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14/06/2009

Angleterre du Nord-Est (Danelaw)

De la Bretagne romaine et le Danelaw à l'Angleterre Victorienne.

Souvent perçue comme une entité unique, l'Angleterre est la fusion de régions aux peuples, langues et coutumes assez diverses. D'abord celte et (superficiellement) unifié par les Romains, de Londinium jusqu'au Mur d'Hadrien, le pays se retrouve éclaté à partir du 5-ième siècle entre diverses zones d'influences germaniques (anglesjutessaxons, frisons, ...). C'est l'époque de la célèbre épopée de Beowulf. Le Nord-Est de l'Angleterre, aux origines danoises et norvégiennes, perd de son influence, et passe sous le contrôle des saxons du sud-ouest.
Aux royaumes anglo-saxons succèdent la conquête franco-normande et les massacres qui dévastèrent durablement le Nord. Si les monastères se développent en même temps que l'élevage, les mines et le commerce, les guerres (de Cent Ans, des 2 Roses) et la peste entrainent une nouvelle récession. La dynastie des Tudors favorise la révolution industrielle et culturelle anglaise, mais vide les monastères à la suite du schisme anglican. Après la parenthèse de Cromwell, la maitrise maritime et les colonies d'outre-mer entrainent une période d'expansion sans pareille qui culmine sous le règne de Victoria. L'ouest du Yorkshire voit alors l'apparition des soeurs Brontë qui marquent durablement la littérature anglaise.

Région industrielle spécialisée dans le textile et la sidérurgie, le Nord-Est a beaucoup souffert économiquement au 20-ième siècle. Mais sa relative désaffection a permis une très bonne conservation de ses nombreux vestiges romains et médiévaux, ses abbayes et cathédrales, ses châteaux (normands et anglais), ses jardins et sites naturels. Les fantômes y prolifèrent naturellement, grâce aux nombreuses invasions, guerres civiles et autres morts violentes. Aujourd'hui encore, les décors superbes de la régions servent l'imaginaire d'auteurs tels que J.K.Rowling. Quand aux cités ouvrières déprimantes de la région, elles ont donné naissance à nombre de groupes musicaux parmi les plus importants, ou à des films qui ont marqué leurs spectateurs dans le monde entier.

Circuit: Londres, Cambridge, Ely, Lincoln, York (cathédrale gothique), Castle Howard, Fountains AbbeyStudley Royal Park, Harewood House, Durham (cathédrale anglo-normande), Housesteads, Haworth (musée Brontë), BuxtonPeak District, Sheffield, ChesterfieldChatsworth, Londres.

 

Angleterre en Relief

Quelques informations complémentaires ci-dessous.

Bibliographie:
. "Guide Grande Bretagne" (Petit Futé).
. "Les Hauts de Hurlevent" d'Emilie Brontë (Livre de Poche).
. "Jane Eyre" de Charlotte Brontë (Livre de Poche).
. "Harry Potter" de J.K.Rowling (Folio).

Cinématographie:
. "Alfred le Grand, Vainqueur des Vikings" de Clive Donner (1969).
. "Billy Elliot" de Sephen Daldry (2000).
. "The Navigators" de Ken Loach (2002).
. "Tournage dans un Jardin Anglais" de Michael Winterbottom (2005) d'après Laurence Sterne.
. "This is England" de Shane Meadows (2006).
. "La Légende de Beowulf" de Robert Zemeckis (2007).

Discographie:
. "Wuthering Heights" de Kate Bush (1978).
. "Non Stop Erotic Cabaret" de Soft Cell (1981).
. "The Original Sound Of Sheffield '83-'87" de Cabaret Voltaire (best-of).
. "Hysteria" de Human League (1984).
. "First and Last and Always" de Sisters of Mercy (1985).
. "Tubthumping" de Chumbawamba (1997)
. "Catalogue" de Moloko (best-of).

Infos - Web:
. Sur Wikipedia et WikiTravel.
. Sur le site de Visit England et "Visit NorthEastEngland".
. Dossier Angleterre ancienne sur le site de "l'Université Canadienne de Laval".
. L'Histoire de l'Angleterre sur ImagoMundiHist-Europe et TerresContées.
. Informations pratiques chez EasyVoyage, LeRoutard, LonelyPlanet, EuropaPlanet.
. Cartes et documents sur LexiLogos et Mappery.
. Sites sacrés anglais sur Eastern CathedralsSacred Destinations, Sacred Sites, Seeking the Sacred et Haunted Britain.
. Le Mur d'Hadrien sur les sites de l'Université Lille3 et d'Odyssey.
. Dossier "Haworth et les soeurs Brontë" (en pdf).
. Sites sur le 'Brontë Country' : BronteCountry, VisitBronteCountry, BronteInfo et CastlesAndGardens.
. Poudlard : les lieux de tournages sur VisitBritainLaGazetteDuSorcier et LaFéeCaroline.
. Les lieux de tournages du Da Vinci Code, Orgueil et Préjugés.

