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27/06/2008

Nneka: No Longer At Ease

No Longer At Ease de NnekaCoup de Coeur: La Belle et le Beat.

Le Nigéria est apparemment un bon terreau pour la musique, avec notamment des chanteuses à la voix en or (Asa, Ayo, ....) ou des contestataires célèbres (Fela & fils).
Une nouvelle preuve à découvrir du côté de Nneka, artiste germano-nigérianne alliant avec bonheur pop, folk, soul, rap, hip-hop, électro, reggae, afrobeat, ... avec une énergie communicative et des paroles qui ne font pas honte à l'étudiante en anthropologie.
Quand le mélange entre toutes ces influences est aussi réussi, on ne peut que succomber.

Le 2-ième album est disponible en France depuis avril 2008. Ceux qui ne connaissent pas pourront également pencher une oreille attentive sur "Victim of Truth", sorti fin 2005, qui est tout aussi excellent.

> Radio Nova: Faire Connaissance avec Nneka, du Lundi 16 juin 2008:



Clips:

> No Longer At Ease (medley promotionnel):



> HeartBeat :

Nneka - Heartbeat sélectionné dans Musique et Clips


> Nneka live à "Libération" :



Compléments:
> Nneka sur MySpace.
> Sur le Web: Libération, SoundNation, LeBlogMusique, Solidays, BicheHype, MusicIsAboutFreedom, Oanisha.

11/04/2008

Métissages Musicaux dans la France de 2008

Pas beaucoup le temps de mettre noir sur blanc ce que j’ai vu et entendu d’intéressant ces dernières semaines. En attendant, quelques albums à découvrir par des français qui ont su s’ouvrir à d’autres cultures au point de les intégrer de façon parfaite. En ces temps de xénophobie/racisme/identité nazionale officiels, ça permet de se rincer la tête de façon agréable.

In India1) Le Tone

Le 21 avril va sortir un album consacré à l’Inde, dont certains morceaux (excellents) sont déjà bien diffusés en concert ou sur le web et les meilleures radios (dont évidemment RadioNova). A conseiller à tous ceux qui aiment une pop indienne sucrée, mélangée à une électro française aérée.

> Le site officiel de Le Tone.
> Voir aussi sur : MySpace, le label Naive, wSound.

> Interview sur RadioNova:



> Clip de "Lake of Udaipur":




Kwal2) Kwal (Vincent Loiseau)

Trois albums de Kwal sont déjà parus (le dernier sorti fin 2007), largement ouverts sur l’Afrique et l’Inde. C’est pas toujours très gai, mais il y a un réel talent que les amateurs de StarAc et autres bouses télévisuelles ne verront jamais sur leur petit écran.

> Le site officiel de Kwal.
> Voir aussi sur : Mondomix, AVoirALire, RocknFrance, AContresens, ParolesEtMusiques.

> "La Piqûre du Mystique":

> "Ciwara":



> "Là où j’habite":



> En residence au Chabada (Angers 2007):

03/03/2007

Africa Paradis

Africa ParadisDes Charters vers Roissy.

"Les Fils de l’Homme" décrivait une Europe de 2027 en pleine déchéance, plombée par la dénatalité, les divisions ethniques, l’épuisement des ressources, les pénuries quotidiennes, la décroissance économique.
"Africa Paradis" reprend en partie ce même thème, et imagine l’Afrique de 2033.
Forte de ses ressources naturelles et humaines, elle a réussi à s’unir et forme désormais les Etats-Unis d’Afrique, une fédération riche et prospère. Conséquence, les immigrés européens affluent, pour effectuer les petits boulots que les africains ne veulent plus faire. Mais si les plus progressistes d’entre eux ne voient pas d’obstacles à une immigration raisonnable, certains politiciens extrémistes agitent des thèmes xénophobes et racistes pour mieux assurer leur élection (toute ressemblance avec des situations actuelles n’est évidemment pas une coïncidence).

