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21/06/2007

Théâtre du Châtelet 2007 (Paris)

Théâtre du Châtelet saison 2007-2008Monkey Business.

Deux théâtres sur la même place, deux politiques commerciales différentes.
Autant le Théâtre de la Ville est dans la tradition du "théâtre populaire", avec une programmation riche et variée, des salles modernes et confortables, et une tarification accessible à tous, autant le Théâtre du Châtelet s'incrit dans la lignée du spectacle élististe pour CSP++, dans une salle historiquement tarabiscotée, et des tarifs aussi diversifiés que les catégories de confort visuel et acoustique.

Dans le programme de la nouvelle saison, on notera tout de même un spectacle qui devrait mériter de se déplacer (du 26 septembre au 13 octobre 2007).
Il s'agit d'une nouvelle version du "Voyage vers l'Occident", chef d'oeuvre de la littérature chinoise, mainte fois adapté sous forme d'Opéra de Pékin [1], de spectacle de marionnettes, de film, de téléfilm, de dessin animé classique ou de japanime (Dragon Ball, Saiyuki, ...).

Mélange de tradition chinoise, revue et interprétée par Damon Albarn (créateur de "Blur" [2], "Gorillaz" [3], "The Good, the Bad & the Queen" [4]), le résultat ne devrait pas être trop mauvais...

On évitera tout de même d'avoir un compte bancaire en difficulté, car à 75 ou 90 € pour une bonne place, on se demande comment ils vont arriver à remplir la salle à toutes les dates.

> Tous les détails du programme sur le site du théâtre du Châtelet et sur Chine-Informations.

[1] présenté à Paris en 1994, au Théâtre du Rond-Point (Champ-Elysées), par la troupe de Li Bao Chun (Taïwan).

[2] ('Song 2', 1997)
[3] ('Clint Eastwood', 2001)
[4] ('History Song', 2007)

19/06/2007

Théatre de la Ville 2007 (Paris)

Théatre de la VilleBis Repetita Placent.

La programmation de la saison 2007/2008 est désormais connue, et les locations sont ouvertes sur abonnement.
Pas de bouleversement cette année. On retrouve à peu près les mêmes têtes que d'habitude, avec un grand nombre de reprises des années précédentes. C'est avantageux pour ceux qui ont raté certains spectacles des années passées, mais ça dénote une certaine routine chez les programmateurs, qu'on a connu plus à l'écoute des nouveaux talents.

Quoi qu'il en soit, il reste largement de quoi satisfaire les habitués de ces 2 salles, mais on espère un petit renouveau la saison prochaine...

J'ai particulièrement noté cette année:

Théatre/Opéra:
. "Huis Clos" (1944) de Jean-Paul Sartre, par Michel Raskine, du 2 au 26 octobre 2007.
. "N.Q.Z.C Arkiologi" de et par Wayn Traub, du 7 au 10 novembre 2007.
. "Regarde Maman, Je Danse" de et avec Vanessa Van Durme, par Frank Van Laecke, du 20 au 24 novembre 2007.
. "Retour à la Citadelle" (1984) de Jean-Luc Lagarce, par François Rancillac, du 5 au 21 décembre 2007.
. "Maitre Puntila et son Valet Matti" (1940) de Bertolt Brecht, par Omar Porras, du 8 au 26 janvier 2008.
. "Hop Là, Nous Vivons!" (1927) de Ernst Toller, par Christophe Perton, du 6 au 23 février 2008.

Danse:
. "Myth" par Sidi Larbi Cherkaoui, du 25 septembre au 6 octobre 2007.
. "Vsprs" (2006) par Alain Platel (Ballets C. de la B.), du 16 au 27 octobre 2007.
. "Umwelt" (2004) par la compagnie Maguy Marin, du 21 au 23 février 2008.
. "Prélude à l'Après-Midi d'un Faune" (1994) et "Le Sacre du Printemps" (1993) par la compagnie Marie Chouinard, du 1 au 6 avril 2008.
. Sankai Juku (buto) du 5 au 17 mai 2008.
. "Pushed" (2006) par Padmini Chettur, du 5 au 7 mai 2008.

Concerts:
. Musique des Steppes (Mongolie, Kalmoukie), le 13 octobre 2007 [Ecouter un titre].
. Ballaké Sissoko (kora, Mali), le 20 octobre 2007 [Ecouter un titre].
. Wu Man (pipa, Chine), le 24 novembre 2007 [Ecouter un titre].
. Farez Ayaz & Party (qawwali, Pakistan), le 13 décembre 2007 [Ecouter un titre].
. Hussein Al-Bechari et Mohamed Abou Zied (chants nomades, Egypte), le 19 janvier 2008 [Ecouter un titre].
. Musique du Sind et du Baloutchistan, le 18 février 2008 [Ecouter un titre].
. Homayoun Sakhi (rubâb), Noor Mohammad Keshmi (ghijak) et Ustad Bahauddin (tanbur) (Afghanistan), le 29 mars 2008 [Ecouter un titre].
. Ensemble Tyva Kyzy (chant diphonique féminin, Touva), le 5 avril 2008 [Ecouter un titre].
. Chant et Musique du Khorezm (Ouzbékistan), le 24 mai 2008 [Ecouter un titre].

