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22/05/2009

Beautés Divines (Espace des Arts Mitsukoshi)

Beautés DivinesFemmes Fleurs Epanouies.

 

Ce mois ci, démarrage de la nouvelle exposition estivale de l’espace Mitsukoshi-Etoile, consacrée cette fois ci à la peintre Rieko MORITA, pour la première et unique fois hors du Japon. Malgré la crise, il se trouve encore quelques sponsors avisés désireux de faire partager au public la quintessence de l'art traditionnel japonais.

Bien que n'étant pas (pas encore ?) 'Trésor National Vivant', Rieko Morita est une des rares femmes spécialiste du Nihon-ga sur panneaux de bois, et s'est vu décerner récemment l'insigne honneur de décorer 4 panneaux du pavillon résidentiel du temple Rokuon-ji de Kyoto. Ces portes coulissantes en bois de cyprès ont été démontés pour l'occasion et sont la principale attraction de l'exposition actuelle.

 

Outre une sélection de ses dernières œuvres consacrées à la classique 'peinture de fleurs', qui mettent en exergue son exceptionnelle maîtrise technique, on trouvera également des portraits de femmes, plus à même de toucher le public occidental. Faisant montre d'une grande sensibilité, ces tableaux évoquent aussi bien les Maikos du quartier de Gion que les lolitas kawaï de Shibuya ou d'Harajuku, ou d'exotiques danseuses balinaises.

Quelque soit le sujet, on appréciera la mise en scène du modèle dans un décor toujours très floral, avec des arrière-plans très travaillés et les couleurs chatoyantes permises par les pigments minéraux.

En bref, une exposition aussi indispensable à voir que la floraison des cerisiers au printemps dans un jardin japonais.

 

Compléments :
> L'expo sur le site de l'Espace des Arts Mitsukoshi.
> Le site de Morita Rieko et la galerie de ses oeuvres (53 représentées).
> D'autres tableaux de Rieko Morita sur la Galerie Shinseido.
> L'expo sur le web: Agraphes&Fanfreluches, Pigments&ArtsDuMonde, Dandylan, Artscape, BlogartToutPourLesFemmes, MonAmourPourLeJapon

Lumières sur la Baie (1996) Rieko Morita

14/06/2008

Chemins d’Orient (Espace des Arts Mitsukoshi)

Chemins d’OrientVoyages Picturaux le Long de la Route de la Soie.

De 1992 à 2001, les magasins Mitsukoshi nous avaient régalés avec la crème de la crème des artistes japonais (notamment de nombreux "Trésors Nationaux Vivants"). Puis, leur espace d’exposition parisien s’était mis en hibernation, au point qu’on pouvait craindre une fermeture définitive.
Mais, non. Reprise en 2006, la programmation semble redevenir régulière avec 2 expos par an, sur des périodes malheureusement un peu courtes.

En ce moment, nous avons la chance de pouvoir découvrir une rétrospective de HIRAYAMA Ikuo, peintre traditionnel japonais [*] au parcours un peu hors du commun.
Irradié à Hiroshima, premier bénéficiaire d’une bourse de l’Unesco pour étudier en Europe, ayant multiplié les voyages dans tous les pays de la Route de la Soie, il promeut l’universalité de l’Art et la nécessité de l'Echange et de la Mémoire. Il fait d'ailleurs partie des personnalités qui oeuvrent sans relâche pour la préservation du patrimoine culturel mondial.

Vision de la Terre Pure de l’Ouest (Hôkai-ji, Hino)

La sélection de ses œuvres présentées à l’espace Mitsukoshi-Etoile est assez représentative de son style et de sa carrière (Route de la Soie, peintures bouddhistes, scènes traditionnelles japonaises), malgré un échantillon nécessairement réduit par la taille des salles d’exposition.
Seuls regrets : que les grands tableaux soient un peu à l’étroit (manque de recul), et que le sens logique d’accrochage ne soit pas toujours respecté. Il est dommage par exemple que le but des caravanes allant de l’Est vers l’Ouest soit une représentation de Kyoto, alors que l’exposition du "Hirayama Ikuo Silk Road Museum" y met la toile du Forum Romain.

