02/09/2006
La Jeune Fille de l'Eau (Lady in the Water)
Une Jeune Fille à l'Eau de Rose, qui finit par couler.
Il y a des critiques que je préférerai ne pas écrire. Mais il faut se rendre à l’évidence. Le dernier film de M.Night Shyamalan est raté.
Autant "Sixième Sens", "Incassable", "Signes" et "Le Village" proposaient des histoires riches et originales, de vrais personnages et savaient gérer la progression du récit avec un twist final qui était devenu une caractéristique du réalisateur, autant "La Jeune Fille de l'Eau" pêche sur tous ces points.
L’histoire, qu’on dit avoir été créée pour être racontée à des enfants, est particulièrement simpliste et mélange différentes traditions pas toujours compatibles entre elles. Une Nymphe vient sur la terre ferme pour servir de Muse à un écrivain paresseux, mais est menacée par des monstres terrestres, symboles des tares du genre humain. C’est censé être une légende orientale (référence aux Nagas, génies des eaux asiatiques ?). Mais la sauce à du mal à prendre. Les rebondissements sont cousus de fil blanc, et sont vraiment du niveau d’enfants pas trop regardants sur la cohérence du récit. D'un autre côté, vu la violence liée aux monstres, ce film n’est pas du tout adapté à un public enfantin.
Les personnages sont également très caricaturaux et réduits à leur rôle de symboles. Ils sont majoritairement interprétés par des acteurs de seconde zone, plus crédibles dans des séries télé insipides que dans des films de première catégorie. Quand à Bryce Dallas Howard, son rôle se résume à jouer les plantes vertes qu’on arrose et à montrer ses jambes.
La progression du récit est assez linéaire, et s’enlise assez vite dans un jeu de rôle sans intérêt. Seuls aspects positifs, la prestation de l’acteur principal (Paul Giamatti, excellent), le prologue dessiné et la vision de l’œuvre au second degré (les tribulations des créateurs et de leur entourage face aux conformismes et aux critiques). Mais c’est bien peu face à l’impression de gâchis généralisé qui se dégage de l’ensemble.
Le projet ayant été refusé par ses producteurs habituels, M.Night Shyamalan s’est entêté à vouloir le produire malgré tout en l’état. Le résultat est à la hauteur des moyens employés, c'est-à-dire très faible. Espérons qu’après cette parenthèse malheureuse, il saura retrouver le chemin d’une création plus sereine, et que ce n’est pas le premier signe d’un assèchement de son génie cinématographique.
Note : 4/10
Compléments :
> Fiche Cinéfil.
> Le site du film.
> Les critiques du film sur "Fluctuat", "Excessif", "EcranLarge", "LeMonde", "Libération", "Telerama", "CommeAuCinéma", "AvoirAlire", "FilmDeCulte", "ObjectifCinéma".
> Sur les blogs: "KrinEin", "CultureCafé", "NiklasBlog".
20:00 Publié dans Dieux & Démons, Ecrans Larges | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Mythologies | Imprimer
30/08/2006
Zen, Femmes et Loup
Où est la Vérité ?
Pour l'amoureux, une jolie femme est un objet de réjouissance,
Pour un Ermite, un sujet de distraction,
Pour un loup, un bon repas.
[Proverbe Zen]
20:00 Publié dans Bouddhismes, Humour, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Humour, Zen, Koans, Bouddhismes | Imprimer
26/08/2006
La Science des Rêves (The Science of Sleep)
Une Histoire en Carton Pâte et Bouts de Ficelle.
"Eternal Sunshine of the Spotless Mind" avait placé Michel Gondry parmi les réalisateurs les plus prometteurs du moment. Après des clips remarqués pour Björk ou les Chemical Brothers, il avait signé un des chefs d’œuvre du film d’Amour absolu. Romantique en diable, il inventait avec une créativité débridée un monde certes cruel, mais où la Sensibilité finissait par l’emporter sur la Raison, où les Lois de Causalité triomphaient sur les petits arrangements avec la Réalité.
On attendait donc avec impatience sa nouvelle réalisation. Malheureusement, selon son humeur, on y verra un verre à moitié vide ou à moitié plein.
