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16/02/2006

Campagne 'Stop Pub' 2006 de l’ADEME

Gaspillage de papier: Non Merci!

Chaque année 1 million de tonnes de prospectus, publicités et journaux gratuits non sollicités sont déposés dans les boites à lettres françaises (environ 40 kg par foyer).
Comme pour le spam de nos messageries électroniques, cette avalanche de paperasse part en général directement à la poubelle sans être lue. Elle nous coûte néanmoins très cher, environ 200 € la tonne pour sa collecte et son traitement par la collectivité, sans compter le surcoût des produits qui font l’objet de ces publicités massives.
Il n’existe malheureusement pas en France de réglementation permettant de limiter cette agression permanente.
A l’initiative du ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) diffuse un autocollant 'Stop Pub', analogue à ceux qui sont obligatoires en Europe du Nord. En 2004, lors d’une précédente campagne, 3 millions d’autocollants avaient déjà été distribués, permettant de toucher environ 5% des foyers français. Même si ces autocollants ne sont pas toujours très respectés par les distributeurs, ils apportent néanmoins un progrès sensible, les 2 principales entreprises de distribution, Mediapost (filiale de LaPoste) et Adrexo, s’étant engagées à en tenir compte.
L’objectif de cette année est de toucher 15% de la population, correspondant aux 15% de personnes déclarant ne jamais tenir compte des prospectus distribués par ce canal.
La marge de progression est donc importante, et permettrait une économie non négligeable pour tous les acteurs de la filière.
Malheureusement, les autocollants ne sont disponibles que par l’intermédiaire des collectivités locales, à moins de télécharger et d’imprimer soi-même le modèle fourni, ou d'utiliser ceux qui sont diffusés par certains magasins et associations.
Par ailleurs, vu le peu de publicité faite à cette campagne, on peut douter de son efficacité, à moins qu’elle ne soit relayée par les associations écologistes et anti-pubs.

Compléments :
> Plus d’infos sur le site de l’ADEME.
> Le site des Anti-Pubs.
> l’action des magasins Auchan.

10/02/2006

Le respect du aux prophètes...

« Les groupes des Etats de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) aux Nations Unies se sont déclarés profondément préoccupés par les développements résultant de la publication des caricatures représentant le Prophète Mohamed sous prétexte de la "liberté d'expression".

Dans un communiqué, diffusé mercredi à New York, le groupe arabe réaffirme ainsi la nécessité pour les gouvernements des pays où les caricatures blasphématoires ont été publiées de condamner officiellement ces dessins et d'appeler leurs journaux à contribuer à l'approfondissement du dialogue entre les civilisations, les cultures et les religions et à réaffirmer leur respect de toutes les religions et les croyances.
"Ceci contribuera à calmer la colère populaire dans les pays islamiques", colère derrière les actes regrettables de violence qui ne correspondent pas aux principes et valeurs de tolérance de l'Islam, souligne le groupe arabe.
Il rappelle encore une fois la nécessité pour l'ONU et la Communauté internationale de remédier au mal qui a été fait à l'Islam et de veiller au respect de tous les religions et prophètes.
Le Groupe arabe appelle également l'ONU et la Communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour garantir que de tels agissements ne se répètent plus jamais à l'avenir et pour en assurer à cet égard l'entière responsabilité aux Etats.
Pour sa part, le Groupe des Etats de l'Organisation de la Conférence Islamique aux Nations Unies a lui aussi appelé dans un communiqué similaire les pays occidentaux à entreprendre des actions pour éviter à l'avenir de telles exactions.
Il a également appelé les manifestants musulmans à la retenue et au calme, une conduite pacifique qui correspond à l'esprit de la religion islamique.
Le Groupe de l'OCI exhorte également les Etats, les organisations régionales, les ONG, les organismes religieux et les médias à promouvoir le respect dû aux religions et à éviter la diffamation touchant les religions, les prophètes et les croyances qui sont de nature à inciter à l'intolérance, à la discrimination, à la haine et à la violence.
» (Aujourd’hui LeMaroc)

C’est bien dit, mais ça serait plus crédible si ce type de discours était accompagné d’actes du même genre.

