Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/09/2008

Collection L’Autre Guide (Ed. Liana Levi)

Le Japon des JaponaisDes Guides pas comme les Autres.

On trouve à foison sur le marché des guides touristiques censés nous présenter les richesses naturelles et architecturales d’un pays donné. Si on veut approfondir sa connaissance du sujet sans se plonger dans de gros ouvrages indigestes, il est possible de trouver dans les journaux ou magazines des analyses économiques, historiques ou autres, mais traitées de façon assez parcellaires et avec un biais important lié aux connaissances (très) limitées du journaliste signataire des articles.

Autant dire que le premier jour où on débarque de l’avion, on est confronté à un sacré choc culturel, tellement sont grandes nos différences dans la représentation du monde, la façon d’exprimer nos émotions ou se tenir en société. Certains guides mentionnent en passant les ‘drôles de pratiques’ de certaines populations (sous-entendant la supériorité de notre mode de vie sur celle de ces ‘barbares’), d’autres plus honnêtes essaient d’inclure un chapitre de savoir-vivre destiné à ne pas faire trop d’impairs.

L’Inde des IndiensL’ambition de la collection "L’Autre Guide" chez Liana Levi est d’être un guide de civilisation fournissant au lecteur français une bonne représentation de la population étudiée, permettant d’en comprendre les singularités pour ne pas débarquer dans leur pays avec les yeux déformés par nos habitudes coutumières.
La démarche n’est pas nouvelle. D’autres ouvrages dans le passé ("Guides Contacts" chez Solar, collection Autrement, …) ont essayé de fournir le même type d’informations sans arriver à se maintenir dans la durée. Le marché est en effet assez étroit et la rentabilité assez faible face à des guides classiques produits à la chaîne pour un touriste qui ne veut pas trop se remettre en question.
Quoi qu’il en soit la démarche est louable pour approcher rapidement la mentalité d’un pays, sans avoir à picorer ici et là les informations nécessaires.

Le résultat est-il à la hauteur des espérances ?
Après lecture des 3 ouvrages consacrés au Japon, à la Chine et à l’Inde, je ferais un constat mitigé. Si les 2 premiers m’ont paru particulièrement bien exprimer la façon de vivre des populations, leurs invariants culturels, ce qui les rassemblent et ce qui les opposent, le dernier m’a paru être traité de façon assez scolaire, enchaînant les données statistiques, historiques et socio-économiques, sans parvenir à brosser un portrait satisfaisant de ce qui fait « l’âme indienne ».
La collection n’est donc pas homogène, ce qui est dommage, et implique donc soit de feuilleter l’ouvrage avant l’achat, soit de le lire dans une bibliothèque
Mais ceux sur la Thaïlande, la Grèce et l’Italie ayant été appréciés par d’autres lecteurs (voir sur le web), peut-être le raté sur l’Inde n’est-il qu’un accident de parcours isolé.

Compléments :
> Sur le Web: LeJapon.org, EtudiantHumanitaire, NouvelObs, LePetitJournal, VoyageForum.

29/08/2007

La Traversée du Temps, de Yasutaka Tsutsui

La Traversée du Temps (Kazuko jeune)Cahier à Spirales Temporelles.

Au début de l’été était sorti un charmant petit dessin animé, brillamment réalisé par une des valeurs montantes du japanime. Il laissait néanmoins planer un certain nombre de questions sans réponses, telles que l’importance des nuages dans le ciel estival, l’éventualité d’une nouvelle rencontre entre Chiaki et Makoto, ou les événements du passé de Kazuko (la tante de Makoto). La tentation était forte de lire le roman à l’origine du scénario pour essayer d’y trouver quelques éléments de réponses.