Si la fantaisie, l’inventivité, les trouvailles visuelles sont toujours là et sont un régal pour les yeux, on a l’impression que la machine fonctionne sans but vraiment défini.
Description d’une amorce de relation entre deux 'artistes' aussi immatures l’un que l’autre, on ne fait que tourner en rond autour des peines de cœur réelles ou supposées des deux protagonistes. Comme pour "Changement d'Adresse", l’originalité visuelle et les prestations des acteurs sauvent heureusement le film, plombé par son scénario trop insignifiant. Au lieu de vouloir tout faire lui-même, Gondry aurait mieux fait de s’entourer de vrais scénaristes (comme Charlie Kaufman pour "Eternal Sunshine …").
A voir en tout cas pour les nombreuses séquences oniriques superbes qui parsèment le film.
Note : 6/10
Compléments :
> Fiche Cinéfil.
> Le site du film.
> Les critiques du film sur "DvdCritiques", "Fluctuat", "iMédias", "Excessif", "EcranLarge", "LeMonde", "Telerama", "CommeAuCinéma", "AvoirAlire".
> Sur les blogs: "CultureCafé", "MatooBlog", "L'ArtManiaque", "BlogCulturel", "NiklasBlog", "AuBoutDuMonde".
20:00 Publié dans Ecrans Larges | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Cinéma | Imprimer
25/08/2006
RadioBlog
Du Son dans les Blogs.
Une petite nouveauté sur ce Blog.
Il est toujours difficile de parler musique en essayant de la retranscrire avec des mots. A mon avis, le meilleur moyen de faire partager ses coups de coeur est plutôt de les faire écouter.
RadioBlog est un système récent de WebRadio qui utilise le système Flash de Macromedia pour diffuser en 'streaming' des fichiers sonores, de façon analogue aux petites videos qui parsèment le Web.
Deux possibilités sont offertes:
- Le RadioBlog Player, à installer sur son site, qui permet de diffuser ses propres MP3 convertis en RBS et stockés dans son répertoire de fichiers (mais attention au problème des droits d'auteurs).
- Le RadioBlog Club, qui permet après inscription, d'accéder à une bibliothèque de liens vers des fichiers sonores stockés dans une foultitude de sites et blogs à travers le monde (environ 300 000 morceaux actuellement).
Les quelques titres en exergue de ce site sont ceux que je préfère dans la production actuelle. Ils seront renouvelés au fur et à mesure de mes découvertes musicales. Si cela permet à certains artistes d’être mieux connus, j’en serais ravi. A l'heure où les 'majors' essaient d'étouffer la créativité sous une grosse couche de marketing, il est nécessaire d’améliorer la promotion d’une musique de qualité.
Dans ce domaine comme dans les autres, soyons les acteurs de notre propre destin.
Compléments :
> Le site de "RadioBlogClub" (en anglais).
> L'interview du créateur de RadioBlog sur "01net".
> Le blog de Benoit Tersiguel.
Ma sélection du moment :
> La chanteuse berlinoise 'Bajka' avec le groupe 'Radio City' : "The Hop".
> Toujours 'Bajka' avec le groupe 'Bonobo' : "NightLife".
> Toujours 'Bajka' et 'Bonobo' : "Days to Come".
> Encore 'Bajka' et 'Bonobo' (un des meilleurs albums de l'année) : "Walking in the Sky".
> 'Telepopmusik' : "Breathe". Un titre aérien, très Zen, à écouter avant son Yoga ou sa méditation. Respirez!
> 'Lamb' - "What Sound".
> 'Champion' : "Two Hoboes'.
> 'Sergio Mendes' : "Mas Que Nada".
(également régulièrement écoutables sur RadioNova).
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20/08/2006
Gantz
Jeux de Rôles: Tuer n’est pas Jouer.
"Gantz" est une série particulièrement frustrante. Elle allie d’une part un concept de base intéressant, quelques bonnes idées de scénario, mais une réalisation qui n’a pas su se porter au niveau des ambitions affichées.
