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20/08/2006

Gantz

Jeux de Rôles: Tuer n’est pas Jouer.

"Gantz" est une série particulièrement frustrante. Elle allie d’une part un concept de base intéressant, quelques bonnes idées de scénario, mais une réalisation qui n’a pas su se porter au niveau des ambitions affichées.
La série est une adaptation du manga du même nom, lui-même certainement inspiré en partie d’oeuvres telles que "Le Prisonnier", "Battle Royale", "Outrages" ou "Voyage au Bout de l’Enfer". Des personnages brutalement enlevés de leur milieu habituel, sont forcés à collaborer avec une organisation mystérieuse et toute puissante qui exige leur collaboration totale, en vue de tuer des individus désignés comme 'ennemis'. Mais peut-on se définir comme 'humain' quand on est amené à tuer sans réfléchir d’autres êtres vivants ? Les thèmes abordés sont la perte des valeurs humanistes de notre société, sa violence, l’incommunicabilité entre personnes, le droit à la différence, la soumission à l’autorité, l’influence de la télé et des jeux vidéo sur les dernières générations.

Ses points forts sont la variété des personnages présentés, de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles. Ceux-ci ne sont pas introduits ex-nihilo, mais sont présentés dans leur environnement habituel bien avant leur implication dans le 'Jeu'. Les séquences de la vie quotidienne sont d’ailleurs particulièrement réussies, ouvrant des parallèles intéressantes entre les 2 environnements. Il n’y a pas de 'héros' invincible et sans défauts. Le traitement très cru du sujet, les difficultés croissantes (quand la cible a les moyens de se défendre, tuer est beaucoup moins facile…), et l’amoncellement d’actes de barbarie conduit rapidement à une nausée salutaire. Au fil des épisodes, la sensation de malaise s’accroît et les vraies questions se posent. Peut-on assassiner quelqu’un de sang-froid seulement parce qu’il a été désigné comme cible et qu’on en a reçu l’ordre ? Peut-on éliminer impunément tous ceux qui ne font pas partie de notre groupe ? Peut-on rester inactif en se dégageant de ses obligations morales envers les autres ? A l’heure où de nombreuses guerres et génocides, perpétués par des auto-proclamés 'peuples élus', défigurent la planète, le sujet est fortement d’actualité.

Malheureusement, les défauts sont assez nombreux.
Techniques d’abord. L’utilisation massive de la 3D conduit à des mouvements de caméra assez peu naturels. Même si les décors sont plutôt réussis, les couleurs nocturnes sont parfois un peu bizarre. Du fait d’une réalisation pour la télé japonaise, certains épisodes ont été faits dans l’urgence, et le dessin en a visiblement pâti. Le système des 'missions' décalquées des niveaux des jeux vidéo, conduit à un aspect répétitif marqué gênant à long terme. Les personnages secondaires sont également souvent 'figés' quand un personnage principal agit.
Scénaristiques ensuite. L’aspect moralisateur du récit est trop marqué. Les tirades des personnages, très immatures et particulièrement typés, sont longues et ennuyeuses. Entre ceux qui ne font que parler sans agir, et ceux qui sont prêts à tout massacrer sans se poser de questions sur les conséquences de leurs actes, il n’y a guère de juste milieu. A une exception près, vite tuée, les femmes n’ont aucune épaisseur psychologique, et ne font que se lamenter en essayant de manipuler les hommes. Les nombreuses séances d’autocritiques, très japonaises, sont assez indigestes pour un public occidental.

Malgré tout, le scénario sait évoluer dans le bon sens, et ceux qui ont le courage de rester jusqu’aux derniers épisodes seront récompensés par une vrai réflexion sur notre société, et sur la place des boucs émissaires dans la cohésion des groupes.
Au final, une série intéressante dans son propos et aux objectifs salutaires, qui essaie de dénoncer certaines situations en faisant une démonstration par l’absurde, mais qui risquera d’en irriter plus d’un.

A noter que, contrairement à l'esprit de la série, un éditeur a sorti un jeu sur PS2 prétexte à tirer sur tout ce qui bouge! Consternant.