Photoramas:
. "York 2004 de Mélanie", "Northern England d'Arnold", "Angleterre2008 de Bernard", "Cambridge 2009 de Charles", "York 2009 de Marie" sur PicasaWeb.
. Mes propres photos sur PicasaWeb :

Angleterre Nord-Est 2009


Carte de l'Angleterre Danoise et Saxone:

Carte Angleterre Danoise (Cliquez pour agrandir)

28/05/2008

Babylone (Musée du Louvre)

BabyloneMetropolis, Origines et Fantasmes.

Superbe expo cette saison qui présente la particularité de montrer à la fois la réalité de ce que fut Babylone à partir de ce qu’on en a retrouvé sur le terrain, mais aussi l’influence énorme et majoritairement fantasmée qu’à eu la ville dans l’imaginaire occidental.

Babylone, c’est d’abord la 'Mégapole', construite de façon raisonnée et ordonnée pour être la capitale d’un empire qui est à l’origine des premiers Codes de Lois écrits. On y trouve sous une forme assez imagée ce que nous connaissons maintenant sous le nom de 'Loi du Talion'.
C’est une Cité qui a livré des archives en nombre incommensurable sur des tablettes de terre cuite, permettant de tout connaître de l’organisation de la Société, ses préoccupations, ses mythes fondateurs. Les vitrines fourmillent de textes administratifs, législatifs, topographiques, historiques, diplomatiques, judiciaires, fiscaux, mais aussi mathématiques, astrologiques, divinatoires, médicaux, mythologiques, etc.
Les grandes épopées (Gilgamesh, …) ou les récits initiaux du Déluge et de la Création du Monde (largement plagiés par les auteurs de la Bible) voisinent avec les premiers pas du Zodiaque et de l’Astrologie Occidentale.

Cette première partie archéologique culmine avec les superbes reconstitutions d’animaux qui bordaient la voie sacrée menant au grand Temple de Mardouk via la Porte d’Ishtar.

Queen of the NightLa deuxième partie est tout aussi passionnante.
Après avoir sombrée dans les sables du désert suite au déplacement des centres de pouvoir, Babylone devient la référence absolue des villes mythiques disparues de la surface de la Terre [*] et enflamme l’imagination des auteurs occidentaux.
L’Apocalypse de Saint-Jean diabolise la ville au même titre que Sodome et Gomorrhe, alors que rien ne prouve une quelconque dépravation des mœurs locales.
Les dieux régionaux sont évidemment repeints aux couleurs du démon. Le Dragon tutélaire de la ville fait un Serpent très adéquat (le Jardin d’Eden n’est pas loin). Pazuzu, dieu du vent et protecteur des femmes enceintes, devient un diable des plus effrayants (tout le monde se souvient de lui dans le prologue irakien de l’Exorciste). On assimile la Reine de la Nuit, une Déesse Mère proche d’Isis/Astarté, avec Lilith, la femme-démon qui s’attaque à la ‘vitalité’ des hommes.

Tour de Babel
On confond allègrement la Tour de Babel citée dans la Genèse (assimilée à la ziggourat de Borsippa), avec le grand Temple de Mardouk/Baal dont l’allure évoque plutôt les pyramides mayas.
Symbole de la vanité des Hommes, l’orgueilleuse Babel/Babylone est donc pour des raisons politiques, renvoyée dans l’Axe du Mal pour le profit de Jérusalem censée être la Ville idéale et bénies de(s) dieu(x). On retrouve donc le même antagonisme qu’entre Carthage et Rome, Troie et Sparte, ou … entre Bagdad et Washington. Les mêmes recettes continuent à s’appliquer au cours des siècles.
Tout comme le Salammbô de Flaubert revisitait de façon très fantasmée le Carthage antique, Babylone a également énormément inspiré les dramaturges (Sardanapale de Byron), les peintres classiques (de Bruegel à Delacroix), les cinéastes (Intolérance de D.W.Griffith, Metropolis de Fritz Lang, Rintaro, Inarritu, …), ou les musiciens (du Nabucco de Verdi à Bob Marley). On n’en retrouve malheureusement qu’une faible partie dans cette grande expo, à voir absolument.

