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19/02/2010

Festival de l'Imaginaire 2010

Festival Imaginaire 2010Le Patrimoine Culturel Immatériel en Action

 

Comme tous les ans, à la même époque, la Maison des Cultures du Monde (association culturelle dépendant de l'Alliance Française) organise son Festival de l'Imaginaire.

Le but est de faire connaitre des formes scéniques rares ou peu connues, souvent issues d'une tradition ancestrale, souvent pratiquées par des amateurs ou des artistes uniquement connus localement. Le réseau des Alliances Françaises à l'étranger est évidemment fortement sollicité pour faire connaitre de vrais artistes typiques, en dehors des modes imposées par la "Mondialisation".

C'est toujours particulièrement enrichissant, et on peut y voir des spectacles qu'on ne rencontre pratiquement jamais dans les autres salles parisiennes (opéra chinois, théâtre rituel indien, gamelans indonésiens, théâtre d'ombres, cérémonies vaudous, ...).

 

Dans la prochaine livraison, j'aurai tendance à recommander:

. Krishnanattam (Théâtre rituel du Kerala), du 11 au 14 mars à la MCM.
. Ensemble Baramgot (musique coréenne), du 12 au 13 mars à l'auditorium du Musée Guimet.
. "Portrait of Love" (Opéra classique Kunqu) par la compagnie ½Q (Taïwan), du 16 au 17 mars à la MCM.
. Silvia Maria chante le Oaxaca (Mexique), du 22 au 23 mars à la MCM.
. Maîtres du Mohini Attam (Danse classique du Kerala), du 27 au 28 mars à la MCM.
. Bardes du Shirvan (Mugham d'Azerbaïdjan), du 29 au 30 mars àla MCM.
. Liao Wen-Ho et ses Marionnettes Magiques (marionnettes à gaine de Taïwan), du 1 au 5 avril à la MCM.
. Blue Gaze Mento Band (Mento jamaïcain) + DJ set de Winston "Merritone" Blake, du 7 au 8 avril à La Bellevilloise.
. "La Fugue de Zhubun et du Fantôme" (Opéra Nanguan) par le Gang-a-tsui Theater de Taipei (Taïwan), du 13 au 14 avril à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille.
. Cérémonie des moines tibétains du Monastère de Nechung, du 15 au 17 avril à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille.

 

Le programme complet est .

 

NB: Le tarif Abonnés (- 33%) est disponible au guichet de la MCM à partir de seulement 3 spectacles achetés, et permet de bénéficier de tarifs privilégiés pour les saisons en cours de l'Auditorium du Louvre, de l'Institut du Monde Arabe et du Festival d'Ile de France 2010.

 

> Les Festivals précédents sur le site de la MCM.

30/01/2010

Tempest: Without a Body, de Lemi Ponifasio

Tempest: Without A Body de Lemi PonifasioButô Samoan.


Un monolithe sombre surplombe la scène.
Mais pas celui de "2001, l’Odyssée de l’Espace" qui apportait aux singes les clefs de leur avenir futur dans la communauté des espèces intelligentes de l’Univers.
Là, c’est plutôt l’Etoile Noire, symbole d’un pouvoir impérialiste et colonisateur, celui des occidentaux ayant ‘découvert’ les îles du Pacifique.
Sous son influence, l’homme debout est amené à se courber, pour finir complètement couché.
Le sang des populations locales rougit la stèle.
Un Ange aux ailes brisées a beau hurler son désespoir, il ne peut pas faire grand chose, sinon purifier/sanctifier le sang versé et recueillir le cadavre d’un homme-animal mort d’avoir trop tourné en rond dans sa cage.

 

C’est esthétiquement sombre, beau, fascinant, ça ressemble au Butô de Sankai Juku en un peu plus dynamique.
Danses polynésiennes, sans chants et sans colliers de fleurs, se mêlent aux rituels hakas, dans des tuniques noires de style plutôt chinois (du temps des Concessions).
Les mélopées évoquent celles des rituels bouddhistes.