La série est une adaptation du manga du même nom, lui-même certainement inspiré en partie d’oeuvres telles que "Le Prisonnier", "Battle Royale", "Outrages" ou "Voyage au Bout de l’Enfer". Des personnages brutalement enlevés de leur milieu habituel, sont forcés à collaborer avec une organisation mystérieuse et toute puissante qui exige leur collaboration totale, en vue de tuer des individus désignés comme 'ennemis'. Mais peut-on se définir comme 'humain' quand on est amené à tuer sans réfléchir d’autres êtres vivants ? Les thèmes abordés sont la perte des valeurs humanistes de notre société, sa violence, l’incommunicabilité entre personnes, le droit à la différence, la soumission à l’autorité, l’influence de la télé et des jeux vidéo sur les dernières générations.
Ses points forts sont la variété des personnages présentés, de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles. Ceux-ci ne sont pas introduits ex-nihilo, mais sont présentés dans leur environnement habituel bien avant leur implication dans le 'Jeu'. Les séquences de la vie quotidienne sont d’ailleurs particulièrement réussies, ouvrant des parallèles intéressantes entre les 2 environnements. Il n’y a pas de 'héros' invincible et sans défauts. Le traitement très cru du sujet, les difficultés croissantes (quand la cible a les moyens de se défendre, tuer est beaucoup moins facile…), et l’amoncellement d’actes de barbarie conduit rapidement à une nausée salutaire. Au fil des épisodes, la sensation de malaise s’accroît et les vraies questions se posent. Peut-on assassiner quelqu’un de sang-froid seulement parce qu’il a été désigné comme cible et qu’on en a reçu l’ordre ? Peut-on éliminer impunément tous ceux qui ne font pas partie de notre groupe ? Peut-on rester inactif en se dégageant de ses obligations morales envers les autres ? A l’heure où de nombreuses guerres et génocides, perpétués par des auto-proclamés 'peuples élus', défigurent la planète, le sujet est fortement d’actualité.
Malheureusement, les défauts sont assez nombreux.
Techniques d’abord. L’utilisation massive de la 3D conduit à des mouvements de caméra assez peu naturels. Même si les décors sont plutôt réussis, les couleurs nocturnes sont parfois un peu bizarre. Du fait d’une réalisation pour la télé japonaise, certains épisodes ont été faits dans l’urgence, et le dessin en a visiblement pâti. Le système des 'missions' décalquées des niveaux des jeux vidéo, conduit à un aspect répétitif marqué gênant à long terme. Les personnages secondaires sont également souvent 'figés' quand un personnage principal agit.
Scénaristiques ensuite. L’aspect moralisateur du récit est trop marqué. Les tirades des personnages, très immatures et particulièrement typés, sont longues et ennuyeuses. Entre ceux qui ne font que parler sans agir, et ceux qui sont prêts à tout massacrer sans se poser de questions sur les conséquences de leurs actes, il n’y a guère de juste milieu. A une exception près, vite tuée, les femmes n’ont aucune épaisseur psychologique, et ne font que se lamenter en essayant de manipuler les hommes. Les nombreuses séances d’autocritiques, très japonaises, sont assez indigestes pour un public occidental.
Malgré tout, le scénario sait évoluer dans le bon sens, et ceux qui ont le courage de rester jusqu’aux derniers épisodes seront récompensés par une vrai réflexion sur notre société, et sur la place des boucs émissaires dans la cohésion des groupes.
Au final, une série intéressante dans son propos et aux objectifs salutaires, qui essaie de dénoncer certaines situations en faisant une démonstration par l’absurde, mais qui risquera d’en irriter plus d’un.
A noter que, contrairement à l'esprit de la série, un éditeur a sorti un jeu sur PS2 prétexte à tirer sur tout ce qui bouge! Consternant.
Note : 6/10
Compléments :
> Des critiques plutôt favorables sur "DvdRama (vol.1)" (+ Vol.2, Vol.3, Vol.4), "ZakAnime" et "KrinEin".
> Une critique plutôt défavorable sur "DvdAnime (vol.1)" (+ Vol.2, Vol.3).
> La critique du manga par "KrinEin", "AnimeLand".
> Un site de fan consacré à l'univers de la série.
20:00 Publié dans Ethiques & Politiques, Fantômes & Esprits Affamés, Videothèque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Japon, Animation, Séries, SF | Imprimer