19/10/2011
Non aux Taxes sur la Santé
Parce que taxer la Solidarité entre tous pour conforter les prébendes de quelques oligarques prétendument libéraux est particulièrement inique, signez la Pétition de la Mutualité Française.
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12/08/2010
Inondations au Ladakh avec Drukpa Humanitaire
Compassions sélectives.
Les cataclysmes se suivent et se ressemblent malheureusement dans leurs conséquences sur les populations locales.
Mais là où certains peuvent bénéficier de la une des médias occidentaux, d'appels aux dons passés en boucle et de l'envoi de secours en grand nombre par les grandes ONG et les Etats, d'autres doivent se contenter de la portion congrue.
En ce moment, à la une de l'actualité on a surtout les feux de forêt en Russie, les inondations en Chine et au Pakistan, avec force détails sur les souffrances des victimes et l'héroïsme des sauveteurs.
Au Ladakh, par contre on n'entend parler que des difficultés de rapatriement des trekkeurs occidentaux surpris par les torrents de boue.
Et les habitants ? A croire qu'ils n'existent pas ou si peu. Evidemment, il ne s'agit que de quelques paysans et éleveurs attachés à une terre ingrate, quelques fois rescapés des exactions chinoises au Tibet et réfugiés là depuis les années 50, qui ne cherche qu'à (sur)vivre sans embêter personne.
Il n'ont pas de richesses particulières, ne font pas d'attentats, ne rêvent pas d'envahir leurs voisins, ni de leur imposer leurs idées sur la façon dont devrait tourner le monde.
Ils croient par contre à un bouddhisme tantrique, celui issu des enseignements de Marpa, et pensent que pour créer un monde meilleur, il convient d'abord de devenir soi-même un être meilleur.
Cultivant le seigle et l'orge dans des vallées au fond desquelles coulent des torrents alimentées par la fonte des neiges, ils n'ont pratiquement jamais vu (jusqu'à ces dernières années) les moussons qui ravagent tous les étés les versants sud des chaînes himalayennes.
D'où le bilan très lourd des dernières inondations, les torrents boueux alimentés par les orages ayant violemment balayés des fines couches de terres trop sèches pour absorber l'eau.
Point positif, par contre, les monastères (majoritairement Drukpa), omniprésents dans la région, sont construits sur les hauteurs. Je garde des superbes souvenirs de leurs visites en 1995.
L'administration locale est assez peu développée, et surtout focalisée autour des militaires, omniprésents pour assurer le contrôle des frontières avec la Chine et le Pakistan, sans compter le problème des indépendantistes Kashmiris. Il n'y a d'ailleurs que peu de volontaires dans l'administration indienne pour venir passer sa vie dans un paysage aussi désolé et coupé du monde tous les hivers.
Traditionnellement, ce sont donc les moines qui servent d'instituteurs, de médecins, d'écrivains publics, ... dans des monastères qui sont aussi des orphelinats, des écoles, des dispensaires.
Aujourd'hui, alors qu'aucune ONG internationale n'est intervenue (sauf apparemment MSF Belgique), ni même a communiqué sur le sujet, les seuls à s'être retroussés les manches pour aider les sinistrés sont les militaires locaux de l'armée indienne et les moines de la région.
Par contre, leur moyens habituels sont évidemment insuffisants et ils ont évidemment besoin de financements complémentaires pour fournir ce qu'il faut à des populations qui ont tout perdu.
Le Gyalwang Drukpa, chef de la branche Drukpa de l'école Kagyupa ("bonnets rouges"), dont le monastère principal est à Hemis, a lancé vendredi 6 aout un appel au monde pour recueillir des fonds, appel qu'aucun media occidental ne semble malheureusement avoir repris.
Pour ceux qui auraient un peu de compassion pour ces populations malmenées par les conséquences d'un dérèglement climatique auquel ils sont complètement étrangers, le chemin passe par là.
D'avance, merci pour eux.
Compléments :
> Appel relayé par BouddhaChannel.
> Liste des centres Drukpa.
> Association Drukpa Humanitaire.
> Sur les blogs: VivreABangalore, KiKiSosoLargyalo, MaGalerie, LionDesNeigesMontBlanc, AuFilDesSaisons, VolontAsia.
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16/01/2010
Séisme en Haïti avec Entrepreneurs du Monde
Vu la situation qui règne en Haïti actuellement, je tiens à relayer plus largement l'appel par mail effectué hier par l'ONG "Entrepreneurs du Monde" qui oeuvre sur place depuis plusieurs années en finançant des micros-projets de développement.