Le film suit le destin d’un couple de français blancs, formé d’un informaticien et d’une institutrice, dont la demande de visa a été refusée et qui tente de s’installer clandestinement dans le pays. Exploitation des sans papiers, contrôles policiers au faciès, comportements racistes prennent alors une résonance particulière.
Bien que forçant fortement le trait de la caricature, le scénario évite les clichés et l’inversion des rôles permet une dénonciation efficace de tout ce qu’on a récemment vu dans "Dans la Peau d’un Noir".
Le seul défaut de ce film est lié aux faibles moyens à la disposition du réalisateur. Le plus évident en est les scènes de foules effectuées avec seulement une vingtaine de figurants. Heureusement, ayant bénéficié du soutien de nombreuses personnalités africaines et antillaises, il aligne un bon nombre d’excellents acteurs 'blacks'. Par contre, les acteurs blancs, tous inconnus, font à côté bien pâle figure.

Les Etats Unis d'AfriqueLe gros problème de ce film est également d’être la victime du racisme ordinaire qu’il dénonce. Refusé par tous les distributeurs français, prétextant une trop faible audience probable (qui irait voir un film de 'nègres' anti-racistes ?), il n’est sorti ou prévu que dans 5 salles en France, fait l’objet d’un gros black-out de la presse cinématographique, ne bénéficie d'aucun soutien des 'professionnels de la profession', et risque de ne pas rester longtemps à l’affiche.
Je ne peux donc que vous conseiller d’aller le voir de toute urgence.

Note: 7/10

Les salles qui s’honorent à le passer :
> Images d’Ailleurs (Paris).
> Espace Saint-Michel (Paris).
> Le Royal (Montpellier).
> Rive Gauche (Perpignan) du 14 au 27 mars.
> Le Palace (Cherbourg Equeurdreville) du 21 au 27 mars.

Compléments :
> Le site du film.
> Les critiques sur "Afrik", "Vidome", "Grioo", "CommeAuCinema", "Telerama", "LeFigaro", "AvoirAlire".

24/02/2007

Le Dernier Roi d'Ecosse (The Last King Of Scotland)

Le Dernier Roi d'EcosseLa Dernière Colonie Britannique ?

"Le Dernier Roi d’Ecosse" est la rencontre improbable entre un médecin occidental idéaliste, et un des nombreux dictateurs mis en place au moment de la décolonisation.
Mouvement de repentance ou bon filon marketing ?, le cinéma aime bien l’Afrique depuis quelques temps. Mais au-delà du souvenir, peu de choses semblent avoir changé dans les anciennes colonies.

La période de la Guerre Froide avait été propice aux coups d’états destinés à mettre au pouvoir des hommes favorables à tel ou tel camp, sans se soucier beaucoup du respect des valeurs officiellement défendues par l’ONU et nos démocraties.
Idi Amin Dada, Bokassa, Mobutu, Pinochet, Duvalier, le Shah d’Iran, Saddam Hussein, entre autres, ont pu bénéficier du support sans faille de la CIA, du KGB, du MI6 ou du SDECE. Beaucoup ont sombrés dans les oubliettes de l’Histoire. Certains s’accrochent encore à leur fauteuil ou ont passé le relais à des dauphins tout aussi sanguinaires (Bongo, Ben Ali, …).

Paradoxalement, les leçons du passé ne semblent pas avoir beaucoup servi. Si la CIA et le FSB continuent à vouloir imposer les vieilles (mauvaises) méthodes de l’ingérence directe (Irak, Tchétchénie, …), les autres pays n’ont pas renoncé à vouloir installer leurs gouvernements fantoches. Mais, touché par les restrictions budgétaires, les gouvernements tendent à utiliser de plus en plus les méthodes du privé. Armées de mercenaires, éminences grises venant du FMI ou de la Banque Mondiale, services publics pris en charge par des multinationales, les méthodes changent mais l’esprit colonial reste. Au risque de susciter les mêmes réactions violentes qui se sont toujours produites en pareil cas (guérilleros communistes, intégristes religieux, nationalistes fascisants). Alors qu’une coopération équitable et bien comprise permettrait de valoriser les intérêts des 2 partenaires, en tendant vers un équilibre démocratique et pacifique comme celui mis en place dans la Communauté Européenne.

