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27/09/2008

Mefisto for Ever par Guy Cassiers

Mefisto for EverTriptyque du Pouvoir (1): To Be Or Not To Be ?

"Hop Là, Nous Vivons!", présenté l'année dernière au Théâtre de la Ville, relatait le cas de conscience d'un militant d'extrême-gauche au moment de l'avênement du nazisme dans l'Allemagne des années 30. Militant pur et dur, il refusait évidemment toute collaboration avec le pouvoir en place, quitte à passer pour fou dans ce monde où les valeurs morales étaient complètement inversées.

"Mephisto" raconte la même histoire, mais vue du côté de celui qui a choisi de collaborer avec le nouveau régime, prétextant pouvoir mieux résister en étant à l'intérieur du système.
Ecrit en 1936, le récit de Klaus Mann, revu par Tom Lanoye et mis en scène par Guy Cassiers, est assez prophétique de ce que fut la réalité pour tous les intellectuels qui choisirent de rester au lieu de fuir à l'étranger. De compromis en compromissions, de petits arrangements avec la réalité à l'obéissance servile, le collabo finit par accepter de faire tout ce qu'il refusait, y compris et surtout le pire. On est loin des pastiches d'Ernst Lubitsch ou de Mel Brooks.

Théâtralement, la pièce est un vrai régal, compilant de larges extraits de Shakespeare (Hamlet, Roméo et Juliette, Jules César, Richard III), Goethe (Faust), Tchékhov (La Cerisaie). Les dialogues de la pièce jouée entrent alors en résonance avec la situation en cours, multipliant les sous-entendus et permettant un éclairage décalé des événements vécus par les 'héros'.
La censure devenant de plus en plus implacable, toute œuvre favorisant une réflexion personnelle devient suspecte et est éliminée au profit d’épopées nationalistes ou infantilisantes. Le répertoire du théâtre est en effet marqué par les récits de déchéances individuelles et collectives.

L’histoire n’est pas idyllique car elle ne fait pas l’impasse sur les difficultés des émigrés politiques, également mal reçus dans les démocraties occidentales, pourtant censées incarner leur idéal.
A noter, le personnage de l’acteur facho qui se retrouve trahi par ceux qu’il a porté au pouvoir. Un parcours à méditer pour les tenants de l'extrême droite flamande en Belgique, aux idéaux racistes et xénophobes, mais qui pourrait tout aussi bien s’appliquer à la France sarkoziste qui a vu nombre d’intellectuels prétendument de gauche retourner leur veste pour quémander prébendes et honneurs.

Les acteurs sont bons, la mise en scène inventive. L’utilisation de la langue flamande n’est pas gênante, car assez proche de l’allemand dans ses sonorités. Les seul bémols: la longue entracte d'une demi-heure (avec évacuation de la salle) alors qu'il n'y avait pas grand-chose à changer sur scène, et la mauvaise vision des sous-titres par les premiers rangs, l'écran très bas étant beaucoup trop proche du public. Heureusement, la même erreur n'a pas été faite pour Wolfskers (Triptyque du Pouvoir n°2).

Le personnage principal ne vit que par et pour le théâtre, et est assez représentatif d'une certaine intelligentsia imbue d’elle-même et prétendant incarner un rôle de guide moral et de formateur culturel. Malgré les fanfaronnades, le verbe est creux, la pensée est formatée par le milieu ambiant, et la marionnette est facilement manipulée par les puissants, qui jouent d’abord sur l’orgueil et la vanité, sans avoir besoin d’user de menaces physiques. L’absence de pensée personnelle s'exprime magistralement quand il est confronté à ceux qui ont évolués pour pouvoir survivre. Un ‘Je’ qui ne pense pas, peut-il prétendre Être ?


Note: 8/10



Compléments :
> Le spectacle sur les sites du Théatre de la Ville, du Festival d'Automne et de la ToneelHuis.
> Les dates de la tournée sur LesArchivesDuSpectacle.
> Les analyses et critiques de ThéatreContemporain, Webthéa, RueDuThéatre, Fluctuat, SpectateurTurbulent, MaVieEnStilettos, KissingAndHorridStrife, ChezGalland, OdileQuirrot, Les3Coups, Tadorne.

12/09/2008

Allemagne de l'Est (Ex-DDR)

De Potsdam à Berlin: Politique et Culture.

L’Allemagne est née de la réunion au 19-ième siècle d’un ensemble d’états partageant quasiment la même langue et le même culture, notamment le souvenir des grands empires nord-européens de Charlemagne et de Charles Quint.
Si le Commerce, l’Industrie et les Arts se sont abondamment développés dans tous le pays, la partie orientale a toujours eue une prééminence affirmée dans le domaine des Idées et de la Politique. De la Réforme de Luther aux soubresauts du régime communiste en passant par la relation ambiguë de Frédéric II avec Voltaire, la musique de Bach, les écrits de Goethe et Nietzsche, la Prusse de Bismarck, la République de Weimar ou l’utopie nazie, l’Est a toujours été un chaudron bouillonnant où s’est décidé une bonne partie de la destinée du Monde.
Avec l’écroulement du Mur de Berlin et l’élargissement de l’Union Européenne, Berlin redevient le centre de gravité du continent et la capitale culturelle et politique qu’elle espérait tant être à une époque pas si lointaine. La richesse des musées berlinois n’a d’ailleurs rien à envier à ceux de Londres ou Paris. Une incitation à revenir de nombreuses fois.

