06/12/2006
The Host (Goe Mool)
Cancers contre Cellules Saines de la Société.
Le cinéma coréen est finalement assez peu connu du grand public français, malgré quelques petits chefs d’œuvres, souvent primés dans les festivals mais mal distribués dans les salles. Influencés par les cinémas chinois, japonais et américains, il présente toujours un point de vue original et inventif, loin des films parodiques ou d’exploitation du cinéma hongkongais par exemple. Une politique de quotas et de subventions analogue à celle de la France permet une industrie cinématographique puissante et des expérimentations tous azimuts.
On n’avait encore rien vu venir dans le secteur des 'films de monstres'. Avec "The Host", on retrouve "Godzilla", et "La Guerre des Mondes" revu et détournés pour en faire sans forcer le trait un film familial et de société qui peut se voir à plusieurs niveaux.
C’est à la fois un film écologique qui dénonce la pollution chimique, un film politique qui dénonce la présence impérialiste des bases américaines et les mensonges des gouvernants, un film de société qui brocarde l’égoïsme des nouveaux comportements individualistes, la vie difficile des petites gens ou la bêtise de l’héroïsme individuel.
Contrairement à "King Kong", qui est intéressant tant qu’on n’a pas rencontré la bête, et qui sombre ensuite dans le convenu, "The Host" démarre au quart de tour et montre très rapidement la bestiole. Il peut ainsi se consacrer aux vrais 'héros' du film, les paumés, les sans grades, les 'vrais gens', ceux qui sont les héros de tous les jours. Comme dans beaucoup de films asiatiques pas de 'happy end', les survivants n’étant pas ceux sur lesquels on aurait misé au départ. On a au contraire un film choral, où chaque individualité est mise en valeur, et où la communauté (ici familiale) importe plus que la somme de ses composantes.
Ceux qui chercheraient à y voir un film d’horreur à l’américaine, un film d’action plein de fanfaronnades guerrières, ou une célébration de nos technologies censées tout résoudre, seront inévitablement déçus. On est plutôt dans le registre des film tels que "Les 7 Samouraïs", quand des populations défavorisées s’unissent pour repousser l’envahisseur et préserver le peu qu’elles possèdent. "The Host" est un film qui raconte comment un organisme se débarrasse des cellules malignes qui se sont développées en son sein. Sans chimiothérapie, mais avec une énorme volonté de vivre en paix avec lui-même.
Note: 8/10
Compléments :
> La Fiche du film sur Wikipedia.
> Le Site du film.
> Critiques sur "CommeAuCinéma", "Libération", "LeMonde", "Telerama", "CinéAsie", "Excessif", "Fluctuat", "iMedias", "KrinEin", "WebOtaku".
> Sur les Blogs: "SebInParis", "SquidHeadChroniques", "LeHiboo", "PlumeNoire", "DrOrlof", "CosmopolitanStories", "Cinémapolis".
20:00 Publié dans Ecrans Larges, Ethiques & Politiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Corée | Imprimer
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