Malheureusement, cet espoir est sans issue. La "Traversée du Temps" de Yasutaka Tsutsui est un ouvrage intéressant, bien écrit, mais particulièrement mince, dépourvu de toute description détaillée de lieux et ne comportant que 4 personnages. Destiné à un public plutôt adolescent, il privilégie les phrases courtes, tournées vers l’action, et se s’embarrasse pas de descriptions superflues. C’est presque un scénario de film, mais sans le story-board permettant de le resituer dans un contexte précis. L’intrigue de base est la même que dans le dessin animé, avec seulement quelques différences dans les détails (camion à la place du train, mélange de parfums à la place de la noix, etc.). Masaru promet également à Kazuko de revenir la voir dans un futur indéterminé.

Kazuko, agée
On mesure d’autant plus le travail colossal qui a dû être fait pour le film, afin d’y créer une ambiance spécifique, définir tous les personnages secondaires, ajouter des intrigues complémentaires, et étoffer suffisamment l’histoire pour ne pas s’ennuyer pendant la centaine de minutes de la projection. Le film y gagne beaucoup, que ce soit dans le comique de répétition des déambulations de Makoto, la modernité psychologique des personnages, ou la profondeur philosophique des réflexions sous-jacentes.

Bref, un bon roman pour ados, agréable à lire et sans prise de tête inutile, mais qui sera un peu décevant pour ceux qui chercheraient à approfondir les mystères du film.

Note : 7/10

Compléments :
> Le site du film et du roman.
> Ma chronique du japanime, et ses références.

23/08/2007

La Possibilité d'une Ile, de Michel Houellebecq

Karma-Sutra

En plus de s’intéresser aux aspects socio-économiques de la relation humaine ("Extension du Domaine de la Lutte", "Plateforme"), Houellebecq développe aussi souvent des notions plus métaphysiques liées au sens de la Vie. "Les Particules Élémentaires" posait la question de la cause de la Souffrance, et de la Voie à suivre pour y remédier. "La Possibilité d’une Île" en est la suite logique, envisageant les conséquences des travaux de Michel Djerzinski.

Matériellement, le roman prend la forme des romans d’anticipation de tradition française ("L'Éternel Adam" de Jules Verne, "Le Grand Secret" de René Barjavel ou "L’Ève Future" de Villiers de L'isle-Adam) en lorgnant un peu sur les équivalents américains ("Je Suis une Légende" de Richard Matheson, par exemple).
Le récit se développe sur plusieurs siècles, tenant pour acquis un désastre écologique majeur, allié à des guerres entres nations riches et pauvres pour s’assurer les dernières ressources naturelles disponibles. L’Humanité finit par se scinder en 2 groupes, les riches se reproduisant en vase clos, grâce au meilleur de la technologie, les pauvres finissant par régresser vers un stade de sauvagerie animale.

Son prétexte scientifique repose sur le clonage, prôné par une secte promettant l’immortalité individuelle. On fait vite le rapprochement avec les raéliens, que l’auteur a fréquenté quelques temps. La description féroce des motifs et des agissements du gourou, montre bien que Houellebecq est bien trop malin pour se faire avoir par ce genre de manipulations, et que le procès d’intention qui lui a été fait par certains n’était pas du tout fondé. Il a dû certainement prendre un grand plaisir à aller observer de l’intérieur le fonctionnement de ce genre de machine à décerveler. Il ironise d’ailleurs encore beaucoup sur les écrivaillons du milieu culturel franco-parisien, réalisateurs de produits marketing plus destinés à flatter les bas instincts du public pour se remplir les poches, qu’à délivrer des œuvres destinées à rester dans la postérité.
Si ses thèmes de base restent les mêmes (humanité conduite par le sexe, fuite vers le néant, pessimisme généralisé quand à la nature humaine), le style est un peu plus léger que dans ses ouvrages précédents. Le personnage principal étant un comique de bas niveau (style Arthur ou Bigard), les considérations philosophiques volent un peu moins haut. Les descriptions, quoique crues, de la vie quotidienne sont moins longues, moins obsessionnelles et moins sulfureuses que d’habitude. Les lecteurs énervés par le ‘style Houellebecq’ devraient donc le supporter plus facilement.