Malgré tout, l’ensemble est superbe, et indispensable pour tout amateur parisien d’Art japonais.

[*] Nihon-ga : peinture effectuée avec des poudres minérales extrêmement diluées dans un liant organique (colle). On multiplie les couches (parfois une centaine) pour donner de l'opacité et de la nuance.

Compléments :
> L'expo sur le site de l'Espace des Arts Mitsukoshi.
> Le site de l'Expo.
> D'autres tableaux de Hirayama Ikuo sur Galery-Sakura.
> L'expo sur le web: Artscape, Dandylan, ArtMichiko, Asia-Tik.

27/04/2008

Chasseurs de Dragons d’Arthur Qwak et Guillaume Ivernel

Chasseurs de Dragons
Un Voyage vers l'Occident.

Coup de coeur du mois pour ce dessin animé franco-luxembourgeois qui revisite le thème des Dragons, de façon nettement plus intéressante que l’essai récent de Goro Miyazaki.

Dans un monde onirique, où les terres morcelées flottent au milieu du ciel, vivent des peuples médiévaux harcelés par des dragons aussi divers que variés. Pour les combattre, 4 jeunes héros partent au bout du monde en vue de le sauver. En chemin, ils apprendront à mieux se connaître et triompheront d’abord d’eux-mêmes.

Le thème est classique, c’est celui de la plupart des récits héroïques, mais il est particulièrement bien traité. La 3D se mélange plutôt harmonieusement avec les parties dessinées. Les personnages sont assez variés et originaux pour ne pas se croire dans un énième rabâchage du "Seigneur des Anneaux" ou de la Quête Arthurienne.
Outre les superbes décors aériens, proches de ceux de la série télévisée "Skyland", on trouve tout un univers assez diversifié associant des villages typiquement indonésiens, des temples-montagnes hindous, une belle muraille de Chine, ainsi que d’un château occidental moyenâgeux qui fait immédiatement penser à Laputa (le "Château dans le Ciel").

Dragon Hunters

Si les influences disneysiennes et miyazakienne sont évidentes, on retrouve aussi les plus anciens mythes asiatiques et bouddhistes. Le dragon (symbole du pouvoir) qu’il faut apprivoiser pour éviter le désordre du monde, est évidemment l’un d’entre eux, de même que l’idée d’un univers en éternel recommencement, la vie future se nourrissant de la mort du passé (Cf. les très belle fins de "Wolf’s Rain" ou de "Final Fantasy"), même si tout aspect trop violent est gommé, film tout public oblige.
Le voyage vers l’Ouest pour y trouver la connaissance est également un grand modèle scénaristique. Les personnages sont d’ailleurs assez proche du "Voyage en Occident", le drôle de chien (?) bleu remplaçant le dragon blanc, et le roi-singe emprisonné sous la montagne étant remplacé par une gamine orpheline tout aussi insupportable.

Le mélange est en tout cas magnifique, et permet une vision à plusieurs niveaux qui intéressera aussi bien les enfants que les adultes. Certains y ont même vu une histoire crypto-gay avec un couple de héros (dont l’un est le roi des aiguilles à tricoter) cherchant à installer leur couple dans la chaumière de leurs rêves. Les interprétations possibles sont donc très nombreuses.

Note : 9/10

Compléments :
> Le site du film.
> Le site perso de Guillaume Ivernel (voir Projects / Dragon Hunters).
> Les critiques de CommeAuCinéma, Excessif, àVoiràLire, SanchoAsia, FeatureAnimation.
> Sur les Blogs: CriticoBlog, ThePlaceToBe, Kapalsky, BoF, WeekEndsDon'tCount, PersistanceRétinienne, CritikCiné, LeCinéDeL'Eponge.

12/04/2008

Mongol (Монгол) de Sergei Bodrov

Mongol de Sergei BodrovL'enfance du Grand Khan.