Note : 6/10

Compléments :
> Des critiques plutôt favorables sur "DvdRama (vol.1)" (+ Vol.2, Vol.3, Vol.4), "ZakAnime" et "KrinEin".
> Une critique plutôt défavorable sur "DvdAnime (vol.1)" (+ Vol.2, Vol.3).
> La critique du manga par "KrinEin", "AnimeLand".
> Un site de fan consacré à l'univers de la série.

12/07/2006

Rome # 1 (HBO) : Jules César

Il est Venu, On a Vu, Il a Vaincu.

Rome ne s’est pas faite en un jour. Le passage de la République à l’Empire non plus. De nombreux films ont déjà relaté la décomposition des institutions démocratiques et la lutte fratricide des généraux romains ayant entraîné le passage à un pouvoir absolu. Le problème est qu’il est difficile de résumer en moins de 2 heures, une histoire qui s’est étendue sur plus d’une dizaine d’année. Le point de vue de l’auteur conduit alors à faire des choix dans les épisodes clés et à privilégier soit le point de vue tragique (la grandeur et la décadence du nouveau tyran, d’abord adoré puis haï), soit le point de vue romantique (ses amours fantasmées avec la reine d’Egypte). Les aspects politiques sous-jacents, les mobiles des forces en présences et les raisons socio-économiques ayant rendu possible le coup d’état sont en général complètement occultés.
L’avantage des séries TV est au contraire de pouvoir développer une intrique sur la durée. Quand la production s’en donne la peine, et vise la qualité plutôt que le soap-opéra de masse, cela donne d’incontestables réussites (les documentaires de la BBC, les docu-fictions de France Télévision, ou certaines fictions des réseaux câblés américains).

"Rome", actuellement diffusé sur Canal+ après être passé en Belgique et en Amérique du Nord, fait partie de cette catégorie. HBO a mis le paquet sur le récit des premières années de l’Empire Romain. La première saison démarre au moment de la prise d’Alésia (-52) et s’achève avec l’assassinat de César lors des Ides de Mars (-44). Chacun des 12 épisodes est l’occasion de traiter et d’approfondir les différentes étapes de la guerre civile et de la consolidation du nouveau pouvoir, tout en suggérant de nombreuses analogies avec notre monde prétendument moderne (corruption des élites, clientélisme, importance du paraître, divertissements et aventures militaires comme moyen de gouvernement, etc.). Tout en étant traité de façon très contemporaine et prenant parfois des libertés avec la tradition (pas de 'Tu Quoque mi Fili' par exemple), la série respecte assez fidèlement le contexte historique. Ceux qui jusqu’à présent confondaient Cicéron et Caton, Octave et Marc Antoine, n’auront à l’issue de la série plus d’excuses pour ignorer les bases de l’Histoire Romaine. Certains personnages s’en trouvent du coup grandis (Octave, Brutus) ou au contraire diminués (Marc Antoine, Cicéron, Cléopâtre). Le rôle des femmes n’est pas oublié non plus, contrairement à l’usage habituel des péplums. Le mélange de personnages fictifs de première importance avec les grandes figures de l’époque permet de détailler de façon très réaliste la vie quotidienne de l’époque (sociale, administrative, religieuse, …), même si certains commentaires manquent parfois pour en expliquer le sens (par exemple la cérémonie avec le taureau, caractéristique du culte de Mithra, ce qui n’est pas dit explicitement). Il est dommage que le DVD qui sortira bientôt (en zone 1), ne fournisse pas les bonus nécessaires pour combler ces lacunes, et permettre à chacun de mieux comprendre les us et coutumes de l’époque.
En attendant, ne boudons pas notre plaisir pour ce qui est une des plus belle réussite fictionnelle dans le domaine de l’antiquité romaine.

Note : 10/10

Compléments :
> Le site officiel de la série.
> Le dossier de "Peplum".
> Le dossier de "L'Internaute".
> Les critiques de la série sur "Télérama", "LePoint", "EcranLarge", "KrinEin".