"Le Dernier Roi d’Ecosse" est donc un bon moyen de se souvenir d’une époque pas si lointaine. Mais il est loin d’avoir la force de films plus ancrés dans la réalité comme "Syriana" ou "Lord of War". C’est en tout cas le symptôme d’une mauvaise compréhension de l’Occident face au Tiers Monde, de ses aspirations et de ses conditions de vie. L’Occident est bien ce jeune homme naïf qui arrive en Afrique sans la connaître, est plus préoccupé de la satisfaction de ses désirs que des besoins de la population, et se réveille un jour avec la gueule de bois en se demandant comment cela est arrivé.
A voir pour l’ambiance qui s’en dégage, le très bon jeu des acteurs, la musique excellente bien que pas toujours d’époque (pourquoi Tony Allen et pas Fela ?) et l’ébauche de réflexion que ça pourra éventuellement initier chez certains.

Note: 8/10

Compléments :
> Le site du film.
> Les critiques sur "Afrik", "CommeAuCinéma", "Telerama", "iMedias", "Fluctuat", "EcranLarge", "AvoirAlire", "Canoe", "KrinEin".
> Sur les Blogs: "AgoraVox", "CulturoFil", "LeChatPerçant".

21/10/2006

Abd Al Malik: Gibraltar

Abd Al Malik - GibraltarBanlieues Rap et Humanisme Soufi.

Dans le désert culturel organisé par les grandes 'majors' du disque, le Rap reste, avec l’Electro et les musiques 'ethniques', une source de satisfaction pour les amateurs de musiques de qualité. Les conditions de vie difficiles des 'quartiers sensibles' sont en effet un terreau très fertile pour tous les vrais artistes, pour qui l’Art est un combat.

Parmi les personnalités intéressantes émergées récemment, il faut noter Abd Al Malik, fils d’émigrés congolais, ex-racaille de banlieue (mais étudiant brillant), ex-leader des "New African Poets", ex-islamiste engagé (mais pas intégriste), et qui a finalement trouvé sa voie en rencontrant le Soufisme.

Son Rap se positionne dans la continuité de ceux de MC Solaar ou d’IAM, mêlant les influences africaines, arabes et franco-belges dans un métissage à l’image de nos sociétés multiculturelles. Cela n’empêche évidemment pas une critique virulente des travers de nos sociétés, et de ceux qui cherchent à souffler sur les braises. Son dernier album "Gibraltar" est une vraie réussite.

A écouter notamment:
> 1 - "Gibraltar": Un lieu emblématique pour beaucoup d'immigrants. Un lieu de passage et de réflexion, notamment pour un fils d'immigré qui recherche ses racines.

> 2 - "12 Septembre 2001": Le jour d'Après, vu du mauvais côté de la barrière.

> 4 - "Les Autres": Un titre inspiré par Brel, qui revisite et réactualise les problèmes de "ces gens-là".

> 8 - "Le Grand Frère": Exemple d'une intégration réussie jusqu'au bout.

> 11 - "Rentrer Chez Moi": Chroniques ordinaires de la vie de banlieue.


D'autres titres sont disponibles sur RadioBlog.

PS (17/11): Abd Al Malik a remporté hier à l'Olympia le prix Constantin 2006. Il succède à Avril (2002), Mickey 3D (2003), Cali (2004) et Camille (2005). Le concert sera retransmis le 26/11 sur France2 et le 6/12 sur France4. Plus d'excuses donc pour ignorer ce chanteur talenteux.

Compléments :
> Son site.
> Sa bio sur Rap2France.
> L'Agenda de ses concerts sur "Evene".
> Interview à l’occasion de la sortie de Gibraltar.
> Les critiques de "Pinkushion", "KrinEin", "RFI-Musiques".

> Interview sur Telerama à l'occasion de sa tournée 2007.