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30/08/2006

Zen, Femmes et Loup


Où est la Vérité ?

Pour l'amoureux, une jolie femme est un objet de réjouissance,
Pour un Ermite, un sujet de distraction,
Pour un loup, un bon repas.

[Proverbe Zen]

26/08/2006

La Science des Rêves (The Science of Sleep)

Une Histoire en Carton Pâte et Bouts de Ficelle.

"Eternal Sunshine of the Spotless Mind" avait placé Michel Gondry parmi les réalisateurs les plus prometteurs du moment. Après des clips remarqués pour Björk ou les Chemical Brothers, il avait signé un des chefs d’œuvre du film d’Amour absolu. Romantique en diable, il inventait avec une créativité débridée un monde certes cruel, mais où la Sensibilité finissait par l’emporter sur la Raison, où les Lois de Causalité triomphaient sur les petits arrangements avec la Réalité.

On attendait donc avec impatience sa nouvelle réalisation. Malheureusement, selon son humeur, on y verra un verre à moitié vide ou à moitié plein.
Si la fantaisie, l’inventivité, les trouvailles visuelles sont toujours là et sont un régal pour les yeux, on a l’impression que la machine fonctionne sans but vraiment défini.
Description d’une amorce de relation entre deux 'artistes' aussi immatures l’un que l’autre, on ne fait que tourner en rond autour des peines de cœur réelles ou supposées des deux protagonistes. Comme pour "Changement d'Adresse", l’originalité visuelle et les prestations des acteurs sauvent heureusement le film, plombé par son scénario trop insignifiant. Au lieu de vouloir tout faire lui-même, Gondry aurait mieux fait de s’entourer de vrais scénaristes (comme Charlie Kaufman pour "Eternal Sunshine …").
A voir en tout cas pour les nombreuses séquences oniriques superbes qui parsèment le film.

Note : 6/10

Compléments :
> Fiche Cinéfil.
> Le site du film.
> Les critiques du film sur "DvdCritiques", "Fluctuat", "iMédias", "Excessif", "EcranLarge", "LeMonde", "Telerama", "CommeAuCinéma", "AvoirAlire".
> Sur les blogs: "CultureCafé", "MatooBlog", "L'ArtManiaque", "BlogCulturel", "NiklasBlog", "AuBoutDuMonde".

20:00 Publié dans Ecrans Larges | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Cinéma |  Imprimer

25/08/2006

RadioBlog

Du Son dans les Blogs.

Une petite nouveauté sur ce Blog.
Il est toujours difficile de parler musique en essayant de la retranscrire avec des mots. A mon avis, le meilleur moyen de faire partager ses coups de coeur est plutôt de les faire écouter.

RadioBlog est un système récent de WebRadio qui utilise le système Flash de Macromedia pour diffuser en 'streaming' des fichiers sonores, de façon analogue aux petites videos qui parsèment le Web.
Deux possibilités sont offertes:
- Le RadioBlog Player, à installer sur son site, qui permet de diffuser ses propres MP3 convertis en RBS et stockés dans son répertoire de fichiers (mais attention au problème des droits d'auteurs).
- Le RadioBlog Club, qui permet après inscription, d'accéder à une bibliothèque de liens vers des fichiers sonores stockés dans une foultitude de sites et blogs à travers le monde (environ 300 000 morceaux actuellement).

Les quelques titres en exergue de ce site sont ceux que je préfère dans la production actuelle. Ils seront renouvelés au fur et à mesure de mes découvertes musicales. Si cela permet à certains artistes d’être mieux connus, j’en serais ravi. A l'heure où les 'majors' essaient d'étouffer la créativité sous une grosse couche de marketing, il est nécessaire d’améliorer la promotion d’une musique de qualité.
Dans ce domaine comme dans les autres, soyons les acteurs de notre propre destin.

Compléments :
> Le site de "RadioBlogClub" (en anglais).
> L'interview du créateur de RadioBlog sur "01net".
> Le blog de Benoit Tersiguel.

Ma sélection du moment :
> La chanteuse berlinoise 'Bajka' avec le groupe 'Radio City' : "The Hop".


> Toujours 'Bajka' avec le groupe 'Bonobo' : "NightLife".