Le problème est que ça reste très hermétique pour le spectateur lambda.
Il faut avoir lu le dépliant (trop succinct) pour savoir que l’Ange est inspiré d’un tableau de Paul Klee (l’Angelus Novus), ou que la photo projetée est celle d’Ahmed Zaoui, intellectuel algérien réfugié en Nouvelle-Zélande.
La référence à Shakespeare est aussi moins parlante pour un français qu’elle ne le serait outre-manche.
Sinon, pas de traductions, même pour le pamphlet du chef maori Tame Iti, diatribe anti-colonialiste adressée (paraît-il) à la reine d’Angleterre.
Il aurait fallu être un peu plus explicatif. Mettre des sous-titres aux moments les plus opportuns, ou mettre la traduction dans la brochure, en indiquant au moins succinctement le contexte historique et politique propre aux Samoas, que bien peu de français seraient capables de mettre sur une carte.
Déportations de bagnards, évangélisation forcée, essais nucléaires (de Bikini à Mururoa), pollution des mers, mort des barrières de coraux, submersion des iles à cause du réchauffement climatique, …, l’Océanie a connu bien des déboires depuis le 19-ième siècle.
C’est bien d’en parler. Encore faut-il s’assurer d’être compris.

 

Compléments :
> Le spectacle sur les sites du Théatre de la Ville et de la companie MAU.
> Dossier Pdf du Grand T (Nantes).
> Les avis de Libération, LeMonde, LesEchos, LeNouvelObsObiwi, ConfitureDansLesOreilles, BienCulturel.

 

31/12/2009

Bouddhas du Shandong (Musée Cernuschi)

Bouddhas du ShandongSourires Ré-Eveillés.

 

Avant qu'il ne soit trop tard (3 janvier 2010), courrez voir la dernière expo du musée Cernuschi consacrée à quelques statues du VI-ième siècle de la province du Shandong.

Découvertes à l'occasion de travaux, dans ce qui semble être un cimetière de statues, elles ne concernent que des Bouddhas et des Bodhisattvas des dynasties Wei et Qi.

Les premières ont des styles encore proches de leurs cousines de la Route de la Soie, et présentent d'intéressantes traces de polychromie. Les apsaras virevoltent gravées en ronde-bosse ou simplement esquissées, autour des traditionnelles triades. En progressant dans le temps les visages se sinisent, les attitudes sont moins figées et les ornements s'affinent.

Si les Bouddhas ne me semblent pas présenter d'intérêt particulier sur un plan artistique, les Bodhisattvas sont proprement exceptionnels tant dans la finesse de leurs traits que dans la richesse de leurs parures. Le bodhisattva de la dernière salle est notamment un régal pour les yeux.

S'il y a peu d'explications relatives à chaque statue (oubliées pendant des siècles dans leur fosse), les panneaux permettent au néophytes de les replacer dans leur contexte historique et religieux. Mais il n'y a pas besoin de textes pour apprécier la beauté de ces chefs d'oeuvres de la statuaire chinoise.

 

Compléments :
> L'expo sur Paris.fr.
> Photos sur BuddhaChannel, ZoomArt et le SmithsonianInstitute.
> L'expo sur le web: BuddhaChannel, ArtScape, LibérationRue89, LeJdd, LeFigaro, L'IntermèdeChouyo, DelanopolisStSulpice, Sédiments, Marianus

 

30/12/2009

Arts Sacrés du Bouthan (Musée Guimet)

Arts Sacrés du Bouthan

Les Trésors du Dragon-Tonnerre.

 

Pays secret, le Bouthan se dévoile un peu en ce moment pour le public parisien.

 

Pour ceux qui n'ont pas le temps, l'envie et les moyens d'aller là-bas, la meilleure solution est encore d'aller au Musée Guimet qui offre une très bonne rétrospective des Arts Sacrés du pays.