Film germano-kazakh, "Mongol" arrive en France sans beaucoup de publicité, mais auréolé d’une nomination aux Oscars. On pourrait craindre une mauvaise hollywooderie telle qu’en ont produite récemment les chinois ("La Cité Interdite", "Hero", "Le Secret des Poignards Volants", …). Heureusement, il n’en est rien, et "Mongol" (le titre aurait quand même pu être mieux choisi) se place résolument parmi les meilleures biographies comparables, privilégiant la psychologie et les sentiments à l’apologie de la force brute caractéristique des cinémas américains ou chinois.

Tourné principalement en Mongolie, au Kazakhstan et en Chine, tire en grande partie son charme de paysages sublimes, déjà mis en valeurs dans les films germano-mongols de Byambasuren Davaa. Mais il faut compter également sur une très belle musique, soit purement locale (le groupe "Altan Urag"), soit d’inspiration mongole (le compositeur finlandais Tuomas Kantelinen) avec force chants de gorges. Les acteurs ne sont pas en reste, puisqu’à l’exception de Tadanobu Asano (japonais) et de Sun Hong Ley (chinois), les rôles principaux sont joués par de parfaits inconnus de la région, aussi talentueux à cheval que devant la caméra.

Largement inspiré par "L’Histoire Secrète des Mongols", premier récit littéraire écrit de la nation mongole, le film est avant tout l’histoire du destin extra-ordinaire d’un homme ballotté par les événements de la vie, qui passe de l’état d’enfant-esclave à celui de chef suprême, en essayant d’assurer la survie de sa famille. Placé dans des conditions difficiles, il arrivera à ses fins en sachant être assez atypique tout en respectant les traditions de son peuple et les croyances de chacun. Il a également la chance de rencontrer très tôt une femme au caractère bien trempé et prête à tout pour le succès de ses entreprises.

Temoudjin et Borte

Bref, un bon film à voir pour ses qualités historiques autant qu’esthétiques, et qui prend un intérêt particulier alors que le régime communiste chinois voudrait nous faire croire que toute la région est sous domination han depuis la nuit des temps. Conçu pour être une trilogie, les prochains épisodes devraient nous rappeler le temps où la Chine n’était qu’une province mongole parmi d’autres.

Note : 8/10

Compléments :
> Le site du film.
> Les critiques de CommeAuCinéma, LeMonde, CourrierInternational, Cinémasie, KrinEin.
> Sur les blogs: Aléa, Darsh, PhenixWeb, HorizonEtudiant, AgoraVox, SanchoDoesAsia.

11/04/2008

Métissages Musicaux dans la France de 2008

Pas beaucoup le temps de mettre noir sur blanc ce que j’ai vu et entendu d’intéressant ces dernières semaines. En attendant, quelques albums à découvrir par des français qui ont su s’ouvrir à d’autres cultures au point de les intégrer de façon parfaite. En ces temps de xénophobie/racisme/identité nazionale officiels, ça permet de se rincer la tête de façon agréable.

In India1) Le Tone

Le 21 avril va sortir un album consacré à l’Inde, dont certains morceaux (excellents) sont déjà bien diffusés en concert ou sur le web et les meilleures radios (dont évidemment RadioNova). A conseiller à tous ceux qui aiment une pop indienne sucrée, mélangée à une électro française aérée.

> Le site officiel de Le Tone.
> Voir aussi sur : MySpace, le label Naive, wSound.

> Interview sur RadioNova:



> Clip de "Lake of Udaipur":




Kwal2) Kwal (Vincent Loiseau)

Trois albums de Kwal sont déjà parus (le dernier sorti fin 2007), largement ouverts sur l’Afrique et l’Inde. C’est pas toujours très gai, mais il y a un réel talent que les amateurs de StarAc et autres bouses télévisuelles ne verront jamais sur leur petit écran.

> Le site officiel de Kwal.
> Voir aussi sur : Mondomix, AVoirALire, RocknFrance, AContresens, ParolesEtMusiques.

> "La Piqûre du Mystique":

> "Ciwara":



> "Là où j’habite":



> En residence au Chabada (Angers 2007):