Si les dons aux organismes urgentistes (Croix-Rouge, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, Unicef, AICF, Secours Populaire, ...) sont évidemment importants pour le court-terme, il ne faut pas oublier la phase de reconstruction qui devra nécessairement suivre.
En plus des grosses structures qui drainent des fonds importants, mais ne feront que passer sans utiliser tout leur budget (Cf. la polémique qui a suivi le Tsunami dans l'Océan Indien), il est important de soutenir des ONG enracinées dans la vie locale, et plus à même de relancer l'emploi et le commerce en fournissant les ressources nécessaires à la construction de nouveaux locaux et à l'achat du matériel et des stocks indispensables aux petits commerçants et artisants.
Entrepreneurs du Monde a (malheureusement) déjà l'habitude de ce genre de situations, car elle intervient en ce moment aux Philippines dans le cadre de la reconstruction du quartier de Tatalon (un bidonville de Manille) après sa destruction par le typhon Ketsana en septembre 2009.
D'avance, merci pour eux.
vendredi 15 janvier 2010
Chers amis,
Vous nous avez adressé de très nombreux témoignages de soutien et de mobilisation pour nos équipes et les 5 000 familles que nous appuyons à Port-au-Prince. Nous en sommes profondément touchés et vous en remercions infiniment. Nous venons vous partager les quelques informations dont nous disposons.
Dès mercredi matin, nous avons appris avec soulagement que notre coordinatrice sur place et le responsable administratif et financier étaient en vie. Mais nous sommes restés 3 jours sans nouvelles de la cinquantaine de salariés haïtiens du programme.
Cet après-midi, nous avons enfin eu des nouvelles de 10 d’entre eux. Tous sont en vie, mais Maculée, notre contrôleuse interne, est sérieusement blessée, sans accès aux soins. Elle a perdu son mari, ses deux sœurs, un frère et une nièce dans les décombres de sa maison. Maculée s’était mariée le 26 décembre dernier… Nous attendons avec appréhension des nouvelles des 40 autres membres de l’équipe.
Au milieu de ce chaos qui règne à Port-au-Prince, que faire ?
Vous le savez, nous ne sommes pas des urgentistes, mais nous sommes sur place depuis de nombreuses années, nous connaissons bien les populations et les bidonvilles. Avec votre appui, nous souhaitons contribuer efficacement à la phase de post-urgence, commencer à reconstruire avec nos frères haïtiens, en collaboration avec les urgentistes, les organisations internationales et Initiative Développement, l’ONG avec qui nous partageons principes, méthodes et moyens humains ici à Poitiers et en Haïti.
Certes, il faudra du temps pour établir un état des lieux précis et relancer nos activités, mais nous préparons déjà une action en 4 phases.
PHASE 1 : remettre nos collègues haïtiens salariés du programme sur pied, ainsi que leurs familles, pour qu’ils puissent ensuite appuyer de nouveau les familles de micro-entrepreneurs. Nous allons :
- leur accorder une aide financière pour leurs besoins primaires immédiats,
- les épauler psychologiquement et les aider à se diriger vers les organismes d’urgence compétents,
- remettre en état leur outil de travail : locaux et matériel informatique.
PHASE 2 : faciliter l’aide en matière de reconstruction, réparation, achat de meubles et ustensiles de base pour les 5 000 familles du programme.
Nous allons agir en lien avec les organismes internationaux et associations d’urgence pour veiller à ce que nos familles soient bénéficiaires de leurs aides. Et nous donnerons aussi à ceux qui le veulent les moyens de démarrer une activité de maçonnerie ou de menuiserie par du microcrédit et de la formation.
PHASE 3 : annuler des dettes et accorder de nouveaux crédits aux micro-entrepreneurs.
Nous avons actuellement 5 000 prêts, pour un encours de 450 000 €. Avec 4 agences sur 5 vraisemblablement touchées par le séisme, nous nous apprêtons à radier la quasi-totalité des soldes sur crédits en cours. Il nous faut donc dès aujourd’hui reconstituer le fonds de crédit pour être prêts à accorder de nouveaux crédits aux familles (celles que nous connaissons et beaucoup d’autres, tombées elles aussi dans l’extrême précarité) pour qu’elles puissent relancer une petite activité génératrice de revenus dès que le contexte le permettra. Cette action se fera probablement en partie dans les camps de réfugiés qui devraient s’établir en périphérie de la ville pour de nombreux mois.
PHASE 4 : diffuser massivement des produits simples d’utilité quotidienne à un prix accessible avec un impact sur l’environnement et sur la santé.
