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25/04/2007

Films du Printemps 2007

Un Printemps pas très ensoleillé dans les Salles Obscures.

Retour de vacances difficile, entre activité professionnelle très absorbante et dispersion vers une campagne électorale particulièrement démagogique.
Sur les écrans, rien de bien transcendant depuis quelque temps, rien qui n'incite vraiment à des commentaires originaux. Heureusement, quelques petits films sortent du lot et méritent d'être vus, ne serait ce que pour s'aérer la tête. Ils ne feront pas partie des palmarès de fin d'année, mais abordent des sujets intéressants ou renouvellent l'approche d'un sujet plus traditionnel.

Contre-Enquête "Contre-Enquête" (7/10) : Le sujet est assez casse-gueule (serial killers, meurtres d'enfants, fiabilité de la justice, ...), la réalisation pas tout à fait maîtrisée. Mais acteurs et réalisateur s'en sortent finalement pas trop mal, et on reste scotché à l'écran jusqu'à la fin. Rien qui justifie les critiques incendiaires vues ici ou là. Selon sa sensibilité, on y verra ou pas une apologie de certaines méthodes expéditives, mais le sujet mérite d'être posé dans un film français moins caricatural que ce qu'on voit d'habitude dans les productions hollywoodiennes équivalentes.
(Voir critiques sur: CriticoBlog, CommeAuCinéma, FilmDeCulte, Excessif, iMedias, KrinEin, DvdCritiques).

Le Direktor "Le Direktor" (6/10) : Là par contre, il faut aimer Lars Von Trier pour pouvoir supporter le film. Mélange de critique sociale, de cinéma expérimental, de pochade d'étudiant et d'humour à la Lars Von Trier, il ne peut évidemment pas plaire à tout le monde. Mais si on est familier de l'univers du réalisateur, et assez curieux pour envisager de voir quelque chose qui sort de l'ordinaire, c'est un film intéressant, plus que ses dernières réalisations 'dogmatiques'.
(D'autres points de vue chez CriticoBlog, CommeAuCinéma, FilmDeCulte, Critikat, Telerama, Excessif, KrinEin, Cinémapolis).

Un Nom pour un Autre "Un Nom pour un Autre" (8/10) : Emigrés d'Aujourd'hui. New York de nos jours, dans l'intimité d'une famille d'immigrés indiens. Une belle chronique douce amère de la vie de tous les jours, depuis le choc culturel imposé à la mère, jusqu'à la difficile intégration du fils partagé entre les 2 mondes. Beaucoup de tendresse et d'humour de Mira Nair envers ses personnages, dans un film qui milite pour le droit à vivre où l'on veut, tout en respectant le droit à la différence et le respect des traditions.
(Voir critiques sur CommeAuCinéma, Fluctuat, FilmDeCulte, Excessif).

Golden Door "Golden Door" (8/10): Immigrations choisies, émigrations imposées. Les époques changent, les problématiques restent. Il y a un siècle, les paysans de certaines régions reculées de l’Europe de l’Ouest étaient dans la même situation que celle de nos clandestins actuels. N’ayant rien à perdre, attirés par une vision idyllique d’une Amérique qui était pour eux la Terre Promise (et dans laquelle coulaient le lait et le miel …), ils s’embarquaient dans un voyage sans retour possible, au prix de cruelles désillusions. Dans une Terre globalisée, où la propagande des Etats riches se diffuse plus facilement que les réalités socio-économiques, il est illusoire de vouloir réguler de façon ‘scientifique’ une immigration qui de tous temps s’est basée sur l’imaginaire, le fantasme, la rumeur. On peut toujours essayer de transformer la statue de la Liberté en gardienne des frontières, la force des vagues aura toujours raison des obstacles artificiels. Un très beau film, très onirique, pour rappeler quelques évidences à des gouvernements déconnectés de la réalité.
(Plus de détails sur CriticoBlog, CommeAuCinéma, Fluctuat, FilmDeCulte, Excessif, Matoo).

NorWay of Life "NorWay of Life" (8/10): Le Paradis sur Terre. Dans un pays indéfini, où n’existe ni chômage, ni pénuries, ni tension sociale, ni problèmes d’aucune sorte, peut-on être heureux ? Dans un Paradis qui ressemble à une social-démocratie d’Europe du Nord, où l’apparence des relations compte plus que la chaleur des rapports humains, un trublion cherche à retrouver les sensations de l’époque où il était jeune et vivant. Odeurs, couleurs, rires, lumières (très méditerranéens) s’opposent à l’uniformité générale d’une société où tout a été lissé, uniformisé, aseptisé pour le bonheur de la majorité, et où des anges gardiens impersonnels veillent en douceur à ce que rien ne vienne déranger le bon fonctionnement du système. Une très bonne illustration du meilleur des mondes possible, vers lequel tend nos civilisations modernes. Seule la fin de ce très bon film fantastique est un peu obscure (à quoi correspond l’Enfer glacé dans lequel se retrouve finalement le héros ?).
(Voir critiques sur CriticoBlog, CommeAuCinéma, Telerama, FilmDeCulte, Excessif, SebInParis).

La Tête de Maman "La Tête de Maman" (7/10) : Je vais mal, Ne t’en fais pas. Un premier petit film sympathique, dans la lignée de "Je Vais Bien, Ne t'en Fais Pas" ou "Comme Une Image". Sous l'aspect d'un film d'initiation, une belle réflexion sur la vie, ses espoirs déçus, la relativité des choses. Karin Viard, Kad Merad et Pascal Elbé sont excellents comme d'habitude, dans des aventures tragi-comiques qui se délitent un peu vers la fin.
(Voir critiques sur CriticoBlog, CommeAuCinéma, Excessif, AvoirAlire, AuFéminin, GrandesPoches, CinéFeed, FenêtreSurToile).