[*] : les jardins suspendus, une des 7 merveilles du monde, sont situés dans son périmètre.

Compléments :
> Le mini-site de l'Expo.
> Photos de l'Expo sur LesEchos.
> L'expo sur le web: France24, RFI, LeMonde, LesEchos, Fluctuat, Historia.
> Sur les blogs: AgoraVox, LouvrePassion, CaféGéo, Romanes.
> A lire: "Babylone, à l'Aube de notre Culture" par Jean Bottero (Découvertes Gallimard n°230).

17/04/2008

La Méditerranée des Phéniciens (Institut du Monde Arabe)

Méditerranée des PhéniciensBienfaits de la Mondialisation et Reconnaissance de l’Histoire.

Peuple finalement assez mystérieux, comme beaucoup de populations maritimes, les phéniciens ont eu une influence énorme et largement sous-estimée sur le monde occidental.
Alors que les traditions de l’époque étaient plutôt de massacrer joyeusement les occupants des terres convoitées, ils ont su s’implanter pacifiquement dans tout le bassin méditerranéen, disséminant via leurs ateliers et leurs bateaux les éléments essentiels à toute civilisation avancée.
Une preuve de plus que le commerce, malgré une uniformisation des goûts et des pratiques, et un puissant facteur de paix et de développement.

Ironiquement, l’utilisation de technologies avancées pour l’époque (l’écriture sur papyrus) fait qu’ils sont moins connus que les peuples arriérés gravant dans la pierre ou l’argile. Un problème qui se posera également pour les archéologues du futur, qui auront sans doute beaucoup de mal à décrypter les us et coutumes de notre époque si évanescente.
Leur assimilation des arts de tous les peuples avec lesquels ils commerçaient fait qu’ils n’ont pas vraiment d’identité culturelle propre. Leurs plus belles inventions (pourpre, alphabet) ont néanmoins marqué le monde d’une façon indélébile, à l’instar des commerçants asiatiques des routes des Epices (océan indien) ou de la Soie (Asie centrale) propagateurs du thé, des mathématiques, de l’astronomie, de l’imprimerie et du bouddhisme.

La Méditerranée des Phéniciens
L’expo de l’I.M.A. retrace particulièrement bien cet aspect cosmopolite, mélangeant pièces artisanales exceptionnelles et camelote de tous les jours, soulignant les influences croisées avec les autres civilisations (Egypte, Grèce, …), ainsi que les nombreux malentendus ou calomnies volontaires propagés jusqu’à nos jours. Les destructions de Tyr par Alexandre et de Carthage par les Romains, sont sans doute à l’origine des légendes sur les sacrifices d’enfants au dieu Baal. Il est tellement plus facile de faire la guerre à une population parée de tous les vices. Ce ne sont pas les libanais, descendants des anciens phéniciens, qui risquent de nous dire le contraire.

Seuls regrets: des textes explicatifs seulement en français (quand les musées français penseront-ils aux visiteurs non francophones ?) et placés souvent très bas, ce qui implique de se pencher ou s'accroupir pour les lire !

Compléments :
> Le site de l'I.M.A.et de Total.
> Photos de l'Expo sur L'Express, Flickr.
> L'expo sur le web: L'Express, RFI, ArtActu, AgoraVox, Roumi, Sablier, 42Faubourg, Matoo.

30/08/2007

Lorelei de Shinji Higuchi

Lorelei, la Sorcière du PacifiqueLes Fausses Notes de la Sirène du Pacifique.

Le cinéma japonais grand public, à l’exception notable des dessins animés, est en crise depuis plusieurs années et rien ne semble devoir l’en sortir. Quelques films obtiennent pourtant de temps en temps un important succès auprès du public local, comme "Lorelei" en 2005.
Se déroulant à un point clé de l’Histoire contemporaine nipponne (les bombardements nucléaires de la fin de la Seconde Guerre Mondiale), il partait à priori avec de bons atouts. Production à gros budget, réalisée par un ancien de "Neon Genesis Evangelion", casting intéressant (dont Koji Yakusho l'acteur fétiche de Kiyoshi Kurosawa), trucages réalisé par Skywalker Sound.

A l’arrivée, le résultat est assez mitigé.
Si le récit évite le manichéisme, et présente dans chaque camp des individus aux motivations contrastées, il n’évite pas certains écueils rédhibitoires.