Nous voulons en effet encourager de façon volontariste de nouvelles filières créatrices d’emplois autour de la production et/ou diffusion de réchauds à gaz, de filtres à eau, de petits systèmes d’éclairage…
Pour mettre en place cette stratégie de post-urgence de manière rapide, cohérente et opérationnelle, c’est dès aujourd’hui que nous avons besoin de récolter vos dons. MERCI d’AVANCE de votre GRANDE GENEROSITE (puissiez-vous s'il vous plaît ne pas amputer le budget que vous allouez habituellement à l’appui régulier de nos autres programmes, qui continueront de bien fonctionner… si leurs ressources ne sont pas diminuées !).
En union de pensée avec toutes ces familles affectées par cette catastrophe,
Bien cordialement
Franck RENAUDIN
Directeur
Pour diffuser notre appel autour de vous : si vous avez un profil sur Facebook, vous pouvez rejoindre le groupe que nous avons créé et inviter tous vos amis à le rejoindre.
Pour avoir d’autres informations au fil des prochains jours : consultez le blog commun à Initiative Développement et Entrepreneurs du Monde.
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20/11/2009
By the rivers of BabyLoan
Petits Ruisseaux et Grandes Rivières.
La "Crise" entame déjà sa 2-ième année.
Les banquiers, après avoir bénéficié d’un plan de relance massif, ont repris du poil de la bête et ont repris leurs bonnes vieilles habitudes faites de spéculations aventureuses et de bonus faramineux.
Le contribuable, lui, est invité à combler les déficits en se serrant la ceinture, et est contraint à alléger un peu son train de vie, surtout quand il fait partie des charrettes de licenciements mises en place pour préserver la rentabilité des entreprises.
Certains pays ont fait faillite (l’Islande), d’autres ne survivent que grâce à la générosité (parcimonieuse) d’Etats et d’organisations ayant des visées sournoises sur leurs richesses naturelles et humaines.
Pour les classes les plus défavorisées de ces contrées, l’accès aux ressources bancaires de base est illusoires. Impossible de faire fructifier leurs maigres avoirs, ou de profiter de l’effet de levier d’un crédit. Les organismes bancaires ne prêtent qu’à ceux qui ont déjà des moyens de garantir leur créance.
De l’autre côté, dans les pays dits ‘riches’, les particuliers aisés ont peu de possibilités pour manifester leur solidarité avec les plus démunis.
Soit leurs impôts ou leurs frais bancaires servent à effectuer de grands prêts étatiques assortis de clauses léonines, en vue d’effectuer de grands projets pharaoniques et dont le principal intérêt est surtout d’enrichir l’organisme prêteur et la famille du politicien local.
Soit, via des ONG philanthropiques, il est possible d’effectuer des dons dont une partie finit par arriver à ceux qui en sont théoriquement destinataires. Outre le fait qu’une grande partie des sommes versées s’évapore en cours de route (le "Charity Business" est toujours très rentable pour ceux qui s’en occupent [1]), le système conforte des rapports très inégalitaires entre le 'parrain' et ses obligés. Le bénéficiaire dépend totalement du donateur, demeure dans la précarité, peut perdre toute aide du jour au lendemain, et est fortement incité à aligner son mode de vie sur celui de son mécène. Le don est alors une arme au profit des différents groupes politiques, religieux, ethniques, etc. Et beaucoup ne se privent pas d'en abuser.
La 3-ième solution est une évolution récente du concept de micro-crédit, qui a valu à Muhammad Yunus le Prix Nobel de la Paix 2006. Jusqu’à présent, les fonds utilisés n’étaient fournis que par les banques et les organismes financiers internationaux.
Il y a quelques années, PlaNet Finances avait innové en permettant aux particuliers de devenir des bailleurs de fonds pour le micro-crédit. Mais cela avait été fait en gardant les inconvénients des solutions traditionnelles. Il s’agissait toujours de dons, versés dans un pot commun, sans possibilité de choisir son destinataire, sans garanties de bonne fin et sans transparence. De plus, la société étant dirigée par Jacques Attali, dont on se souvient des agissements contreversés à la BERD, on pouvait craindre quelques dérives quand aux frais généraux du système.
Grâce à la généralisation d’Internet, le modèle pouvait être simplifié et offrir les garanties minimales de transparence que tout financeur est en droit d’attendre. C’est ce qu’ont réalisé des organismes hybrides, qu’on pourrait assimiler à des courtiers pour le compte d’associations de micro-crédit, d’abord aux Etats-Unis (Kiva), puis en France (BabyLoan, Adie).
