02/08/2007
Chine du Sud: Yunnan
Mosaïques au Sud des Nuages
Perdu dans les profondeurs du sud-ouest de la Chine et resté jusqu’ici à l’écart du développement du reste du pays, le Yunnan est une région où une vingtaine d’ethnies composent une population bigarrée au rythme de vie pluriséculaire. Dans ces paysages magiques entre montagnes et rizières, l’on trouve des populations venues de contrées lointaines, dont certaines ont disparu depuis plus de 1500 ans. Sur cette terre qui fut sauvage, les minorités ont bâti un véritable havre de paix. Ce voyage est l'occasion, dans le cadre exceptionnel de succession de vallées et de rizières en terrasses, de découvrir des villages à l’architecture intemporelle et d’aimables populations aux traditions millénaires encore vivantes comme la société matriarcale des Mosuo (Intermèdes).
Quelques informations complémentaires ci-dessous.
Bibliographie:
. "La Chine des Chinois" de Catherine Bourzat (Ed. Liana Levi - Seuil, collection "L'autre Guide")
. "Chine du Sud-Ouest": Guide Bleu Hachette 2007.
. "Chine du Sud, la mosaïque des minorités" de F. Grenot-Wang (Editions Les Indes Savantes 2005).
. "Une société sans père, ni mère, les Na de Chine" de Cai Hua (Presses Universitaires de France 1998).
. "La migration, légende de la génèse des Naxis" de He Zhiwu (Editions You Feng 1998).
. "Mr le Consul + Le Fils du Consul" de Lucien Bodard (Grasset).
Cinématographie:
. DVD "Le Dessous des Cartes: De l'Unité de la Chine ?": série d'émissions de Jean-Christophe Victor, diffusées sur ARTE.
. "La Chine des rivières célestes" (2006): documentaire de Peter Weinert diffusé en 2006 sur ARTE.
. "Terres d'Ailleurs: les Naxi du Yunnan" (1998): documentaire de Alain Bourrillon et Hao Jian diffusé en 2006 sur ARTE.
. "Les Naxis" (2006): série de 2 documentaires diffusée en 2006 sur ARTE.
. "Delamu" (2004): documentaire chinois de Tian Zhuangzhuang.
. "Les 5 Fleurs d'Or (Five Golden Flowers)" (1959): film chinois de Wang Jiayi.
. "The Bird People in China" (1998): film japonais de Takashi Miike.
. "Au sud des nuages (Yun de nan fang)" (2003): film chinois de Zhu Wen.
. "Jade Goddess of Mercy" (2004): film policier de Ann Hui (HongKong).
. "Le Dernier Voyage du Juge Feng" (2007): film chinois de Liu Jie.
Infos - Web:
. Sur "Wikipepia".
. "Office du Tourisme du Yunnan".
. Dossier "Le Yunnan, aux marches du Tibet" sur Chine-Informations.com.
. Office du Tourisme Chinois au Canada (en français).
. "Voyage au Yunnan": site d'information sur la Chine et le Yunnan (très belles cartes et images satellites).
. "Le Routard": informations pratiques et photos.
. Dossier Minorités Nationales Chinoises sur le site de "l'Université Canadienne de Laval"
. Chez "Clio": dossier culturel sur la Chine.
Photoramas:
. "In the footsteps of Joseph Rock": blog sur les traces du fameux explorateur américain Joseph Rock.
. "Voyage Yunnan": guide de voyage au Yunnan.
. "Margot Grimal": photos de voyages en 2006.
. "LeiLi en Chine": photos de voyage.
. "Carnet de Voyage Yunnan": photos de voyage en septembre 2002.
. "Yunnan: au Sud des nuages": photos de voyage en août 1997.
. "Voyage au Yunnan": photos de voyage au Yunnan (2003 ?).
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21/06/2007
Théâtre du Châtelet 2007 (Paris)
Monkey Business.
Deux théâtres sur la même place, deux politiques commerciales différentes.
Autant le Théâtre de la Ville est dans la tradition du "théâtre populaire", avec une programmation riche et variée, des salles modernes et confortables, et une tarification accessible à tous, autant le Théâtre du Châtelet s'incrit dans la lignée du spectacle élististe pour CSP++, dans une salle historiquement tarabiscotée, et des tarifs aussi diversifiés que les catégories de confort visuel et acoustique.
Dans le programme de la nouvelle saison, on notera tout de même un spectacle qui devrait mériter de se déplacer (du 26 septembre au 13 octobre 2007).