Si les connaisseurs du Bouthan ne trouveront rien de bien nouveau par raport à ce qu'ils ont pu voir sur place, l'expo est suffisamment riche et exhaustive pour satisfaire la curiosité des neophytes et rappeler de bons souvenirs aux autres.

 

Thangkas peints ou brodés, statuettes votives et instruments de culte sont accompagnées de videos mettant en scène les danses rituelles (cham) effectuées tous les ans lors des festivals où on déroule les grands thangkas.
En plus du Bouddha, de ses disciples et des Arhats, des Bodhisattvas et des Taras, l'exposition met en lumière les particularités du bouddhisme bouthanais. Padmasambhava, introducteur du bouddhisme tantrique dans la pays est évidemment bien représenté. Mais on trouve aussi de nombreux personnages historiques religieux et/ou politiques, dont Shabdrung Ngawang Namgyal unificateur du pays au 17-ième siècle.

 

Compléments :
> L'expo sur le site du Musée Guimet.
> L'expo sur le web: BuddhaChannelAsianSunshine, RFILeFigaro, LaLibreBe, L'IntermèdeToutPourLesFemmes, HelenergieEveilPhilosophie, ElogeDeL'Art, OeilDuChat, DominiquePhoto, ZoomArt

 

29/11/2009

Pororoca de Lia Rodrigues

Pororoca de Lia RodriguesTristes Tropiques.

"Pororoca", c'est la vague qui vient de l'océan et qui remonte le fleuve (l'Amazone) à contre-courant.
C'est une bonne métaphore pour ce (triste) spectacle, tsunami d'eau salée qui détruit l'écosystème fluvial dans lequel il s'est engouffré.

Il n'y a en fait pas grand chose à sauver de cette 'performance', analogue à celles qui sont d'habitude filmées pour être projetées dans les musées d'Art Moderne, où personne ne les regarde (sauf peut-être à Beaubourg).
Pendant à peine 50 minutes (mais ça parait très long), gesticulations incohérentes et maladroites se succèdent, entrecoupées de séances de poses mettant en évidence la vacuité du propos.
Censé être une "évocation des relations entre le collectif et le singulier" (dixit le programme), ça ressemble plutôt aux mouvements browniens d'un groupe d'amibes vues sous un microscope.
Seul (petit) moment intéressant: la sortie de scène, où le groupe coule dans la salle comme du lait qui déborderait de sa casserole, puis remonte les gradins comme un 'blob' visqueux. Mais les 4/5-ièmes de la salle ne peuvent le voir (il faut vraiment être très près d'eux).
A part ça, il ne se passe rien, hormis les habituels dérivatifs des troupes médiocres, à savoir l'exhibition des quelques seins et quéquettes, et la simulation de quelques actes sexuels, qui laissent la salle plutôt froide, tellement on en a vus ces dernières années.

J'avais choisi ce spectacle en pensant que le Brésil était capable d'apporter du sang neuf dans un milieu où la consanguinité a fait pas mal de ravages. Mais il faut se rendre à l'évidence. Les favelas de Rio ont également été infectées par les grands virus occidentaux (Lia Rodrigues a été formée par Maguy Marin). Au lieu de valoriser leur patrimoine (Samba, Capoeira, danses indiennes, ...), ils ont préféré la verroterie de leurs (neo)colonisateurs, et finissent dans le caniveau comme leurs ancêtres, contaminés par la variole et l'alcool frelaté.
C'est d'autant plus dommage que mercredi (le 25/11), Renata Rosa et son groupe présentaient un excellent concert mélangeant la musique traditionnellement métissée du Brésil avec les polyphonies amazoniennes des tribus Kariri-Xoco. Comme quoi, il est possible d'innover sans se couper de ses racines (et sans montrer son cul).

Note: 1/10

Compléments :
> Le spectacle sur les sites du Théatre de la Ville et du Festival d'Automne.
> Les avis de BlogCulturel, Palpatine, UnSoirOuUnAutre, ImagesDeDanse, ConfitureDansLesOreilles.