Carte Allemagne de l'Est

Quelques informations complémentaires ci-dessous.

Bibliographie:
. "Guide Allemagne" (Hachette Voir).
. "Idées Reçues: l'Allemagne" de Béatrice Angrand et Aurélie Marx.
. "Faust" de Goethe (Librio ou Wikisource).
. "Généalogie de la Morale" de Nietzsche.

Théâtre:
. "Hop là, Nous Vivons!" de Ernst Toller (1927).

Cinématographie:
. "Metropolis" (1927) et "M, le Maudit" (1931) de Fritz Lang.
. "Good Bye, Lénin!" de Wolfgang Becker (2003).
. "Les Particules Elémentaires" d'Oskar Roehler (2006).
. "La Vie des Autres" de Florian Henckel von Donnersmarck (2007).

Infos - Web:
. Sur Wikipedia et WikiTravel.
. Sur le site de Office National Allemand du Tourisme et de l'ambassade d'Allemagne à Paris.
. Le site France-Allemagne dédié aux relations entre les deux pays.
. Dossier Allemagne sur le site de "l'Université Canadienne de Laval".
. Informations pratiques chez EasyVoyage, LeRoutard, LonelyPlanet, EuropaPlanet, L'Internaute.
. Guide de Voyage Berlin sur l'Internaute.
. Euros allemands sur le site de la BCE.
. Cartes et documents sur LexiLogos.
. Chez "Clio": dossier culturel sur l'Allemagne.

L'Allemagne en France:
. La chaine franco-allemande ARTE est un point d'entrée privilégié pour tout ce qui concerne la culture allemande. On y trouve notamment l'émission Karambolage qui explicite les particularités culturelles spécifiques à chaque pays.
. Tous les ans, fin janvier, une Semaine Franco-Allemande est organisée dans les établissements d'enseignement français et allemands, à l'initiative du CNDP et du Goethe Institut (voir par exemple le Dossier CNDP 2007).

Photoramas:
. "Photos Allemagne sur Flickr.
. "Berlin-Allemagne de l'Est 2008 de Benoit", "Berlin, Erfurt, Posdam, Weimar, ... en 2008 chez Camillle", "Berlin 2008 de Karine&Pierre-Yves", "photos allemandes (2007-2008) de TheFrenchGerman" sur PicasaWeb.
. Mes propres photos sur PicasaWeb :

De Allemagne Orientale 2008



Carte Allemagne du Nord:
Allemagne du Nord (carte)

06/09/2008

Collection L’Autre Guide (Ed. Liana Levi)

Le Japon des JaponaisDes Guides pas comme les Autres.

On trouve à foison sur le marché des guides touristiques censés nous présenter les richesses naturelles et architecturales d’un pays donné. Si on veut approfondir sa connaissance du sujet sans se plonger dans de gros ouvrages indigestes, il est possible de trouver dans les journaux ou magazines des analyses économiques, historiques ou autres, mais traitées de façon assez parcellaires et avec un biais important lié aux connaissances (très) limitées du journaliste signataire des articles.

Autant dire que le premier jour où on débarque de l’avion, on est confronté à un sacré choc culturel, tellement sont grandes nos différences dans la représentation du monde, la façon d’exprimer nos émotions ou se tenir en société. Certains guides mentionnent en passant les ‘drôles de pratiques’ de certaines populations (sous-entendant la supériorité de notre mode de vie sur celle de ces ‘barbares’), d’autres plus honnêtes essaient d’inclure un chapitre de savoir-vivre destiné à ne pas faire trop d’impairs.

L’Inde des IndiensL’ambition de la collection "L’Autre Guide" chez Liana Levi est d’être un guide de civilisation fournissant au lecteur français une bonne représentation de la population étudiée, permettant d’en comprendre les singularités pour ne pas débarquer dans leur pays avec les yeux déformés par nos habitudes coutumières.
La démarche n’est pas nouvelle. D’autres ouvrages dans le passé ("Guides Contacts" chez Solar, collection Autrement, …) ont essayé de fournir le même type d’informations sans arriver à se maintenir dans la durée. Le marché est en effet assez étroit et la rentabilité assez faible face à des guides classiques produits à la chaîne pour un touriste qui ne veut pas trop se remettre en question.
Quoi qu’il en soit la démarche est louable pour approcher rapidement la mentalité d’un pays, sans avoir à picorer ici et là les informations nécessaires.

Le résultat est-il à la hauteur des espérances ?
Après lecture des 3 ouvrages consacrés au Japon, à la Chine et à l’Inde, je ferais un constat mitigé. Si les 2 premiers m’ont paru particulièrement bien exprimer la façon de vivre des populations, leurs invariants culturels, ce qui les rassemblent et ce qui les opposent, le dernier m’a paru être traité de façon assez scolaire, enchaînant les données statistiques, historiques et socio-économiques, sans parvenir à brosser un portrait satisfaisant de ce qui fait « l’âme indienne ».
La collection n’est donc pas homogène, ce qui est dommage, et implique donc soit de feuilleter l’ouvrage avant l’achat, soit de le lire dans une bibliothèque
Mais ceux sur la Thaïlande, la Grèce et l’Italie ayant été appréciés par d’autres lecteurs (voir sur le web), peut-être le raté sur l’Inde n’est-il qu’un accident de parcours isolé.

Compléments :
> Sur le Web: LeJapon.org, EtudiantHumanitaire, NouvelObs, LePetitJournal, VoyageForum.