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17/11/2008

Mon Beau Sapin

Mon Beau Sapin par Penelope JolicoeurBientôt Noël !

Monbeausapin.org est un site temporaire de bande dessinée en ligne, qui présente un auteur différent chaque jour.

Chaque visite est comptabilisée. Et pour la Noël, une somme proportionnelle au nombre total de visiteurs sera offerte à l'opération "Arbres de Noël" de la Croix Rouge.

Il n'y a rien à cliquer, rien à acheter, il suffit de venir lire les BDs, et en parler autour de soi pour faire augmenter le nombre de visiteurs.

(Un site créé par Pénélope Bagieu, avec le soutien d'Orange, en partenariat avec la Croix-Rouge Française)

14/11/2008

La Danseuse Malade de Boris Charmatz

La Danseuse Malade de Boris CharmatzIci Git une Cata.

Le problème quand on est abonné, c’est qu’on choisit souvent ses spectacles en n’ayant qu’une vague idée du résultat final, en fonction de la note d’intention et du parcours du metteur en scène et de ses interprètes.
On peut être agréablement surpris, quand on s’attache à découvrir les futurs grands de ces prochaines années. On est quelquefois cruellement déçu.

Au vu du programme publié en Juin, la « Danseuse Malade » se voulait un hommage au créateur du Butô, le japonais Tatsumi Hijikata, à partir de ses écrits mais dans une vision plus occidentale.
La présence de l’actrice Jeanne Balibar, qui désirait revenir vers une pratique de la danse qu’elle avait abandonnée ces dernières années, ajoutait également un intérêt supplémentaire et laissait augurer d’une bonne qualité minimale. Quand on est déjà connue, on évite de faire n’importe quoi au risque de couler sa carrière.

La déception est immense.
Pochade de jeune chorégraphe désirant cracher dans la soupe avant même d’avoir eu plus qu’un succès d’estime ? Délire mal maitrisé, dû à l’abus de substances psychotropes illicites ? Travail baclé face à un projet trop ambitieux pour lui ?
Si les textes de Tatsumi Hijikata sont très intéressants (il suffisait de fermer les yeux pour pouvoir les apprécier à leur juste valeur), ils auraient mérités une bien meilleure interprétation théâtrale.
En plus d’une (trop longue) balade en camionnette électrique sur le plateau, quelques scènes difficilement intelligibles et/ou ridicules, soit finalement pas grand chose propre à satisfaire un amateur de danse ou de théâtre.
Certaines idées de mise en scène ne sont pourtant pas bêtes, tel l’intérieur du camion filmé et projeté sur les parois extérieures (c’est le genre de chose qu’on pourrait voir chez Guy Cassiers). Dommage que ce ne soit finalement pour ne rien dire.
Dommage également que le potentiel de Jeanne Balibar, réduite à débiter un long monologue, soit si peu exploité. Pour elle qui voulait (re)faire de la danse, c’est une occasion ratée.

Concernant le Butô, Charmatz passe complètement à côté. Au lieu d’une méditation physique et métaphysique ressassant des thèmes venant du plus profond de notre être (difficulté d’être, identité incertaine, culpabilité, …), il ne fait qu’illustrer littéralement le texte en ne proposant qu’une petite vadrouille sur les routes de la mémoire de l’auteur, sans en avoir compris la portée. L’aspect poétique et dérangeant des représentations de Ushio Amagatsu (Sankai Juku) par exemple, est complètement évacué au profit d’un vague n’importe quoi destiné à choquer le public.
Comparé à la scène belge en général, et aux troupes de Gand en particulier, la « Danseuse Malade » est particulièrement décevante. On rêve à ce qu’aurait pu faire de ce sujet un auteur comme Wayn Traub. Ni mysticisme, ni critique sociale, ni réflexion identitaire, La « Danseuse Malade » ne questionne rien, ni personne et ne reflète que l’Ego boursouflé de son concepteur.

Charmatz applique en fait à la scène, les recettes nauséabondes de Jackass et de Michaël Youn. Ses "11 Commandements du Butô" enchainent donc une suite de mini-performances hautement intellectuelles : il s’éclate la tête en fumant un feu d’artifice, il pousse un camion avec son cul, il se roule dans le chewing-gum, il fait des grimaces face à une caméra en gros plan, il se projette contre les parois d’un van en mouvement, il fait le singe sur le toit, il baise dans la cabine, il se bat avec un chien, etc.

On est donc très loin de l'esprit du Butô. Si Balibar ne s’en sort pas trop mal dans ce fiasco, et mérite qu’on suive ses prochaines tentatives autres que cinématographiques, on évitera par contre tout ce qui est estampillé Boris Charmatz. Je plains les habitants de Rennes qui vont avoir à le supporter à la tête du Centre Chorégraphique National de Bretagne.

Note: 2/10

Compléments :
> Le spectacle sur les sites du Théatre de la Ville et du Festival d'Automne.
> Les analyses et critiques de Libération, LeMonde, LeNouvelObs, ResMusica, ParisArt, BlogCulturel, TuDéblogues, Palpatine, iPheel, ThéâtreAngevin.