> Toujours 'Bajka' et 'Bonobo' : "Days to Come".


> Encore 'Bajka' et 'Bonobo' (un des meilleurs albums de l'année) : "Walking in the Sky".


> 'Telepopmusik' : "Breathe". Un titre aérien, très Zen, à écouter avant son Yoga ou sa méditation. Respirez!


> 'Lamb' - "What Sound".


> 'Champion' : "Two Hoboes'.


> 'Sergio Mendes' : "Mas Que Nada".



(également régulièrement écoutables sur RadioNova).

20:00 Publié dans Musiques, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Web, Blogs, Musiques |  Imprimer

20/08/2006

Gantz

Jeux de Rôles: Tuer n’est pas Jouer.

"Gantz" est une série particulièrement frustrante. Elle allie d’une part un concept de base intéressant, quelques bonnes idées de scénario, mais une réalisation qui n’a pas su se porter au niveau des ambitions affichées.
La série est une adaptation du manga du même nom, lui-même certainement inspiré en partie d’oeuvres telles que "Le Prisonnier", "Battle Royale", "Outrages" ou "Voyage au Bout de l’Enfer". Des personnages brutalement enlevés de leur milieu habituel, sont forcés à collaborer avec une organisation mystérieuse et toute puissante qui exige leur collaboration totale, en vue de tuer des individus désignés comme 'ennemis'. Mais peut-on se définir comme 'humain' quand on est amené à tuer sans réfléchir d’autres êtres vivants ? Les thèmes abordés sont la perte des valeurs humanistes de notre société, sa violence, l’incommunicabilité entre personnes, le droit à la différence, la soumission à l’autorité, l’influence de la télé et des jeux vidéo sur les dernières générations.

Ses points forts sont la variété des personnages présentés, de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles. Ceux-ci ne sont pas introduits ex-nihilo, mais sont présentés dans leur environnement habituel bien avant leur implication dans le 'Jeu'. Les séquences de la vie quotidienne sont d’ailleurs particulièrement réussies, ouvrant des parallèles intéressantes entre les 2 environnements. Il n’y a pas de 'héros' invincible et sans défauts. Le traitement très cru du sujet, les difficultés croissantes (quand la cible a les moyens de se défendre, tuer est beaucoup moins facile…), et l’amoncellement d’actes de barbarie conduit rapidement à une nausée salutaire. Au fil des épisodes, la sensation de malaise s’accroît et les vraies questions se posent. Peut-on assassiner quelqu’un de sang-froid seulement parce qu’il a été désigné comme cible et qu’on en a reçu l’ordre ? Peut-on éliminer impunément tous ceux qui ne font pas partie de notre groupe ? Peut-on rester inactif en se dégageant de ses obligations morales envers les autres ? A l’heure où de nombreuses guerres et génocides, perpétués par des auto-proclamés 'peuples élus', défigurent la planète, le sujet est fortement d’actualité.

Malheureusement, les défauts sont assez nombreux.
Techniques d’abord. L’utilisation massive de la 3D conduit à des mouvements de caméra assez peu naturels. Même si les décors sont plutôt réussis, les couleurs nocturnes sont parfois un peu bizarre. Du fait d’une réalisation pour la télé japonaise, certains épisodes ont été faits dans l’urgence, et le dessin en a visiblement pâti. Le système des 'missions' décalquées des niveaux des jeux vidéo, conduit à un aspect répétitif marqué gênant à long terme. Les personnages secondaires sont également souvent 'figés' quand un personnage principal agit.
Scénaristiques ensuite. L’aspect moralisateur du récit est trop marqué. Les tirades des personnages, très immatures et particulièrement typés, sont longues et ennuyeuses. Entre ceux qui ne font que parler sans agir, et ceux qui sont prêts à tout massacrer sans se poser de questions sur les conséquences de leurs actes, il n’y a guère de juste milieu. A une exception près, vite tuée, les femmes n’ont aucune épaisseur psychologique, et ne font que se lamenter en essayant de manipuler les hommes. Les nombreuses séances d’autocritiques, très japonaises, sont assez indigestes pour un public occidental.

