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17/08/2005

The Island

Film de clonage et clonage de films: un résultat "chimérique"

Un avis contrasté.

La première partie est très satisfaisante pour l'esprit.
Une bonne réflexion sur le clonage, l’éthique médicale, sur la notion d'identité, d'être humain.
On pense à "L'âge de crystal", mais aussi à "THX 1138" (G.Lucas) ou aux films qui traitent de l'esclavage aux Etats-Unis (clones & blacks même combat ?).

La deuxième partie, c'est malheureusement du Michaël Bay (Armageddon, Pearl Harbour, ...).
Là, le seul critère ça a l'air d'être le nombre de poursuites, de coups de feu et d'explosions. Dommage! Mais ça reste divertissant, malgré les nombreux clichés inhérents au genre.

Ewan McGregor, Scarlett Johansson et Steve Buscemi sont excellents comme d’habitude.
Par contre les seconds rôles sont les tâcherons habituels de ce genre de films d’action.

Peut être un film capable de réconcilier les amateurs de "blockbusters" et ceux de films intelligents ?

Note : 5/10

> Fiche Cinéfil

15/08/2005

Le Singe Nu (Naked Ape)

L’Homme descend du Singe (et vice-versa)

Une des avancées intéressantes de la Science depuis un siècle, a été de remettre l’Homme à sa place dans la 'Création'.
La théorie de l’Evolution de Darwin a été validée et approfondie. La Paléontologie et les analyses ADN ont permis de recréer un arbre généalogique réaliste concernant la filiation des primates et des hominidés.
L’Ethologie (science du comportement animal) a fait de grands progrès concernant les capacités intellectuelles des grands singes.
Certains travaux sur des chimpanzés ont notamment mis en évidence un QI équivalent à celui d’enfants de 5 ans, avec une faculté d’apprentissage importante (maîtrise du langage des sourds-muets, utilisation de machines cybernétiques à grosses touches ou de jeux vidéos avec joystick) ainsi que la capacité à créer de nouveaux mots (du genre ‘pomme’-‘orange’ pour désigner le fruit ‘orange’, ou ‘eau’-‘oiseau’ pour désigner un ‘cygne’) et celle de transmettre leurs acquis à leur progéniture (langage sourd-muet appris aux petits sans intervention de l’homme).

Paradoxalement, ces résultats ont peu souvent servis à analyser le comportement humain.
C’est ce qu’a fait le zoologue Desmond Morris, en 1967-71, dans 3 bouquins (*) qui ont fait sensation à l’époque, mais semblent un peu oubliés depuis.
Quand 99% du code génétique de l’homme et du chimpanzé est commun (d’après les analyses de l’Université d'Etat Wayne à Detroit), il est évident que les comportements de base doivent être très semblables.
Desmond Morris compare donc les hommes aux singes évolués pour mettre en évidence les comportements ‘innés’, ainsi que les réponses stockées au fond de notre cerveau primitif.
Il montre, avec un humour très anglais, comment notre relation avec les autres dépend de notre héritage simiesque, et comment certaines réactions d’amour, haine, peur, dépendance, séduction, … se retrouvent de façon identique chez nos lointains cousins des forêts africaines.

Au final, ces 3 volumes permettent une approche différente et très instructive de la psychologie humaine, trop souvent monopolisée par des spécialistes auto-proclamés (théoriciens du 'psy' ou religieux anthropocentristes).

(*) :
‘Le Singe Nu’ (‘Naked Ape’, 1967) analyse le comportement simiesque de l’individu humain
‘Le Zoo Humain‘ (‘The Human Zoo’, 1969) analyse la vie sociale de l’animal humain
‘Le Couple Nu’ (‘Intimate Behaviour’, 1971) analyse les mœurs sexuelles humaines

PS : les "zob-sédés" pourront sauter directement au 3-ième volume qui contient les pages les plus croustillantes.

Pour les autres, quelques sites web présentant les dernières recherches sur l’intelligence des grands singes :
- http://www2.gsu.edu/~wwwlrc/history.htm (le bonobo Kanzi à l’université de Georgie, Atlanta)
- http://www.friendsofwashoe.org/ (la chimpanzé Washoe à l’université de Washington)
- http://www.gorilla.org/ (la gorille Koko à la Gorilla Foundation)

27/07/2005

Les Envahisseurs (The Invaders)

Les Petits Hommes Verts sont Rouges et Gris

"Les envahisseurs. Ces êtres étranges venus d'une autre planète. Leur destination: la Terre. Leur but: en faire leur univers. David Vincent les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne, alors qu'il cherchait un raccourci qu'il ne trouva jamais. Celà a commencé par une auberge abandonnée, et par un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route. Celà a commencé par l'atterrissage d'un vaisseau venu d'une autre galaxie. Maintenant, David Vincent sait que les Envahisseurs sont là, qu'ils ont pris forme humaine, et qu'il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé."