03/06/2006

X-men 3

Eloge de la Différence dans un Monde Normalisé

La sortie de X-Men 3 restera sans doute une grande déception pour tous les fans du 'comics'.
Les grands studios américains semblent plus intéressés à tuer la poule aux œufs d’or que de se donner les moyens de produire des films de qualité, pourtant plus rentables à long terme. Avoir remplacé un réalisateur et un scénariste talentueux par 2 tacherons besogneux en fournit un nouvel exemple. Je ne détaillerais pas ici tous les défauts de ce 3-ième opus, d’autres l’ayant déjà fait avant moi, et sans doute mieux que je ne saurai le faire. C’est d’autant plus dommage que, à part les "Spiderman" (de Sam Raimi), les X-men étaient les seuls films de 'super-héros' capables d’allier grand spectacle de qualité pour le grand public et discours humaniste compréhensible par tous.

En ces temps de replis identitaires, de revendications communautaristes, de guerres ethniques, de comportements racistes et xénophobes de plus en plus exprimés et justifiés par des pseudos considérations scientifiques, morales et religieuses, où 'les autres' sont niés en tant qu’êtres humains véritables pour mieux être marchandisés, exploités ou massacrés, la saga des X-Men est une ode à la différence, à la tolérance, à la mixité, au respect de l’autre. Sous le vocable générique de 'mutants', on retrouve en effet toutes les minorités possibles et imaginables, certaines étant d’ailleurs représentées plus particulièrement par un des personnages (femmes, handicapés, surdoués, minorités ethniques ou religieuses, étrangers, homosexuels, …).
Bien que le développement de ce 3-ième récit reste très superficiel et très orienté 'pop-corn movie', des questions intéressantes sont posées tout au long du film :
- faut-il choisir une normalité médiocre, plutôt que de développer ses dons dans un contexte difficile ?
- peut-on se renier soi-même par amour ?
- que faire quand on est forcé de vivre dans le camp qu’on n’a pas choisi ?
- l’amitié est-elle possible entre 2 personnes ayant une conception de la vie différente, ou des avis divergents sur les mesures à prendre ?
Face aux discriminations, au rejet, à la persécution, 3 attitudes sont possibles, illustrées par les différents groupes en présence :
- ceux qui prônent la lutte armée, le développement séparé des 'races' et des sexes, l’avènement d’un nouveau 'peuple élu', symbolisés par Magneto, pourtant rescapé des camps de la mort nazis, mais idéologue d’une nouvelle 'race supérieure'.
- ceux qui prônent l’intégration, l’enrichissement mutuel, la discrimination positive pour permettre à tous une meilleure adaptation, symbolisés par le groupe du professeur Xavier.
- ceux qui préfèrent l’individualisme forcené, l’incommunicabilité, l’anarchie, le retrait de la vie commune, et qu’on retrouve dans le Wolverine des débuts, dans le Phénix, et dans le groupe des mutants Omega.
La force de la série X-Men est de renverser les rapports dominants/dominés. Les simples humains, en haut de l’échelle du pouvoir, se retrouvent dépassés par l’Evolution Darwinienne et se retrouvent à un stade d’animaux savants, condamnés à disparaître comme les néanderthaliens avant eux. Face à la future espèce dominante qui commence à proliférer, ils réagissent alors en animaux primitifs, laissant s’exprimer leurs peurs et leur refus d’évoluer.

L’ensemble de la trilogie est donc un discours d’utilité publique, qu’on aimerait voir plus souvent dans les 'blockbusters' hollywoodiens, au lieu du modèle idéologique américain habituel (bon blanc chrétien riche aux yeux bleus, méchants étrangers fourbes et basanés, femmes soumises et stupides, etc.). On regrettera d’autant plus la petite dérive de "X-Men 3" qui prend pour nouveaux méchants toute une bande de latinos, drogués, punks, femmes intelligentes, et autres racailles de série Z, alors le côté des bons s’enrichi d’un fils de bonne famille (blanche évidemment). On est loin du sulfureux Diablo de l'épisode 2 !
Comme beaucoup d’autres trilogies, cet épisode ne satisfera donc que ceux qui ont vu les précédents, et leur permettra de patienter avant la probable sortie d’un nouvel opus, annoncé pas très finement par une courte séquence après le générique de fin (Spoiler: l’esprit du professeur Xavier est passé dans le corps de l’homme vu dans le coma au début du film). On espère que la qualité du scénario et de la réalisation aura le temps de s’améliorer en route. Il serait dommage de devoir se contenter que des bandes dessinées et des dessins animés (d’ailleurs pas entièrement sortis en France) pour retrouver l’esprit du génial Stan Lee.