Le principe est simple.
Le courtier récupère des fonds auprès de sa clientèle, est rémunéré pour ce service par des frais de souscription (1€ par tranche de 100€ chez BabyLoan), les stockent transitoirement chez ses banques partenaires (en général engagées dans le secteur coopératif), et les reversent auprès d’organismes de micro-crédit étrangers [2] sélectionnés, à intermèdes réguliers de façon à minimiser les frais de change et de transferts.
L’organisme de micro-crédit (IMF) prête à des personnes exclues du circuit bancaire traditionnel, en effectuant un travail complémentaire de soutien, de conseil et de formation. Il prête à des taux certes supérieurs à ceux des banques traditionnelles, mais très largement inférieurs à ceux des usuriers qui sévissent habituellement dans les quartiers pauvres. Les prêts sont faits à des familles ou des groupes de familles en vue de financer des activités rémunératrices. Les remboursement se font en fonction des coutumes locales (souvent de petites sommes à des fréquences rapprochées) et les bénéficiaires sont incités à épargner leurs profits supplémentaires dans des livrets d’épargne permettant d’assurer leur autonomie financière en cas de coup dur. On retrouve l’esprit des premières caisses d’épargne mutualistes mises en place en occident au 19-ième siècle. La durée du prêt varie entre 3 et 12 mois, selon l'activité financée et les capacités de remboursement du bénéficiaire.
Une fois le prêt remboursé, les fonds sont re-transférés de l’organisme de micro-crédit vers le courtier occidental et sont de nouveau disponibles pour le donateur qui peut soit les récupérer, soit les réinvestir sur un autre projet de son choix. Au contraire d’un don qui est versé à fond perdu, et ne sert qu’une fois, il y a un effet multiplicateur assez appréciable, la même somme pouvant servir à financer un grand nombre de projets.
Sur le terrain, l’intérêt est multiple. En plus de fournir à des populations déshéritées des ressources financières qu’elles ne pouvaient auparavant trouver que chez les mafieux locaux, il y a un accompagnement vers un niveau de vie supérieur, respectant la dignité de la personne et lui permettant de prendre en charge sa destinée. C’est la mise en place d’un cercle vertueux qui n’aurait pas pu démarrer sans l’impulsion financière initiale. En prêtant au niveau local sur de microprojets, collants au plus près des besoins des populations, on évite aussi les dispendieuses gabegies dont sont coutumières les grands organismes internationaux censés financer le décollage économique du Tiers-Monde.
Chez BabyLoan, les pays couverts sont actuellement le Bénin, l’Equateur, le Cambodge, les Philippines, le Tadjikistan, le Vietnam. Il est prévu de rajouter prochainement l'Afrique du Sud, le Mali, le Nicaragua, le Togo. Il est donc possible de diversifier géographiquement son risque, ou de privilégier certains pays en fonction de ses convictions personnelles (politiques ou religieuses par exemple).
Le nombre de 'babyloaniens' est d’environ 4400, ayant financé plus de 1500 projets pour un montant d'environ 420.000 €.
Dans le cas de BabyLoan, les fonds versés par l’internaute le sont sans intérêts pour éviter de majorer le taux du prêt final aux bénéficiaires, déjà élevé pour cause d’inflation locale endémique et de frais de fonctionnement importants de l'IMF [3]. Il faut donc considérer le montant des intérêts qui auraient pu être facturés comme un don solidaire, moins coûteux néanmoins que le don de la totalité du capital correspondant.
Pour l’avoir testé depuis près d’un an, je trouve le système particulièrement bien pensé, facile à utiliser et qui mérite de connaître une plus grande diffusion.
A l’approche de Noël c'est l'occasion, pour ceux qui ne connaissent pas ce site, d'aller y jeter un œil (et de sortir sa carte bancaire).
[1] sur les dérives du "Charity Business", lire "Donateurs, si vous saviez", cet article de Capital, ...
[2] les réglementations françaises et européennes interdisent ce genre d’activités pour des organismes non bancaires, et ceux-ci ne prêtent pas aux pauvres car c’est trop risqué et trop peu rentable.
[3] ces taux relativement élevés sont le principal argument utilisé par les adversaires du micro-crédit, qui n'ont par contre rien contre les taux usuraires de certains crédits à la consommation en occident (Cf. le reportage d'Envoyé Spécial). Il faut quand même noter que ces sommes servent en partie à créer de l'emploi sur place, et donc oeuvrent également au développement local.
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