Il s'agit d'une nouvelle version du "Voyage vers l'Occident", chef d'oeuvre de la littérature chinoise, mainte fois adapté sous forme d'Opéra de Pékin [1], de spectacle de marionnettes, de film, de téléfilm, de dessin animé classique ou de japanime (Dragon Ball, Saiyuki, ...).
Mélange de tradition chinoise, revue et interprétée par Damon Albarn (créateur de "Blur" [2], "Gorillaz" [3], "The Good, the Bad & the Queen" [4]), le résultat ne devrait pas être trop mauvais...
On évitera tout de même d'avoir un compte bancaire en difficulté, car à 75 ou 90 € pour une bonne place, on se demande comment ils vont arriver à remplir la salle à toutes les dates.
> Tous les détails du programme sur le site du théâtre du Châtelet et sur Chine-Informations.
[1] présenté à Paris en 1994, au Théâtre du Rond-Point (Champ-Elysées), par la troupe de Li Bao Chun (Taïwan).
[2] ('Song 2', 1997)
[3] ('Clint Eastwood', 2001)
[4] ('History Song', 2007)
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20/03/2007
La Cité Interdite (Curse of the Golden Flower)
"Or et Jade à l'Extérieur, Pourriture et Décadence à l'Intérieur".
Zhang Yimou a été un réalisateur talentueux. "Le Sorgho Rouge", "Judou", "Epouses et Concubines", "Qiu Ju, Une Femme Chinoise", "Vivre", "Pas un de Moins", "Happy Times" ont été une belle suite de petits chefs d’œuvre, admirés à juste titre et souvent récompensés dans les festivals internationaux.
Cela ne devait pas lui suffire, car en plus de l’organisation des spectacles des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, vaste opération de propagande pro-communiste, il accumule depuis les films à gros budget formatés pour le plus grand nombre, et invariablement voués à la glorification du pouvoir central.
"Hero" justifiait les massacres opérés par le premier empereur au motif qu’il avait unifié la Chine [1]. "Le Secret des Poignards Volants" montrait l’impossibilité pour 2 individus de s’opposer au système, et la prééminence absolue du chef sur ses subordonnés. "Curse of the Golden Flower" (fastueusement produit par le japonais Sony [2]) continue cette série en consacrant la dictature du chef, seule et unique loi à observer par le commun des mortels. Liens familiaux, rites et lois, respect de la personne humaine et de la parole donnée, ne pèsent rien face à l’arbitraire de celui qui détient le pouvoir absolu, même s'il sacrifie l'avenir à la satisfaction de son Ego.
Dans le contexte chinois moderne, c’est la justification de toutes les purges ayant décimé les opposants au régime, les élites intellectuelles mal-pensantes, les étudiants et paysans rêvant d’un avenir meilleur. Le massacre de la cour du palais renvoie à celui de la place TianAnMen en 1989, tout aussi rapidement nettoyée pour conforter le mythe d’une Chine une et indivisible.
Le film plaira peut-être à de nombreux occidentaux sans références culturelles chinoises, du moins s’ils ne sont pas écoeurés par la profusion de décors et de costumes très kitch, et l’aspect assez creux et répétitif du scénario (je crains quelqu’un, donc je l’élimine).
Seuls points positifs, l’aspect esthétique du film (l’argent investi est bien visible à l’écran) et la qualité des acteurs, qu’on préférait pourtant voir dans des films plus ambitieux.
Tant qu’à voir un film de ce genre, mieux vaut lui préférer "Wu Ji, la Légende des Cavaliers du Vent" (Chen Kaige), descendu par la critique et de nombreux spectateurs, mais qui prenait parti pour les sans-grades opprimés, notamment un esclave orphelin venu du 'Pays des Neiges', référence transparente au Tibet sous la botte chinoise.
[1] Sur le même thème, il vaut mieux voir "L’Empereur et l’Assassin" de Chen Kaige, nettement plus critique sur la vie de Qin Shi Huang.
[2] Dans ces cas là, le Yen n’a pas d’odeur et on oublie facilement les exactions de la 2-ième Guerre Mondiale, pourtant régulièrement remises en avant.
Note: 5/10
Compléments :
> Le site du film.
> Les critiques sur "CommeAuCinema", "LeMonde", "NouvelObs", "Figaroscope", "Telerama", "Excessif", "FilmDeCulte", "Fluctuat", "AVoirALire", "DvdCritiques", "SanchoAsia", "Cinemasie".
> Sur les Blogs: "OrientExtreme", "PibeSan", "ChinaCinema", "Shangols", "SurLaRouteDuCinema", "GrandesPoches", "Racines", "DérapagesSynaptiques", "TourDuMonde 2006 2007".