Du côté japonais, le plus développé, on trouve notamment un équipage de loosers, conduit par un capitaine ayant refusé d’effectuer des missions suicide, des mutins rescapés des armées ‘oubliées’ dans les jungles du sud-est asiatique, un état-major va-t-en guerre explicitement accusé de lâcheté, une métisse judéo-nippone rescapée des camps de la mort et objet d’expériences parapsychiques de la part de médecins nazis.
Du côté américain, les personnages sont moins malveillants et stupides que d’habitude dans ce type de films, mais se voient reprocher à juste titre leurs bombardements aveugles sur les populations civiles.
Les effets spéciaux 3D sont plutôt bien réalisés, qu’ils concernent les avions, les bateaux ou les sous-marins.
La bande son est excellente, que ce soient les chants de notre sirène, ou l’ambiance sonore d’un sous-marin en plongée.

Là où le bât blesse, c’est dans l’accumulation de situations caricaturales, trop typiquement japonaises.
Le scénario multiplie en effet les individus qui se sacrifient pour le groupe, ou préfèrent se suicider plutôt que d’affronter le déshonneur. Ces comportements sont certes emblématiques de la culture japonaise des siècles passés, mais le film les assène avec un tel sérieux, et de façon tellement incongrue par rapport au reste de l’intrigue, qu’ils en sont complètement ridicules pour un spectateur occidental contemporain.
On comprend mieux pourquoi ce long métrage n’est pas passé dans les salles françaises, et est sorti directement en DVD.
Une grosse déception donc, à ne voir qu’à titre de curiosité. Sur le sujet, on lira/verra plutôt "Zipang" de Kaiji Kawaguchi, ou "L’Histoire des 3 Adolf" d’Osamu Tezuka, nettement moins simplistes dans leurs descriptions des militaires japonais d'avant 1946.

Note : 6/10

Compléments :
> Les critiques de CommeAuCinéma, SanchoAsia, CineAsie, DvdRama.
> Une très bonne Histoire du Cinéma Japonais sur Fluctuat.
> Le mythe allemand de la Loreleï, sirène/sorcière de la vallée du Rhin.

06/04/2007

Peplum (Pop Life II) de Nasser Martin-Gousset

PeplumDanse et Décadence.

Décidément, Antoine et Cléopâtre sont mis à toutes les sauces en ce moment. Mais avec un mauvais chef, même les meilleurs ingrédients donnent une pitoyable tambouille. Après le "A & C" à moité raté de Lewis Furey, c’est Nasser Martin-Gousset qui essaie de passer au micro-ondes le sublime "Cléopâtre" de Mankiewicz avec Richard Burton et Liz Taylor.

Malgré un point de vue original et quelques bonnes idées, c’est malheureusement globalement raté. Vouloir reprendre en à peine 1h15 la légende des 2 amants antiques, plus celle des 2 acteurs mythiques, plus quelques considérations politico-historiques, plus un peu de n’importe quoi, en seulement quelques scènes et extraits de films, est beaucoup trop court pour exprimer quelque chose de cohérent.
Il y est absolument impératif de connaître la légende pour espérer suivre un peu ce qui se passe, car les saynètes se succèdent avec de nombreuses ellipses. Etait-il alors nécessaire de rejouer la 'scène des huîtres et des escargots' de "Spartacus" entre Laurence Olivier et Tony Curtis, éloge masqué de la bi-sexualité ?

PeplumQuelques moments-clef surnagent néanmoins, tel cette bataille d’Actium, filmé avec une caméra numérique suivant en gros plan un légionnaire rampant sur le sable après le désastre, ou le déplacement cadencé d’une légion progressivement décimée.
D’autres sont complètement ridicules comme la mort de Cléopâtre, sans grâce ni émotions, ou celui où des danseurs se jettent contre le mur de fond de scène. A quoi rime également les 2 individus qui se baladent les couilles à l’air à 2 reprises, ou ceux qui fument sur scène ? La nudité est apparemment très à la mode dans certaines compagnies actuelles, mais qu’est-ce que ça apporte à la pièce ?
Musicalement, le groupe rock (batterie, basse, guitare) présent sur scène est assez efficace. Mais l'épisode de fête disco, sur l’air de "I Feel Love" par la pop-star gay Jimmy Somerville, est plus qu’incongru dans le contexte.

Bref un spectacle confus, brouillon, vulgaire, ennuyeux, inutilement provocateur, plus à l’aise dans une petite salle de Las Vegas que sur une scène de Broadway. Plus qu’au chef d’œuvre de Mankiewicz, ce péplum renvoie plutôt aux nanards italiens de années 60, et est aussi insignifiant.

Note : 5/10

Compléments :
> "Peplum" au Théatre de la Ville de Paris en 2007.
> Les critiques de Télérama, Libération, TheFake.