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12/09/2008

Allemagne de l'Est (Ex-DDR)

De Potsdam à Berlin: Politique et Culture.

L’Allemagne est née de la réunion au 19-ième siècle d’un ensemble d’états partageant quasiment la même langue et le même culture, notamment le souvenir des grands empires nord-européens de Charlemagne et de Charles Quint.
Si le Commerce, l’Industrie et les Arts se sont abondamment développés dans tous le pays, la partie orientale a toujours eue une prééminence affirmée dans le domaine des Idées et de la Politique. De la Réforme de Luther aux soubresauts du régime communiste en passant par la relation ambiguë de Frédéric II avec Voltaire, la musique de Bach, les écrits de Goethe et Nietzsche, la Prusse de Bismarck, la République de Weimar ou l’utopie nazie, l’Est a toujours été un chaudron bouillonnant où s’est décidé une bonne partie de la destinée du Monde.
Avec l’écroulement du Mur de Berlin et l’élargissement de l’Union Européenne, Berlin redevient le centre de gravité du continent et la capitale culturelle et politique qu’elle espérait tant être à une époque pas si lointaine. La richesse des musées berlinois n’a d’ailleurs rien à envier à ceux de Londres ou Paris. Une incitation à revenir de nombreuses fois.

Carte Allemagne de l'Est

Quelques informations complémentaires ci-dessous.

Bibliographie:
. "Guide Allemagne" (Hachette Voir).
. "Idées Reçues: l'Allemagne" de Béatrice Angrand et Aurélie Marx.
. "Faust" de Goethe (Librio ou Wikisource).
. "Généalogie de la Morale" de Nietzsche.

Théâtre:
. "Hop là, Nous Vivons!" de Ernst Toller (1927).

Cinématographie:
. "Metropolis" (1927) et "M, le Maudit" (1931) de Fritz Lang.
. "Good Bye, Lénin!" de Wolfgang Becker (2003).
. "Les Particules Elémentaires" d'Oskar Roehler (2006).
. "La Vie des Autres" de Florian Henckel von Donnersmarck (2007).

Infos - Web:
. Sur Wikipedia et WikiTravel.
. Sur le site de Office National Allemand du Tourisme et de l'ambassade d'Allemagne à Paris.
. Le site France-Allemagne dédié aux relations entre les deux pays.
. Dossier Allemagne sur le site de "l'Université Canadienne de Laval".
. Informations pratiques chez EasyVoyage, LeRoutard, LonelyPlanet, EuropaPlanet, L'Internaute.
. Guide de Voyage Berlin sur l'Internaute.
. Euros allemands sur le site de la BCE.
. Cartes et documents sur LexiLogos.
. Chez "Clio": dossier culturel sur l'Allemagne.

L'Allemagne en France:
. La chaine franco-allemande ARTE est un point d'entrée privilégié pour tout ce qui concerne la culture allemande. On y trouve notamment l'émission Karambolage qui explicite les particularités culturelles spécifiques à chaque pays.
. Tous les ans, fin janvier, une Semaine Franco-Allemande est organisée dans les établissements d'enseignement français et allemands, à l'initiative du CNDP et du Goethe Institut (voir par exemple le Dossier CNDP 2007).

Photoramas:
. "Photos Allemagne sur Flickr.
. "Berlin-Allemagne de l'Est 2008 de Benoit", "Berlin, Erfurt, Posdam, Weimar, ... en 2008 chez Camillle", "Berlin 2008 de Karine&Pierre-Yves", "photos allemandes (2007-2008) de TheFrenchGerman" sur PicasaWeb.
. Mes propres photos sur PicasaWeb :

De Allemagne Orientale 2008



Carte Allemagne du Nord:
Allemagne du Nord (carte)

11/02/2007

La Vie Des Autres (Das Leben der Anderen)

La vie des AutresSonate pour un Homme Bon.

L’actualité fait quelque fois l’objet de curieux télescopages. Après un "Géants de la Montagne" inachevé présenté il y a peu au Théâtre de la Ville, arrive un film allemand traitant plus ou moins du même sujet sous un angle un peu différent.