> Le programme en pdf.

17/06/2007

Manifs de Droite

Manifs de DroiteEnsemble tout est possible (même le pire).

En ce jour où un Tsunami bleu risque de transformer l’autoproclamé 'Pays des Droits de l’Homme' en démocratie à la Poutine, revenons sur un événement récent assez peu médiatisé.

Organisée le 12 juin par le collectif "Restons Vivant", cette vrai-fausse manifestation ‘de droite’ a consisté à défiler pour prôner avec humour les vraies valeurs de la France éternelle, celle qui glorifie en permanence la Révolution Française et la démocratie parlementaire, mais en combat les principes de base.
Alors que la presse française s’autocensure pour ne pas fâcher notre nouveau tsar [1], rions un peu tant qu’on peut encore le faire.

Retour donc à la France d’avant 68, quand les instituteurs pouvaient frapper les élèves (cancres, fils de paysans parlant en patois, ou simplement gauchers), quand les policiers pouvaient jeter à la Seine quelques centaines de manifestants magrébins (Charonne, 1961), quand le Ministre de l’Information dictait le sommaire des journaux télévisés aux directeurs des chaînes, quand la majorité légale n’était qu’à 21 ans (sauf pour aller se faire tuer en Algérie), quand la peine de mort permettait de pratiquer la politique du bouc émissaire (avec des condamnés innocents, mais trop pauvres pour se payer de bons avocats), quand les cancéreux étaient traités comme des pestiférés, quand les avortements se faisaient clandestinement ou à l’étranger, quand les femmes devaient demander à leurs maris l’autorisation de travailler ou d’ouvrir un compte en banque, quand les divorcés, les mères célibataires et les enfants naturels étaient mis au banc de la 'bonne' société.

Quelques suggestions supplémentaires:
- Accusons les Allemands d’être seuls responsables de la 2-ième Guerre Mondiale. Dédouanons nos courageux policiers qui n’ont fait que leur devoir en remplissant les stades. Oublions les exorbitants dommages de guerre réclamés dans le traité de Sèvres, ainsi que le charcutage des pays d’Europe Orientale qui les incitèrent à s’allier au régime nazi.
- Oublions le commerce triangulaire, le Code Noir, la conquête militaire de pays africains et asiatiques qui n’avaient rien demandé, leur exploitation systématique et le double statut de ceux qui y résidaient (Liberté, Egalité, Fraternité ?).
- Faisons passer l’agrégation de français à tous les candidats non européens désireux de s’établir en France.
- Concentrons toutes les HLMs d’Ile de France dans le 93. Cela permettra de mieux contrôler/isoler toutes les ‘racailles’, comme dans les homelands sud-africains.
- Etablissons un passeport intérieur pour tous les immigrés légaux des ‘cités’ autorisés à venir travailler à Paris et dans les banlieues résidentielles (avec port d'un fétiche ou d'un croissant jaune sur les vêtements ?).
- Instaurons une carte de séjour à points. A chaque infraction, même mineure, on enlève quelques points. Quand elle est épuisée, on réserve automatiquement une place pour le prochain charter.
- Mettons dans les asiles et les quartiers de haute sécurité, les déviants possédant les gênes du crime, de l’homosexualité, du suicide, et autres tendances libertaires et anti-nationales.
- Supprimons l’ISF et les impôts sur les revenus et les plus-values, au profit d’une augmentation massive de la TVA et de la CSG.
- Privatisons les élections et confions-les aux instituts de sondages.

Maintenant que nos SDF [2] se préparent à revenir de leur exil suisse, pour nous préparer une nouvelle Restauration et que les Ultras contrôlent le Parlement, espérons qu’on ne sera pas obligé comme Victor Hugo (l’auteur de "Napoléon le Petit" [3]: texte sur wikisource) d’aller goûter les charmes de nos cousins d’outre-quiévrain.


[1] A voir: la vidéo du discours de Sarkozy au G8 (Vodka, pétard, ou autres substances illicites ?).
[2] Sans Domicile Fiscal.
[3] Quand un président de la République assoiffé de pouvoir, veut se passer des politiciens qui ont permis son élection, on voit ce que ça donne. Rendez-vous dans quelques années...

Medias OnLine :
> Chansons de Nicolas Police en démo sur leur site.
> La vidéo de la manif de juin 2007 sur DailyMotion.