Note: 6/10

Compléments :
> Fiche Cinéfil.
> Le site officiel du film.
> Les critiques du film sur 'CommeAuCinéma', 'DvdCritiques', 'EcranLarge', 'FilmDeCulte', 'Fluctuat', 'Excessif', 'Telerama'.
> Sur les blogs d'Allociné, de 'SebInParis', 'TheBloggingCircus', 'A Rebours'.

01/04/2006

Dead Like Me

La Mort, Ecole de la Vie.

Dans l’Antiquité gréco-romaine, les morts rejoignaient les Enfers en traversant le Styx sur la barque de Charon. Au Moyen Age chrétien, la Mort prend la forme d’un squelette vêtu de noir et armé d’une faux. Le 19-ième siècle en fait plutôt une jeune femme en noir au teint cadavérique [1]. De nos jours la mort est devenue impersonnelle, et se réduit souvent à un ordinateur de surveillance qu’on débranche quand l’encéphalogramme est devenu plat [2]. En Chine, après le passage devant les juges infernaux, on rejoindra selon les cas le "Paradis de la Terre Pure" ou les Enfers, on transmigrera dans un nouveau corps, ou on restera hanter les vivants [3][4]. Les personnes décédées de façon violente sont condamnées à errer ici-bas sous forme d’esprits vampiriques, notamment les jeunes filles vierges, mortes sans descendance [5][6].
"Dead Like Me" est plutôt proche de cette dernière conception, qui implique tout un univers bureaucratique chargé de gérer les transferts d’un univers à l’autre.

Georgia (extraordinaire 'Ellen Muth'), 18 ans, ex-élève médiocre, en conflit avec ses parents et qui n’a jamais rien fait de sa vie (même pas de petit ami), se retrouve pulvérisée, le premier jour de son premier job, par la retombée sur Terre des toilettes de la station Mir. Elle est obligée d'intégrer un groupe de 'faucheurs' ('soul reapers') ou 'non-morts' ('undead') chargés d’accueillir les défunts et de faciliter leur passage vers l’Au-delà. Ils reçoivent chaque jour la liste des victimes prévues (noms, lieux et heures estimées de décès), la mort étant causée par des espèces de petits monstres invisibles, personnification du Destin.
Le nombre de victimes pouvant être pris en charge par un 'faucheur' ne pouvant qu’être faible, il existe ainsi tout un deuxième monde d’Entre-deux, vivants en nombre à nos côtés en attendant de passer définitivement 'de l’autre côté'. C’est le monde des spectres et des fantômes, visible à la fois par les morts et les vivants, et qui se nourrit en parasitant le monde réel. En effet, pour nourrir et loger leur nouveau corps, ils sont bien obligés de se débrouiller, car il n’est pas question pour eux d’être payé par l’administration céleste! Selon leurs personnalités, certains prennent un job légal sous leur nouvelle identité factice, d’autres détroussent leurs 'clients' ou se livrent aux trafics les plus divers.

Les récits sont assez jubilatoires, surfant sur les fêlures et le cynisme des personnages (il en faut pour ce 'métier') et explorant leurs réactions face à la diversité des situations. Pas facile en effet de récupérer l’âme d’un enfant innocent, ou celle d’un membre de son entourage proche. C’est aussi une excellente réflexion sur la Vie et la Mort dans notre société, une très bonne satire de la vie de famille traditionnelle nord-américaine, et une critique féroce de la vie de bureau et de ses rites obligés (rapports hiérarchiques, relations entre collègues, hypocrisies, consensus factices, inutilité de certaines tâches, …).

