06/04/2007
Peplum (Pop Life II) de Nasser Martin-Gousset
Danse et Décadence.
Décidément, Antoine et Cléopâtre sont mis à toutes les sauces en ce moment. Mais avec un mauvais chef, même les meilleurs ingrédients donnent une pitoyable tambouille. Après le "A & C" à moité raté de Lewis Furey, c’est Nasser Martin-Gousset qui essaie de passer au micro-ondes le sublime "Cléopâtre" de Mankiewicz avec Richard Burton et Liz Taylor.
Malgré un point de vue original et quelques bonnes idées, c’est malheureusement globalement raté. Vouloir reprendre en à peine 1h15 la légende des 2 amants antiques, plus celle des 2 acteurs mythiques, plus quelques considérations politico-historiques, plus un peu de n’importe quoi, en seulement quelques scènes et extraits de films, est beaucoup trop court pour exprimer quelque chose de cohérent.
Il y est absolument impératif de connaître la légende pour espérer suivre un peu ce qui se passe, car les saynètes se succèdent avec de nombreuses ellipses. Etait-il alors nécessaire de rejouer la 'scène des huîtres et des escargots' de "Spartacus" entre Laurence Olivier et Tony Curtis, éloge masqué de la bi-sexualité ?
Quelques moments-clef surnagent néanmoins, tel cette bataille d’Actium, filmé avec une caméra numérique suivant en gros plan un légionnaire rampant sur le sable après le désastre, ou le déplacement cadencé d’une légion progressivement décimée.
D’autres sont complètement ridicules comme la mort de Cléopâtre, sans grâce ni émotions, ou celui où des danseurs se jettent contre le mur de fond de scène. A quoi rime également les 2 individus qui se baladent les couilles à l’air à 2 reprises, ou ceux qui fument sur scène ? La nudité est apparemment très à la mode dans certaines compagnies actuelles, mais qu’est-ce que ça apporte à la pièce ?
Musicalement, le groupe rock (batterie, basse, guitare) présent sur scène est assez efficace. Mais l'épisode de fête disco, sur l’air de "I Feel Love" par la pop-star gay Jimmy Somerville, est plus qu’incongru dans le contexte.
Bref un spectacle confus, brouillon, vulgaire, ennuyeux, inutilement provocateur, plus à l’aise dans une petite salle de Las Vegas que sur une scène de Broadway. Plus qu’au chef d’œuvre de Mankiewicz, ce péplum renvoie plutôt aux nanards italiens de années 60, et est aussi insignifiant.
Note : 5/10
Compléments :
> "Peplum" au Théatre de la Ville de Paris en 2007.
> Les critiques de Télérama, Libération, TheFake.
20:00 Publié dans Histoire, Sur les Planches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Culture, Danse, Paris, Rome | Imprimer
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