Compléments :
> Les sites de 'Manifs de Droite', 'Mille Babords' et 'Jeune France Rue'.
> Photorama de la manif sur '20Minutes'.
> La manif d’octobre 2003 organisée par des intermittents et artistes de rue sur DailyMotion.
> La manif de mai 2007 organisée par 'Nicolas Police', la 'Brigade Activiste des Clowns', 'Jeudi Noir' et le 'Ministère de la Crise du Logement' sur 'KarlZero.tv'.
> Commentaires sur les Blogs de ParisLibre, EgoBlog, Indociles, 'I.N-V.En.Terre', MadmoiZelle, MousquetairesStrasbourgeoises, DecOlorons.

09/06/2007

L'Avocat de la Terreur

L'Avocat de la TerreurL'Avocat du Diable a-t-il signé un Pacte avec son Sang ?

Encore un documentaire passionnant qui sort sur grand écran. A l’heure où les fictions ne sont le plus souvent qu’un assemblage industriel de composants standardisés, les sujets les plus intéressants finissent par se trouver dans l'exploration du réel.

Ce film de Barbet Schroeder tente d’examiner l’énigme que pose la vie de l’avocat Jacques Vergès. Militant anticolonialiste, défenseur de sans grades (Omar Raddad), il a aussi été la voix d’activistes du FLN, ainsi que de nombreux terroristes palestiniens ou de la Fraction Armée Rouge. On s’interroge aussi sur ses amitiés avec les mouvements nazis, et les génocidaires cambodgiens.

La confrontation des témoignages et des images d’archives permet une très grande immersion dans le sujet, rappelant les faits qu’on n’a pas obligatoirement connu, ou qu’on a oublié, permettant également de mettre en évidence les petits arrangements avec la réalité de tel ou tel témoin. On se plonge notamment avec délice dans les détails de la lutte de libération du peuple algérien, mal connue de ce côté-ci de la Méditerranée.
Jacques Vergès y apparaît alors comme un révolutionnaire exalté, assez proche de personnages comme Che Guevara. De sa prise de conscience politique à la victoire contre les forces d’occupation, le parcours est assez identique. Ensuite vient l’ennui de redevenir un petit pion et de devoir vivre une existence banale. D’où son passage dans la clandestinité pour servir ses idées. Mais alors que le Che échoue sur le terrain, et devient une icône pour les générations futures, Vergès est confronté aux compromis et à la compromission. La logique des alliances passées et des intérêts communs fait que le défenseur de la Justice et le pourfendeur de l’Impérialisme se retrouve également du côté des communistes les plus staliniens, ainsi que de la nébuleuse nazie finançant les mouvements arabes anti-juifs.

Malgré les nombreux témoignages, il est difficile de savoir ce qu’il a fait entre 1970 et 1978, voyageant probablement beaucoup entre la France, le bloc soviétique et le Proche-Orient. Mais il est visiblement trop attaché au luxe pour pouvoir se contenter d’une vie de guérillero clandestin. Il refait donc surface à Paris (à la suite d’un accord avec les services secrets français ?) et commence sa vie de défenseur des stars du terrorisme international. Brillant avocat, il sert également de relais entre les gouvernements et les organisations terroristes, assure les relations avec les prisonniers (messages, colis, …).

Le personnage est énigmatique, secret, ambigu, provocateur, manipulateur, à l’image de l’affiche retenue pour le film. On le voit les 2 poings en avant dans une attitude qui fait penser au Robert Mitchum de "La Nuit du Chasseur" (et ses tatouages Love/Hate), au prisonnier qui tend les mains pour se faire menotter, mais aussi au joueur de bonneteau qui vous demande de choisir la main dans laquelle est caché ce que vous cherchez.

Le film ne donne malheureusement à voir que son côté le plus présentable, et fait complètement l’impasse sur la défense de nombreux dictateurs africains. Seul le générique de fin nous présente la liste de ces (nombreux) clients peu reluisants. Il pose néanmoins des questions importantes en ce qui concerne les limites du droit à la révolte, et de la lutte contre l’injustice. Là où Gandhi et les mouvements pacifistes ont choisi d’imposer une résistance passive à l’oppression et à l’injustice, Vergès choisit toujours l’action, le mouvement et le Verbe. Quitte à se noyer dans son propre discours, notamment quand il défend des femmes.

Au final, on obtient une excellente enquête, engagée mais non partisane, équilibrée et contradictoire, comme celle qu’on pourrait avoir dans l’enceinte d’un tribunal.
A voir absolument par tous ceux qui s’intéressent à l’Histoire contemporaine.

Note : 9/10

Compléments :
> Le site du film.
> Les commentaires de CommeAuCinema, LaLibreBe, RFI, LeMonde, LaTribune, Rue89, Telerama, FilmDeCulte, Fluctuat, AVoirALire.
> Sur les Blogs: CriticoBlog, DrOrlof, CritiquesClunysiennes.