Une série à consommer donc sans modération. La seule chose que vous risquez, c’est d’en mourir … de rire.

Note: 9/10

Compléments :
> Le site officiel de la série.
> Les fiches de "LaSériethèque", de "Jimmy" et de "Wikipedia".
> Les critiques de "DvdRama", "EcranLarge", "DvdCritiques", "SerialMaster".
> Sur les blogs et sites perso: "DeadLikeMe", "Hypnoweb", "AuBoutDuMonde".

Connexions :
[1] Cf. "La mort du fossoyeur" de Carlos Schwabe (Musée du Louvre, Paris).
[2] Cf. "L’Heure du Grand Passage: Chronique de la Mort" de Michel Vovelle (Découvertes Gallimard): l’évolution des rites et cérémoniaux funèbres en Occident, ainsi qu’une iconographie très riche.
[3] Cf. "La Mort dans les Religions d’Asie" de Bernard Faure (Dominos Flammarion): les pratiques rituelles funéraires asiatiques.
[4] Cf. "Le Roi-Singe" de Stephen Chow.
[5] Cf. "The Grudge" de Takashi Shimizu.
[6] Cf. les "Histoires de Fantômes chinois" de Ching Siu-Tung.

05/03/2006

Witch Hunter Robin

Chasse aux Sorcières & Coexistence des Communautés

Tokyo de nos jours : une unité spéciale d’une organisation secrète, qui dépend de la 'Sainte Inquisition' de Rome traque les 'sorciers': des individus manifestant des pouvoirs mentaux jugés dangereux pour la société.
Comme pour les "X-Men", ces pouvoirs ont une origine génétique et s’expriment en général au moment de l’adolescence. Les individus concernés sont donc tracés en permanence par la police (fichiers généalogiques) et interpellés lorsque leurs activités laissent craindre une menace pour le genre humain.
Pas de bûchers comme dans les temps anciens, mais pas de procès non plus, et pas de défense possible comme dans toute bonne société totalitaire. Considérés comme non-humains, ils sont condamnés d’avance à une mise à l’écart dans une prison secrète mal définie.
Comme dans "Minority Report", le point de vue celui des 'chasseurs', sûrs de leur bon droit et dévoués à la protection du public, mais qui vont finir par se poser des questions sur leur rôle véritable. Où est en effet la limite entre innocents et coupables ?
Les chasseurs eux-même possèdent des caractéristiques intermédiaires entre les sorciers et les humains normaux. Dans ce cas, où tracer la différence entre le chien et le loup ?

Cette série reprend certains des thèmes liés aux 'surhommes' cachés au sein de l’humanité. Depuis les héros et demi-dieux de la mythologie antique jusqu’aux 'mutants' chers aux 'comics' américains, en passant par les sorcières du Moyen-Age et les 'Grands Maîtres' des sociétés secrètes ésotériques. On peut aussi penser à la chasse aux intellectuels subversifs par les polices politiques dans les régimes totalitaires.
Comme toute minorité aux origines ou au modes de vie légèrement différents, ayant des 'pouvoirs' craints parce que fantasmés, les sorciers sont les boucs émissaires tout trouvés pour les problèmes affectant la communauté.
L’ambiance, due au mélange entre pouvoirs moyenâgeux et modernité des moyens répressifs, est proche de "X-Files" ou de "Brazil". Le design oscille entre le Gothique et l’Art Nouveau. Le rythme est lent mais soutenu, et permet de se plonger progressivement dans cet univers jusqu’à l’explication finale, proche de la 'solution finale' prônée par un célèbre moustachu, et l’avènement d’une nouvelle Eve réconciliant l’ensemble de l’Humanité.

Note : 9/10

Compléments :
> Les fiches de "DvdAnime", "DvdCritiques", "MangasLand", "AnimeLand", "Manga-Anime", "MangaAnimation".
> "Les Sorcières de Salem" de Arthur Miller: pour le parallèle entre le MacCarthysme et les 'sorcières' pendues à Salem en 1692.
> "La Violence et le Sacré" et "Le Bouc Emissaire" de René Girard: pour une analyse du mécanisme du 'bouc émissaire'.