Nos Voisins les Hommes (Over the Hedge) (05/08/2006)
Pop-Corn Movie.
Les dessins animés de l’été se suivent et ne se ressemblent pas. D’un côté, on peut mettre Pixar ("Toy Story", "Monstres & Co", "Nemo", "Les Indestructibles", ...) et le studio Ghibli ("Porco Rosso", "Princesse Mononoke", "Le Château dans le Ciel", "Le Voyage de Chihiro", "Le Château Ambulant", …) qui alignent imperturbablement les chefs d’œuvre. De l’autre, on trouve quelques outsiders comme Dreamworks ("Shrek"), la Fox ("Anastasia", "Titan AE") ou Disney, qui sortent de temps en temps un film au dessus du lot, mais dont le reste de la production est en général d’une qualité très moyenne.
Cette année, la règle est de nouveau vérifiée. Outre l’excellent "Nausicaa" (1984) de Miyazaki qui sera enfin en août sur les écrans français, et le très bon "Cars" qui a pris la 'pole position', sort également "Nos Voisins les Hommes", dernier opus de Dreamworks après des "Gang de Requins" et "Madagascar" particulièrement décevants.
L’argument est le même que celui de "Pompoko", un très bon Ghibli de 1994, sorti en France au début de l’année. Des animaux sauvages se retrouvent envahis par la 'civilisation', représentée par des banlieues uniformes. Mais là où les japonais multiplient les variations sur des thèmes écologiques, sociologiques, culturels, fantastiques, alternant les phases comiques et dramatiques, les américains se contentent de réaliser un 'buddy movie' très terre à terre, doublé d'une satire très-très légère, qui ne laissera pas un grand souvenir dans les mémoires. Là où les ratons laveurs japonais luttent pour préserver leurs traditions et leur mode de vie, les bestioles américaines choisissent de succomber dès le départ à la société de consommation et à sa 'junk-food'. Le film se réduit alors à enchaîner les blagues de potaches, un peu scatologiques, qui caractérisent les films pour adolescents américains. On reste dans un style très disneyen, avec beaucoup de bons sentiments familiaux et la rédemption finale du méchant pas si méchant que ça. Le thème du mur qui sépare les nantis des affamés auraient pourtant pu fournir l’occasion de nombreuses allusions à l’actualité (frontières Mexique/USA, Afrique/Europe, Palestine/Israël, Chine/Hong-Kong, …). Même les personnages ont des airs de déjà-vus [1]. "Nos Voisins les Hommes" est donc à ne voir que si on n’a rien d’autre à se mettre sous la dent, ou pour occuper les enfants un jour de pluie ou de canicule.
Les amateurs de dessins animés ambitieux, après avoir vu "Cars", attendront donc plutôt le 23 août, pour voir enfin sur grand écran ce qui est sûrement le meilleur de tous les Miyazaki.
Note : 6/10
[1] Par exemple, l'écureuil fou (typique de Tex Avery), dopé à la caféine exactement comme dans "HoodWinked" !
Compléments :
> Fiche Cinéfil.
> Le site du film.
> Les critiques du film sur "EcranLarge", "Fluctuat", "iMédias", "DvdCritiques", "Excessif".
> Sur les blogs: "RegardBleu", "LaSenteurDeL'Esprit", "Cinemag".
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