Malgré tout, le scénario sait évoluer dans le bon sens, et ceux qui ont le courage de rester jusqu’aux derniers épisodes seront récompensés par une vrai réflexion sur notre société, et sur la place des boucs émissaires dans la cohésion des groupes.
Au final, une série intéressante dans son propos et aux objectifs salutaires, qui essaie de dénoncer certaines situations en faisant une démonstration par l’absurde, mais qui risquera d’en irriter plus d’un.

A noter que, contrairement à l'esprit de la série, un éditeur a sorti un jeu sur PS2 prétexte à tirer sur tout ce qui bouge! Consternant.

Note : 6/10

Compléments :
> Des critiques plutôt favorables sur "DvdRama (vol.1)" (+ Vol.2, Vol.3, Vol.4), "ZakAnime" et "KrinEin".
> Une critique plutôt défavorable sur "DvdAnime (vol.1)" (+ Vol.2, Vol.3).
> La critique du manga par "KrinEin", "AnimeLand".
> Un site de fan consacré à l'univers de la série.

19/08/2006

Ikkyu (6 vol.)

Esprit Zen, Esprit Neuf.

Le Zen est souvent mal compris des occidentaux. Devenu un adjectif du langage courant, il est en général considéré comme un synonyme de 'décontracté', 'cool', 'relax', 'sans soucis', 'détaché du monde', 'je m’en foutiste'. C’est évidemment un contresens complet par rapport à la réalité d’une doctrine ayant de hautes exigences morales et intellectuelles.

Passons rapidement sur les aspects historiques, sa filiation avec le 'Chan' chinois, ses différentes écoles de pensée ('Soto' et 'Rinzaï'), ses relations ambiguës avec les samouraïs japonais, il y aurait beaucoup trop à dire en quelques lignes. Il est surtout connu en Occident pour avoir été aux origines d’une certaine contre-culture américaine (Allen Ginsberg, Jack Kerouac, Léonard Cohen, …) et donner lieu à des 'koans' très hermétiques pour notre pensée (trop) cartésienne.
Comme tout bouddhisme, le Zen est d’abord une pratique éthique et morale: rester serein face à la maladie, la vieillesse et la mort, adopter le bon comportement face à l’injustice, l’indigence et l’obscurantisme. Le Zen n’est pas là pour juger, pour dire ce qui est 'bien' ou 'mal', mais vise à une prise de conscience directe, intuitive et immédiate de notre nature profonde de façon à vivre pleinement 'ici et maintenant'.

Le meilleur moyen pour approcher le Zen est alors de s’intéresser à la vie de quelques grands maîtres, et à leur façon d’avoir résolu les problèmes auxquels ils ont été confrontés. Ikkyû (1394 - 1481) fut l’un des plus iconoclastes, remettant en cause les pratiques 'officielles' au profit d’une recherche plus personnelle et plus désintéressée. Dans ce contexte, la BD est un support idéal. En éliminant le discours superflu au profit du dessin, et en ne gardant de l’image que les traits essentiels, elle permet au message de se frayer un passage plus facile au fond de notre cerveau. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les mandalas sont de bons supports de méditation, le 'Satori' étant par nature une expérience au-delà des mots.
Les 6 volumes que lui consacre Hisashi Sakaguchi retranscrivent très bien ce qu’a pu être la vie d’Ikkyû. Aucun aspect n’en est occulté, que ce soient ses débuts de jeune moinillon, bâtard de l’empereur Gokomatsu, son parcours intellectuel et religieux, ses relations avec les femmes et l’alcool, son attitude face aux nombreux aléas de l’époque (guerres, famines, épidémies, …).
Au final, un comportement qu’on peut rapprocher de certaines figures du bouddhisme tantrique himalayen ou des saints à l’origine des ordres mendiants en Europe, et un personnage qu’on peut sans problème mettre dans son panthéon personnel parmi les grands hommes qui ont éclairés ce monde.
Une vraie réussite pour mettre à la portée de tous, une pensée trop mal connue en France.

Note: 9/10

Compléments :
> La vie d'Ikkyû sur "ArtsLivres".
> Les chroniques de "Benzine", "WebOtaku", "ActuaBD", "PassionDesLivres".

> Voir aussi les excellentes séries de planches de Tsai Chih Chung ("Soyons Zen", "Les Origines du Zen", ...) parues chez différents éditeurs, et à savourer avec gourmandise.