En mars 2001, les talibans afghans détruisaient les 2 Bouddhas géants de Bamiyan, simplement coupables d’être la représentation d’un être vivant, par ailleurs fondateur, au même titre que Mahomet, d’une des plus importantes religions mondiales.
Les photos des destructions avaient été fièrement affichées dans de nombreux pays musulmans (j’en ai vu au Pakistan en avril 2001) sans provoquer de réactions des gouvernements en place.
On espère donc que les responsables arabo-musulmans en profiteront enfin pour condamner ces exactions, et s’excuser de cet outrage pour toute la communauté bouddhiste.

Compléments:
> Les talibans contre Bouddha sur le site de L'Association Internet pour la promotion des Droits de l'Homme (photos ici).
> La situation en 2002 dans la "Lettre de l’Université Bouddhique européenne".
> Sur "Buddhist Channel": l'aide apportée par les saoudiens et les pakistanais.
> "Les Bouddhas Géants" un film de Christian Frei, sorti en Suisse et au Canada (DVD disponible en décembre 2006).

08/02/2006

Jack Palmer: L'Affaire du Voile

Caricatures et Reflet du Réel.

Caricaturer, c’est grossir le trait pour faire ressortir des défauts préexistants. Ce n’est pas diffamer ou dénigrer, en faisant des amalgames grossiers à des fins partisanes.
L’affaire des caricatures danoises montre que 'la liberté de blâmer', nécessaire à toute société démocratique est parfois confondue avec le droit de faire n’importe quoi aux dépends des autres. Mahomet n’était pas plus terroriste que ne l’étaient Jésus ou Marx. Leurs actions doivent de plus être replacées dans le contexte de leurs époques respectives.
En assimilant l’Islam au terrorisme de certains et en gommant d’un trait de crayon tous les musulmans modérés, les dessinateurs danois ne font que le jeu des extrémistes qu’ils prétendent condamner. Quoi de commun en effet entre un musulman noir américain, un arabe wahhabite, un chiite iranien, un sunnite berbère ou turc, ou les groupes soufis et ismaéliens ? Le respect d’un certain nombre de règles (les 5 piliers) basées sur le Coran. Leurs différences religieuses sont aussi nombreuses que les sociétés dans lesquelles se sont développés et exprimés ces différents courants, reflétant les divers contextes historiques et coutumiers.
On retrouve d’ailleurs les mêmes différences dans les autres religions. Quoi de commun en effet entre des catholiques polonais ou africains, des anglicans, des luthériens, des baptistes américains et autres évangélistes, des mormons, des coptes égyptiens, des arméniens, des orthodoxes grecs ou slaves, sinon le respect d’un (très) petit nombre de règles communes, et la sacralisation d’un livre interprété de façons si différentes.

C’est le mérite de Pétillon de nous livrer dans le style humoristique propre à ses 'Jack Palmer', une nouvelle 'Lettre Persane' sur les petits travers de la société française. Véritable 'Candide', Jack Palmer mène son enquête dans tous les milieux, des salafistes revendicatifs aux imams progressistes, des bobos branchés aux jeunes beurs sans avenir. De même que dans "l'Enquête Corse", il donne la parole à tous, soulignant les incohérences, la mauvaise foi, les extrémismes, les manipulations, la misogynie… Tout le monde en prend pour son grade, mais sans dénigrer personne et sans faire de procès d’intention.
Au final, un album équilibré, prônant la tolérance et l’amour du prochain, la discussion plutôt que l’invective. On est donc plus proche du "Munich" de Steven Spielberg que de certaines caricatures provocatrices et irresponsables.
On lui souhaite autant de succès que pour "L'Enquête Corse", unanimement appréciée aussi bien sur le continent que sur l’île de beauté.