Sur le fond, 2 niveaux de lecture se détachent.
Le premier brasse les thèmes de la place de la vieillesse et de la jeunesse dans notre société, de la compétition naturelle entre vieux/riches et jeunes/pauvres, de la prépondérance absolue du paraître qui gangrène la société moderne en imposant le mythe d’une nécessaire jeunesse éternelle.

Le second reprend une thématique bouddhiste déjà esquissée dans "Les Particules Élémentaires". La partie contemporaine insiste sur le désir, et son insatisfaction chronique, comme cause essentielle de la souffrance existentielle de notre vie moderne. La maladie, la vieillesse et la mort sont systématiquement cachées, dans une tentative illusoire de vouloir se créer un Paradis artificiel. La partie future décrit un monde qui a cru supprimer la douleur de vivre en supprimant les émotions. La succession des clones est une forme de réincarnation, dont les corps sont à la fois identiques (même patrimoine génétique) et différents (pas de transmission des souvenirs). La continuité de l’Identité d’un individu doit donc se faire par l’enseignement (via l’étude et le commentaire des journaux intimes des générations précédentes). Dans la secte Elohimiste, les ‘Néo-humains’ correspondent donc à des Bodhisattvas artificiels, non soumis aux désirs (du sexe, de la nourriture, …), et les ‘Futurs’ à des Bouddhas pleinement réalisés, n’ayant plus besoin de se réincarner. Cette solution technologique ne peut pourtant que conduire à une impasse. La Cessation de la Souffrance a en effet été obtenu par des manipulations génétiques, sans tenter de résoudre le problème au niveau psychologique. Les clones obtenus deviennent alors une autre espèce animale, incapable de comprendre leurs prédécesseurs, ou même d’avoir quelque relation que ce soit avec leurs semblables. Devenir un Bodhisattva ne consiste pas à couper tous les ponts avec le Monde qui nous entoure, dans une démarche autistique, mais au contraire à augmenter son niveau de conscience pour interagir avec l’ensemble de l’Univers et ne faire plus qu’Un avec lui.

"La Possibilité d’une Île" est le récit d’une recherche d’un Paradis illusoire, par des méthodes insensées et périlleuses pour l’espèce humaine. Espérons que le clonage humain restera du domaine de la fiction, et que des fous dangereux n’auront pas un jour les moyens d’effectuer ce genre de réalisations.

Note: 8/10

Compléments :
> Le site officiel consacré à Michel Houellebecq.
> Les critiques de Lire, CritiquesLibres, KrinEin, eLittérature, LeMague, MoutonRebelle, DiscussingBooks, Valclair.
> Un très bon film qui traite d’une problématique identique : Samsara de Nalin Pan, portrait d’un jeune moine bouddhiste écartelé entre ses aspirations spirituelles et ses contraintes d’être humain.

29/03/2007

Zipang de Kaiji Kawaguchi

Zipang (t.1)Japon d'Hier et d'Aujourd'hui.

Clint Eastwood vient de nous gratifier d’un diptyque retraçant la bataille d’Iwo Jima, en essayant d’alterner la vision des 2 protagonistes. L’ensemble est plutôt bien réalisé, mais la partie japonaise m’a semblé un peu trop classique dans son traitement. La confrontation de l’individualisme du boulanger face à l’obéissance servile de ses camarades préfigure la naissance du Japon moderne. Mais en restant essentiellement dans le Présent, à part quelques flash-back expliquant la personnalité des personnages, le film a du mal à mettre en évidence la révolution qui est en train de se mettre en branle.

