit, car il y a d'inévitables modifications)
- oui, on sent le traumatisme post-attentats du 9/11 (les américains et leur armée ne sont plus aussi invincibles qu'avant)
- oui, les combats sont vus d'une façon beaucoup plus réaliste que dans les films de guerre habituels (l'impréparation, la fuite, la débacle, les cadavres, les abris souterrains, ...)
- oui, la fin est vraiment très 'happy end' hollywoodien (mais bon il faut quand même que les rednecks du Middle West en aient pour leur argent)

Là où je voudrais rajouter mon grain de sel, c'est sur la pertinence du message qui nous est délivré:
" même quand on est une super-puissance, avec tout l'armement le plus moderne et aucun scrupule pour s'en servir, il n'est pas possible de dominer le monde. "

Comme dans le bourbier vietnamien ou les sables irakiens, même avec l'agent orange, les satellites ou les bombes 'intelligentes', la victoire finit toujours par basculer tôt ou tard du côté des autochtones.
Finalement Spielberg fait un film plus subversif et moins pessimiste que Paul Verhoeven dans "Starship Troopers", puisque ce dernier finissait sur la défaite des insectes indigènes (lire: les indiens du Far West) face à un régime impérialiste américain.

Cet aspect est souligné par les prologues et épilogues parlés.
Là où la version de 1953 rendait explicitement grâce à Dieu d'avoir créé les microbes pour la défense du genre humain, Spielberg invoque plutôt la force symbiotique de communautés obligés de vivre ensemble (la peste et le choléra sont, malgré tout, les meilleurs alliés de l'homme !).

L'épilogue pourrait aussi bien servir pour le film relatant une guerre pas encore terminée:
"dès le moment où les américains posèrent le pied en Irak, ils étaient condamnés ..."

Finalement, en 3 films ("La liste de Schindler","Il faut sauver le soldat Ryan" et "La guerre des mondes") il nous propose une réflexion intelligente sur la guerre qui nous change des blockbusters habituels.
De quoi attendre sans crainte son prochain long métrage qui devrait traiter du massacre des JOs de Munich en 1972, et du terrorisme d'état pratiqué ensuite par les israéliens.


Note : 7/10

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20:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, SF |  Imprimer