Compléments:
> Interview de Pétillon sur "ToutenBD".
> Réactions musulmanes sur "LeMatin" (Suisse).
> Réactions de dessinateurs sur "LeMonde" (France).
> Le blog de "Michel Edouard Leclerc", PDG des magasins E.Leclerc, sponsor du Festival de BD d'Angoulême.
> Sur EuropeUs: l'affaire des caricatures danoises, ses dessous et leur publication en octobre dans un journal égyptien!.

28/01/2006

Munich

Œil pour Œil …

Munich, Septembre 1972.
Les athlètes israéliens aux JO sont pris en otages par un commando palestinien demandant la libération de 200 de leurs compatriotes, puis abattus lors de l’intervention, ratée, des policiers allemands. Bilan : 11 morts d’un côté, 5 de l’autre.
En représailles, l’aviation israélienne bombarde des camps palestiniens en Syrie et au Liban, mais ce n’est pas assez pour le gouvernement de Golda Meir. Une équipe d’assassins est créée pour abattre les supposés commanditaires et organisateurs de la prise d’otage.

N’ayant jamais tué personne, ils vont progressivement y perdre leur innocence, devenant des machines à verser le sang, des techniciens de la mort, aussi imperméables aux sentiments que les SS des camps nazis. Leurs méthodes sont les mêmes que celles de leurs adversaires, ils planquent dans les mêmes caches, ils achètent leur matériels aux mêmes fournisseurs (Cf. "Lord of War"), ils collaborent tous deux avec la CIA. Ils sont responsables du même genre de bavures quand des innocents se trouvent là, au mauvais endroit, au mauvais moment. Cela ne les empêche pas d’être des hommes apparemment comme les autres, bons pères et bons maris. Mais un homme entraîné à tuer est-il capable de redevenir un véritable être humain, capable de se regarder dans la glace et de dormir du sommeil du juste ?

Les représailles ont-elles mis fin au terrorisme ?
Evidemment non. Au contraire, la violence a engendré la violence. Attentats, assassinats et bombardements n’ont cessé de se multiplier jusqu’à aujourd’hui, favorisant les factions les plus radicales.
Car plus qu’un conflit entre 2 communautés religieuses, c’est d’abord un conflit géographique où il s’agit de partager une terre et des ressources (eau, …) dans un lieu légitimement occupé par tous depuis la nuit des temps.
Seules les négociations d’Isaac Rabbin (assassiné par des extrémistes juifs) et le retrait de Gaza par Ariel Sharon (maudit par les colons et les rabbins) ont permis un début de solution.

Le propos de Spielberg se situe donc dans une perspective humaniste, où les extrêmes sont renvoyés dos à dos, et où le dialogue est prôné comme une solution incontournable.
Notons que ce film a fait l’objet de virulentes critiques de la part des plus radicaux, reprochant à Spielberg d’être anti-israélien et même antisémite, pour avoir présenté les palestiniens autrement que comme des monstres assoiffés de sang. Le ridicule de cette affirmation suffit à prouver que Spielberg a frappé juste.

La fin du film sous fond de 'Twin Towers', montre également que le sujet ne peut se réduire au conflit israélo-palestinien, et que d’autres dirigeants devraient reconsidérer leurs politiques de représailles aveugles.
Si, à l’inverse de nombreux autres conflits, la 2-ième Guerre Mondiale a pu être suivi d’une vraie réconciliation entre les belligérants européens, c’est d’abord grâce au Tribunal de Nuremberg qui a jugé les criminels de guerre selon le droit international. Pas en alimentant sans fin le cycle infernal de la violence.