Diffusée au Etats-Unis en 1967-68, cette série de 43 épisodes était au confluent des 2 grandes peurs de l'époque:
- celle de l'invasion soviétique, préparée par des 'rouges' infiltrés et destinée à saboter l'American Way of Life, alors à son sommet.
- celle des soucoupes volantes et des 'petits hommes verts' dont les observations s'étaient multipliées depuis 1947, et qui faisaient régulièrement la une des journaux.
Les 2 phénomènes étaient en outre étroitement imbriqués (la peur de l'autre, de l'étranger, de l'alien).

Cette série eut un succès considérable en France (1969, année de l'alunissage d'Apollo 11), comparable à celle d'X-Files bien plus tard.
Dans les cours de récré, on jouait à l'envahisseur, le petit doigt en l'air.
Des BD spécifiques furent même éditées, qui côtoyaient dans des éditions bon marché les X-Men, Spiderman ou les Fantastic 4.

Roy Thinnes, au même titre que Patrick McGoohan ("Le Prisonnier") ou Patrick McNee ("Chapeau Melon et Bottes de Cuir") fut malheureusement piégé par ce rôle, et ne fit que des apparitions épisodiques dans d'autres séries de science-fiction, ou des films de seconde zone.

Doté d'effets spéciaux simples mais efficaces (les soucoupes bleutées, l'auriculaire raidi, la désintégration rougeoyante des envahisseurs) , il était également souligné par une musique angoissante du même compositeur que "Au Delà du Réel".
Décors glauques et scénarios paranoïaques étaient du même niveau que "X-Files", dont il est un véritable précurseur.

De quoi regretter qu'aucune réédition DVD n'ait encore été faite.
Un complot des envahisseurs infiltrés ?

Plus d'infos:
Le dossier de la Série-thèque

23/07/2005

La Guerre des Mondes

Spiel-Krieg

Le film évênement du mois de Juillet 2005 (sorti juste avant l'Independance Day) !
Bon, je ne vais pas revenir en détail sur tout ce qui a été dit ici ou là.
Ceux qui ne l'ont pas encore vu devaient être ... sur la planète Mars.

En résumé:
- oui, les effets spéciaux sont très impressionnants (la production avait les moyens, ça se voit)
- oui, Dakota Fanning est vraiment la meilleure actrice de sa génération (à suivre ...)
- oui, Tom Cruise joue moins stupidement que d'habitude
- oui, Tim Robbins est égal à lui-même (excellent)
- oui, Steven Spielberg a laissé de côté le style gnan-gnan qui le caractérise trop souvent
- oui, c'est une bonne et respectueuse adaptation du roman anticolonialiste de HG Wells (dans son esprit, car il y a d'inévitables modifications)
- oui, on sent le traumatisme post-attentats du 9/11 (les américains et leur armée ne sont plus aussi invincibles qu'avant)
- oui, les combats sont vus d'une façon beaucoup plus réaliste que dans les films de guerre habituels (l'impréparation, la fuite, la débacle, les cadavres, les abris souterrains, ...)
- oui, la fin est vraiment très 'happy end' hollywoodien (mais bon il faut quand même que les rednecks du Middle West en aient pour leur argent)

Là où je voudrais rajouter mon grain de sel, c'est sur la pertinence du message qui nous est délivré:
" même quand on est une super-puissance, avec tout l'armement le plus moderne et aucun scrupule pour s'en servir, il n'est pas possible de dominer le monde. "

Comme dans le bourbier vietnamien ou les sables irakiens, même avec l'agent orange, les satellites ou les bombes 'intelligentes', la victoire finit toujours par basculer tôt ou tard du côté des autochtones.
Finalement Spielberg fait un film plus subversif et moins pessimiste que Paul Verhoeven dans "Starship Troopers", puisque ce dernier finissait sur la défaite des insectes indigènes (lire: les indiens du Far West) face à un régime impérialiste américain.

Cet aspect est souligné par les prologues et épilogues parlés.
Là où la version de 1953 rendait explicitement grâce à Dieu d'avoir créé les microbes pour la défense du genre humain, Spielberg invoque plutôt la force symbiotique de communautés obligés de vivre ensemble (la peste et le choléra sont, malgré tout, les meilleurs alliés de l'homme !).

L'épilogue pourrait aussi bien servir pour le film relatant une guerre pas encore terminée:
"dès le moment où les américains posèrent le pied en Irak, ils étaient condamnés ..."

Finalement, en 3 films ("La liste de Schindler","Il faut sauver le soldat Ryan" et "La guerre des mondes") il nous propose une réflexion intelligente sur la guerre qui nous change des blockbusters habituels.
De quoi attendre sans crainte son prochain long métrage qui devrait traiter du massacre des JOs de Munich en 1972, et du terrorisme d'état pratiqué ensuite par les israéliens.


Note : 7/10

> Fiche Cinéfil