Avec "Zipang", la confrontation entre Japon ancien et moderne est nettement plus nette. Le postulat de départ est celui qui avait été utilisé pour "Nimitz, Retour vers l’Enfer", une sympathique série B de SF qui revisitait l’attaque de Pearl Harbor.
Le 'Mirai' (l'Avenir) est un croiseur japonais des Forces d’Autodéfense (Jieitai), chargé en 2001 d’une mission conjointe avec les américains dans le Pacifique sud. Mais en cours de route, il est pris dans une étrange tempête, et se retrouve au moment de la bataille de Midway.
"Nimitz" étant un film américain privilégiait surtout l’action, le suspense et les effets spéciaux. S’il posait bien le problème des paradoxes temporels, il évitait toute remise en cause de l’Histoire en faisant bien vite revenir le porte-avions dans son époque d’origine.
Avec "Zipang", pas de happy-end aussi grossier. Le manga s’étend sur au moins 26 épisodes (la série originelle est toujours en cours de publication), il faut donc de quoi soutenir l’intérêt du lecteur sur une aussi longue durée. Et l’auteur a beaucoup de chose à dire.

Zipang (maquettes)C’est l’occasion de confronter les japonais du 20-ième et du 21-ième siècle, leurs points communs et leurs différences. A l’inverse des soldats expérimentés de l’Empire, les militaires de la Jieitai ont été entraîné à sauver des vies et n’ont jamais tué personne. Si leur navire à la capacité de détruire une escadre entière, il est néanmoins vulnérable pour tout ce qui concerne son ravitaillement. A 60 ans de distance, les mentalités ne sont surtout plus du tout les mêmes pour des japonais qui sont devenus une des plus grandes puissances économiques du monde, malgré une défaite totale et le traumatisme d’Hiroshima. Kaiji Kawaguchi est assez habile pour éviter les stéréotypes, et sa parfaite connaissance historique de l’époque permet d’expliciter au mieux les enjeux politiques et militaires qui se posaient alors.
Quand toute action modifie nécessairement le présent, et affecte obligatoirement le futur, comment se comporter pour sauver ses idéaux, à défaut de pouvoir conserver en l’état le monde d’où l’on vient ? Peut-on rester un observateur impartial, et laisser mourir des innocents ? Faut-il aider le pays des ses ancêtres ou les alliés du pays de ses enfants ? Comment se défendre face aux agressions venant des 2 côtés ? C’est le problème qui va se poser à chaque rencontre entre l’équipage du Mirai et les différents intervenants au conflit (Marine et Armée de Terre japonaises, politiciens, troupes américaines, populations civiles de l’Asie du Sud-Est, …).

Zipang (Dvd6)Au total, c’est une très belle exploration de la mentalité japonaise présente et passée, et de son évolution d’une société militariste belliqueuse vers une société moderne consciente de ses responsabilités. Loin des manifestations nationalistes de certains nostalgiques de l’Empire, régulièrement montées en épingle dans la presse, "Zipang" est au contraire une réflexion humaniste qui prolonge et amplifie celle que Clint Eastwood a esquissée dans "Lettres d’Iwo Jima".


NB: Zipang (en français : Cipangu) est le nom du Japon tel qu'il est décrit par Marco Polo dans son "Livre des Merveilles". C’est un Japon mythique et idéalisé, qui se trouve dans les imaginaires des occidentaux comme ceux des orientaux.

Note : 9/10

Compléments :
> Le dossier de Mangakana.
> Les critiques du Manga (13 volumes sortis) sur "KrinEin", "La Bédéthèque de BD’Gest", "MangaSanctuary".
> Les critiques du Japanime (disponible en DVD zone1) sur "OrientExtrême", "Animeka".

15/10/2006

Le Parfum: Histoire d'un Meurtrier (Das Parfum - Die Geschichte eines Mörders)

Un "Monstre" qui veut nous mener par le Bout du Nez.