Oeil pour oeil, la loi du Tallion nous rendra tous aveugles! (Gandhi)

Note : 9/10

> Fiche Cinéfil

Compléments :
> "Vengeance": le livre du journaliste canadien George Jonas, dont s’est inspiré Spielberg.
> Un article du Point qui fait un très bon récapitulatif.
> Quelques bonnes critiques dans "FilmDeCulte", "DvdCritiques", "Idea Entertainement" et "In the mood for cinéma".
> "Un jour en Septembre", documentaire (oscarisé) de Kevin Mac Donald sur le sujet.
> "L’histoire des 3 Adolf" de Osamu Tezuka (4 tomes) pour une autre vision, plus bouddhiste mais finalement très proche, du conflit israélo-palestinien, à partir de ses origines dans la Shoah.

26/01/2006

Brûlez Rome (Urite Romam)

Caveant consules …

… ne quid detrimenti respublica capitat (Que les consuls prennent garde, afin que la république n’éprouve aucun dommage).
Cette formule était prononcée par le sénat romain, lorsqu’il accordait aux consuls les pleins pouvoirs dans les moments de crise. Il est amusant de constater que l’Histoire se répète souvent, mais que les leçons du passé sont souvent oubliées, notamment par ceux censés être en charge de la 'chose publique'.

Rome sous Néron.
La ville est un melting-pot de citoyens, d’esclaves, d’affranchis, d’étrangers avec une hiérarchie complexe et très inégalitaire. Selon son origine, sa naissance, sa richesse, ses relations, son âge et son sexe, on a une vie qui va de la puissance absolue à la misère la plus profonde. Les classes dirigeantes vivent dans un luxe inouï. Les esclaves n’ont absolument aucuns droits, ni pour eux, ni sur leur famille. Les vrais citoyens ne s’en sortent pas trop mal, grâce à la richesse de l’Empire, et la politique du "pain et des jeux du cirque". L’ascenseur social reste néanmoins possible pour certains dans les secteurs à risque (commerce, armée, vigiles, gladiateurs, …).
En 61, suite à l’assassinat d’un préfet par un esclave, le sénat a fait exécuter 400 d’entre eux à titre d’exemple, les affranchis de ce préfet n’échappant à la mort que grâce à la clémence de Néron, en conflit ouvert avec les sénateurs. Pendant les délibérations, il vaut mieux pour eux de raser les murs pour échapper aux contrôles de police.
En juillet 64, l’été est chaud, le vent tourbillonnant. La ville est périodiquement victime de tensions sociales, de rixes, d’émeutes, de départs de feux accidentels ou allumés par des spéculateurs immobiliers. La ville est en grande partie détruite, malgré les efforts des vigiles (pompiers) et de l’empereur qui accourant de sa villa d’Antium, fournit aides et refuges aux sans-abris.
Les 'racailles' de l’époque en profitent pour piller la ville, et pour apaiser les esprits de ceux pour qui seule compte la manière forte, on accuse un groupe religieux minoritaire (une secte originaire de Palestine) dont les coutumes heurtent le 'sens commun'.

Toute ressemblance avec des situations récentes n’est sans doute pas une coïncidence.
Quand des parlementaires réclament des peines collectives maximales envers des minorités visibles accusées de pillages, mais maintenues dans une position politique et économique très en dessous des autres classes de la société, on se dit qu’en 20 siècles, on a pas beaucoup avancé.
La politique du bouc émissaire n’a également pas vraiment changé. On a seulement remplacé les chrétiens par les musulmans, les caves des immeubles remplaçant les catacombes comme seuls lieux de culte possibles.
Il est également assez cocasse de voir la polygamie, certes illégale, considéré comme une des causes du sous-développement de ces minorités, alors qu’on glorifiait dans le même temps le règne de François Mitterrand, ses maîtresses et sa fille adultérine.

O tempora! O mores!

Note : 8/10

Compléments :
> L’émission de France5 diffusée en décembre 2005.
> La fiche du film et le contexte historique.
> L'incendie de Rome.
> La fiche du DVD zone2.
> The French Democracy: les émeutes dans les banlieues françaises fin 2005, vues de l'intérieur.