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05/11/2006
Danse de GuanYin aux Mille Bras
Chine: 1000 bras pour une tête.
En complément à ma note sur "La Déesse de la Rivière Luo", une superbe vidéo illustrant les danses du Bodhisattva aux mille bras. Ces danses très spectaculaires (si on est dans l'axe) sont assez fréquentes dans le monde chinois (j'en ai vu une récemment à DunHuang, effectuée par une petite troupe provinciale). Celles-ci sont exécutées par la troupe du "China Disabled Person's Performing Art", un ensemble de 21 danseuses/danseurs sourd(e)s-muet(te)s.
Elles représentent le Boddhisattva Avalokitshvara (GuanYin en Chine, Kannon au Japon, Tchenrezi au Tibet), symbole de la compassion, et révéré dans le bouddhisme chinois sous sa forme androgyne ou féminine. Les mille bras sont l'expression des nombreux 'moyens habiles' disponibles pour parvenir à l'Eveil.
La musique et l'éclairage sont assez kitch, comme souvent en Asie, mais la chorégraphie vaut vraiment le coup d'oeil.
Cette video peut également être vu en grand format sur Google Video.
Une autre version sur YouTube, apparemment exécutée pour le "2005 CCTV Spring Festival Gala" en faveur des J.O. de Pékin 2008:
Compléments :
> Des problèmes de plagiats inter-chinois sur cette danse? : C.f. news sur china.org.cn (in english).
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26/10/2006
La Déesse de la Rivière Luo (Luo Shen Fu)
Rencontre Ephémère, Regrets Éternels.
Une rencontre fugace entre 2 personnages, dont le coup de foudre se mélange aux souvenirs d’expériences malheureuses. Ils hésitent, et gardent leurs distances. Leurs sentiments réciproques ne deviennent évidents que lorsqu’ils s’éloignent l’un de l’autre à tout jamais. Mais il est évidemment trop tard.
"Luo Shen Fu" est d’abord un poème de Cao Zhi (192-232), un des plus grands poètes chinois de l’époque des 3 Royaumes. Outre sa poésie, il est célèbre pour avoir été immortalisé dans le roman "Histoire des 3 Royaumes" qui a fait l’objet de maintes adaptations (surtout connues en occident par "Adieu ma Concubine"). C’est l’histoire d’une rencontre passagère faite dans un rêve, entre un voyageur fatigué et le fantôme de sa bien aimée, morte de mélancolie, assimilé à la déesse de la rivière. Le thème est récurrent dans l’imaginaire chinois, que ce soit avec la rencontre entre un vivant et une défunte ("Histoires de Fantômes Chinois"), ou entre un homme et une divinité (la "Légende du Grand Serpent Blanc"), et illustre la difficulté de vivre ensemble quand on appartient à 2 mondes différents.
A Taiwan, le texte est devenu le support d’une pièce de théâtre dansé de styles Liyuanxi (Opéra du "Jardin des Poiriers") et Nanguan (le "Vent du Sud"), mélange de danse, musique et chant. Contrairement à l’Opéra de Pékin, il n’y a ni acrobaties, ni rythmique criarde, ni texte dit par les personnages. La musique, raffinée, est de la famille 'Soie et Bambou' (cordes et flûtes). On est plus beaucoup plus proche des formes poétiques et contemplatives du Nô et du Butô japonais. On y trouve de nombreuses influences taoïstes (dieux primitifs), mais aussi bouddhistes. La 'déesse aux mille bras' est ainsi directement inspirée du boddhisattva GuanYin, tandis que les danseuses aux longs voiles renvoient aux apsaras des grottes de la Route de la Soie. Danses et Musiques expriment l’absence et le vide, la légèreté des sentiments et de l’existence dans un monde évanescent.
La version présentée au Théâtre de la Ville est une re-création moderne (mai 2006), qui résulte de la collaboration de la chorégraphe Chen Mei-E et du metteur en scène franco-allemand Lukas Hemleb. Les costumes sont de William Chang, décorateur attitré de Wong Kar Wai ("In The Mood for Love"). C’est un bon mélange entre tradition et modernité, et témoigne de la vitalité de la scène taïwanaise. Si le démarrage est un peu trop long pour nos habitudes occidentales (les 3 premiers actes gagneraient à être un peu raccourcis), le reste de la pièce est un réel enchantement et laisse le public sous le charme à l’issue des 2h20 que dure la représentation.
Compléments :
> La Déesse de la Rivière Luo au Théatre de la Ville de Paris en 2006.
> Le spectacle sur le site de l'Institut Français de Taipei.
> La critique du Figaroscope.
> Les danses de GuanYin aux mille bras.
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