Difficile de représenter au cinéma, un récit principalement basé sur des sensations olfactives. Peu de films se sont risqué sur ce terrain glissant ("Parfum de Femme" et son remake "Le Temps d’un Week-end"). N’ayant pas lu le roman (je me méfie des 'best-sellers' encensé par ceux qui ne lisent que ça), je ne pourrais malheureusement pas faire la différence entre ce qui appartient à Süskind et la vision qu’en a faite Tom Tykwer. Mais le film forme un tout cohérent, qui se suffit à lui-même.

La première heure est particulièrement réussie. En combinant gros plans, montage serré avec une alternance de plans sur les objets sentis ou leurs supports (mouchoirs, flacons, …) et des images fortes (crasse, vomi, ordures, …) le film arrive à suggérer les odeurs de façon très réaliste (du moins si vous avez une mémoire olfactive normalement développée). L’aspect visuel est alors particulièrement soigné, avec un Paris du 18-ième siècle crédible et bien reconstitué. L’humour noir qui baigne le récit est alors très en phase avec les scènes décrites. Seuls points négatifs une voix off trop présente, et l’aspect particulièrement énervant d’une musique plutôt pompeuse.

La deuxième partie est plus classique, et perd malheureusement ce qui faisait l’originalité du début. Si les décors des environs de Grasse (apparemment tournés en Espagne) sont bien rendus, le scénario devient très répétitif, enchaînant les meurtres de façon métronomique, et on finit par s’ennuyer de ces longueurs. On aurait pu alléger cette partie, qui constitue le ventre mou du film. L’intérêt est heureusement relancé par la découverte du meurtrier, mais les 2 scènes de fin, grandiloquentes et ridicules, laissent dans les yeux un goût de bâclé et d’inachevé. Le casting est néanmoins très bon, avec une mention spéciale pour Ben Wishaw très convaincant dans un rôle quasi autistique.

Sur le fond, "Le Parfum" est un objet bizarre qui mêle plusieurs influences. On retrouve le mythe du monstre de Frankenstein, créature a-morale et innocente, qui recherche le sens de sa vie et tue presque malgré elle (le premier meurtre, ou la scène avec le chat par exemple). C’est aussi l’histoire d’un être incomplet (sans odeur, sans sentiments) qui cherche par la chimie à accéder à la complétude. On y trouve aussi la quête des alchimistes pour obtenir leur 'Pierre Philosophale', le parfum ultime remplaçant le philtre d’Amour Universel en tant que 'Grand Oeuvre' à accomplir (Cf. aussi "Dr Jekyll et Mr Love" de Jerry Lewis). L’aspect messianique est également très marqué. Grenouille, ange déchu et diabolique (tous ceux qui se sont servi de lui meurent immédiatement dès qu’ils ne lui sont plus utiles), cherche à subjuguer la communauté des hommes en créant un Graal artificiel à partir d‘extraits sélectionnés de Vierges. Son supplice est censé se passer sur une croix. Sa mort est l’occasion d’accéder à une condition divine en faisant don de sa chair et son sang. C’est aussi un être asexué, son attrait pour les femmes se limitant à leur odeur (leurs phéromones). La partouze finale (homo et hétéro mélangés) lui montre son échec. S’il est reconnu comme un être supérieur, il est définitivement exclu du genre humain, incapable de participer à ce qui est le critère fondamental dans la définition d’une espèce (la capacité de reproduction via le sexe). A en juger par les réactions sur les blogs, ce film semble d’ailleurs avoir particulièrement marqué les communautés gays et lesbiennes, assez sensibles à ce thème.

Note : 6/10

Compléments :
> Le Site du Film.
> "Le Parfum": le 'best-seller' de Patrick Süskind, dont est tiré le film.
> Les critiques de "CommeAuCinéma", "iMedias", "Fluctuat", "Excessif", "FilmDeCulte", "EcranNoir", "EcranLarge", "AvoirAlire", "Horreur.com".
> Sur les blogs: "Krinen", "SebInParis", "Matoo", "Niklas", "Ah!QueLaVieEstBelle", "BlackPulse", "Klendal", "Kestendi", "Orpheus".