LGDLM traitait de l’influence de l’Art et des artistes sur les masses laborieuses, et du pouvoir de leur donner le ‘supplément d’âme’ qu’ils ne pouvaient trouver dans leur vie courante, toute entière vouée à la production et aux biens matériels. Il se passait dans l’Italie fasciste des années 20-30, où la censure et la propagande tendaient à museler des auteurs tels que Pirandello pour imposer un modèle d’Homme Nouveau, tout en muscles et sans cervelle.

50 ans plus tard, en 1984, l’idéologie communiste a semble-t-il gagné la partie en réalisant de façon pérenne les espoirs de Mussolini, et les cauchemars de Georges Orwell. Gerd Wiesler est un terne fonctionnaire de la Stasi, uniquement préoccupé par son travail, sans émotions et sans désirs. Complètement intégré dans la société, reconnu par ses pairs, il est un employé modèle de cette société technocratique. Il croit à la dictature du prolétariat, dénonce ceux qu’il estime être déviants (l’étudiant dans l’amphi par exemple), est insensible à un humour qui égratigne ses valeurs (la blague sur Honecker). Mis au contact des artistes qu’il est chargé de surveiller, il n’est pas gêné par l’injustice de la situation et le non-respect des droits humains fondamentaux. Il en a vu d’autres, et sait qu’un innocent n’est qu’un coupable qui s’ignore.

Le seul facteur qui va être le déclencheur de sa ré-humanisation [1], va être l’expérience de la Culture, en lisant Brecht et en écoutant la "Sonate de l’Homme Bon" [2]. Expérience très positive, puisqu’il va jusqu’à rédiger lui-même les principaux éléments de la pièce qu’est censé écrire le dramaturge. On retrouve là un thème déjà exploité dans "Fahrenheit 451" et "Equilibrium", où un gardien du système touché par la grâce, entreprend une résistance passive et se met à protéger ceux qu’il est chargé de réprimer.

Bon, évidemment ce ne sont que des personnages fictifs. Aucun officier de la Stasi n’est parvenu jusqu’à nous avec une expérience de ce genre. Tous ceux qui sont sortis de leur rôle ont sans doute été arrêtés et exécutés pour haute trahison. Mais on peut espérer que ce genre de situation n’est pas seulement un fantasme d’intellectuel, et que l’Imagination a le pouvoir de réveiller les morts. L’inverse serait vraiment trop désespérant.

[1] et de la (re)naissance de ses désirs, exprimé par la scène avec la prostituée.
[2] Créée en fait par Gabriel Yared pour le film, mais fortement inspirée par "l’Appassionnata", dont Lénine aurait dit "Si je l’écoute jusqu’au bout, je ne finirai jamais la révolution".

Note: 9/10

Compléments :
> La Fiche du film sur Wikipedia.
> Le site du film.
> Un dossier pédagogique intéressant sur "ZéroDeConduite" (en pdf)
> Les critiques sur "CommeAuCinéma", "DvdRama", "Arte", "Telerama", "DvdCritiques", "FilmDeCulte", "EcranLarge", "ObjectifCinema", "LeMonde", "LeFigaro", "Voir.ca", "CyberPresse.ca", "AvoirAlire".
> Sur les Blogs: "PibeSan", "CritiquesClunysiennes", "SurLaRouteDuCinéma", Matoo", "Zvezdoliki", "Phersu", "CinéBlogywood", "IDEA", "RoutesAméricaines".

29/09/2006

Les Particules Elémentaires (Elementarteilchen)

Les 4 Nobles Vérités de Michel Houellebecq.

Il est toujours difficile d’adapter un bouquin aussi important que le pavé de Michel Houellebecq. Le roman est riche en événements, s’étend sur la durée d’une vie, et n’est pas avare d’explications destinées à nous faire comprendre les tenants et les aboutissements de ce qui se passe sous nos yeux (même si de nombreux lecteurs sont restés aveugles).
En faire un film était donc une gageure. Au final, Oskar Roehler s’en sort plutôt bien. En éliminant les nombreuses digressions, les commentaires scientifico-philosophiques ainsi que l’aspect très franchouillard de nombreuses descriptions, on recentre le récit sur son message primordial. Passé la bizarrerie de voir l’action se dérouler en Allemagne plutôt qu’en France, on retrouve rapidement les scènes clef du roman. Même si l’enfance des personnages est plutôt bien résumée, ceux qui n’ont pas lu le bouquin gagneront néanmoins à se plonger dans la prose houellebecquienne pour comprendre les nombreux non-dits du film.

Deuxième roman de la lignée, entre "Extension du Domaine de la Lutte" et "Plateforme" qui détaillent les aspects socio-économiques et éthiques de la relation humaine, "Les Particules Elémentaires" sont les "4 Nobles Vérités" [1] de la pensée houellebecquienne.
Toute vie est Souffrance, et Michel Houellebecq en analyse les causes à travers la vie de 2 demi-frères, qui par delà leurs différences sont soumis aux règles implacables des lois de causalité.
Que ce soit dans les excès des sens (sexe, alcool, drogues, …) ou dans un ascétisme moderne (refuge dans une science aseptisée et idéalisée), le bonheur ne peut exister et les personnages sont soumis aux atteintes de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Il souffrent de leur attachement à l’Ego, de leur insatisfaction à obtenir ce qu’ils recherchent (gloire, plaisirs, …), de la crainte de perdre ce qu’ils croient posséder (situation sociale, êtres aimés, …).
Le film pêche néanmoins par excès d’optimisme. En s’arrêtant avant la mort d’Annabelle des suites de son cancer, il semble vouloir dire qu’il suffit d’adhérer à un amour platonique et sage pour atteindre un semblant de bonheur. Cette idée est évidemment à mille lieues du propos de Houellebecq, même si celui-ci prône comme Aldous Huxley la séparation des sentiments et de la fonction reproductive, ainsi que l’évolution vers un monde asexué qui permettrait d’éliminer une des causes majeures de la Souffrance [2]. Pour lui, les 2 styles de vie sont équivalents, et ne peuvent conduire qu’à l’aliénation, la folie (l’internement de Bruno) ou la mort (le suicide de Michel). En effet, l’Octuple Sentier qui mène à la Libération ne peut se parcourir en restant ballotté par les évènements et soumis aux illusions de ses sens, mais se doit de suivre une voie moyenne, active et responsable.

En résumé, le film, bien que fidèle au récit houellebecquien, est souvent malheureusement assez édulcoré. Il risque de décevoir les amateurs de l’écrivain qui n’y retrouveront pas la noirceur et le cynisme des romans. C’est néanmoins une bonne introduction à son univers, ce qui incitera peut-être certains à se pencher sur l’ensemble de son œuvre écrite. En simplifiant le propos, il permet également de mettre en lumière l’aspect assez bouddhiste de la pensée houellebecquienne, à moins que son pessimisme apparent ne soit plutôt le reflet d’un nihilisme schopenhauerien [3].

Note: 8/10


[1] Un résumé synthétiques des 4 Nobles Vérités sur le blog de l'Association Zen Soto de Genève.
[2] Esquissée dans "Les Particules Elémentaires", cette idée est reprise et développée dans "La Possibilité d’une Ile" où la succession des clones permet d’exprimer la notion de 'réincarnation' d’un être dans des corps successifs, le dernier de la série choisissant de mourir sans avoir de successeur.
[3] Pour une analyses des points communs et des différences entre les doctrines de Bouddha et de Schopenhauer, voir "La Rencontre du Bouddhisme et de l'Occident" de Frédéric Lenoir.

Compléments :
> Fiche Cinéfil.
> Le site du film.
> Les critiques du film sur "Fluctuat", "Excessif", "Telerama", "CommeAuCinéma", "iMedia".
> Sur les blogs: "KrinEin".