Les Contes de TerreMer "Les Contes de TerreMer" (6/10) : Retour sur Terre. Petite déception sur le dernier Ghibli, réalisé par le fils de son père. Si le 'style' Ghibli est toujours là, avec des images superbes, le scénario est incroyablement léger et le rythme un peu faiblard. Pourtant, le "Cycle de TerreMer" d'Ursula K.LeGuinn aura dû fournir assez de matière pour un film un peu plus dynamique. Peu de personnages à l'écran, beaucoup de questions sans réponses et de situations trop peu développées. La fin en devient du coup incompréhensible (pourquoi une fille de la Terre devient-elle un dragon, symbole de l'Air et du Feu ?). Espérons Goro Miyazaki saura surmonter les lacunes de ce premier film, ou que les moyens du studio seront mieux employés entre les mains d'un autre réalisateur plus talentueux.
(Voir critiques sur CriticoBlog, CommeAuCinéma, OrientExtrême, Cinémasie, iMedias, KrinEin, Fluctuat, FilmDeCulte, Excessif, Telerama, Matoo, PibeSan).

20:00 Publié dans Ecrans Larges | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma |  Imprimer

13/04/2007

Bulgarie

ArmoiriesMelting Pot au Coeur des Balkans.

Arrivé dernièrement dans l’Union Européenne, la Bulgarie est un pays attachant, aux paysages superbes mais à l’Histoire mouvementée, à la frontière entre l’Orient et l’Occident.

Peuple mystérieux, car sans écriture, les Thraces s’installent vers le 2-ième millénaire avant JC entre le Danube et la Mer Noire. Selon les grecs, ils étaient le peuple le plus nombreux de l’époque, après les indiens. Mais, divisés entre de nombreuses tribus, ils n’avaient pas un poids politique très important. Ils participèrent à la guerre de Troie aux cotés des troyens. Conquis par Philippe de Macédoine, puis par les Romains, ils finirent par intégrer l’Empire Romain d’Orient.
L’arrivée et l’assimilation de peuple slaves, puis turcs, conduit à la formation d’un Empire Bulgare particulièrement étendu pour l'époque, qui culmine au Moyen Age lors de l’adoption du christianisme byzantin.

L’Histoire bulgare est une succession de réveils nationalistes et culturels, entrecoupée de dominations étrangères (byzantine, ottomane, soviétique) plus ou moins répressives. Elle a toujours été écartelée entre l’Europe (arts et traditions gréco-romaines), la Russie (même langue, même alphabet, même liturgie, reconnaissance éternelle envers son libérateur du 19-ième siècle), et l’Empire Byzantin/Ottoman (modes de vie, culture, cuisine, …).
Sa volonté de reconquérir ses territoires historiques et de s’ancrer à l’Ouest la conduit à faire des mauvais choix pendant les 2 premières guerres mondiales et à subir la domination du grand frère soviétique pendant 50 années où elle n’évolue presque pas.
Aujourd’hui encore, une grande partie des paysans laboure leurs champs avec des chevaux, et les seules industries significatives tournent autour de l’agro-alimentaires (vin, tabac, essence de rose, conserveries, machines agricoles, …).

L’entrée dans l’Union Européenne au 1-ier janvier 2007 est l’occasion pour le pays de se rattacher définitivement à l’Ouest, malgré ses nombreux handicaps (alphabet cyrillique, agriculture archaïque, industries délabrées, exode des jeunes, corruption endémique, …).
Mais des réformes faites au pas de charge, un patrimoine touristique et culturel important, un rôle de pivot possible entre l’Europe et le monde slave, alliés à l’apport des fonds structurels européens assurent un taux de croissance élevé. La Bulgarie est ainsi quasi prête à passer à l’Euro. Beau retour sur le devant de la scène pour le pays de Dionysos et d’Orphée.

Carte

Quelques informations complémentaires ci-dessous.

Bibliographie:
. Guide Vert Michelin "Bulgarie".
. Sélection de livres sur la Bulgarie chez Slavika et Bulgaria-France.

Infos Web:
. Sur Wikipedia et WikiTravel.
. Sur le site de l’Ambassade de Bulgarie.
. Infos voyageurs du Ministère français des Affaires Etrangères.
. Amnesty International : RAS
. Reporter Sans Frontières : Rapport annuel 2007.
. "Bulgaria-France" : portail français sur la Bulgarie.
. "Belgaria" : portail belge sur la Bulgarie.
. Informations pratiques chez EasyVoyage, LeRoutard, LaBulgarie.com, EuropaPlanet.
. "Le Courrier des Balkans".
. Chez "Clio" : chronologie et dossier culturel sur la Bulgarie.

Photoramas:
. Images d’un couple Belgo-Bulgare sur "A la Découverte de la Bulgarie" et "Images de Bulgarie".
. "Les Bourlingeurs" : récit de voyage pendant l’été 2003.

La Bulgarie en France:
. Exposition "L’Or des Traces" au musée Jacquemart-André (Paris) du 14/10/2006 au 31/01/2007 : diaporama sur "L’Internaute", vidéo du vase de Panagurishté sur "Telerama".
. Le Musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye présente les plus belles pièces du Musée de Varna du 18/07/2007 au 01/07/2007.

06/04/2007

Peplum (Pop Life II) de Nasser Martin-Gousset

PeplumDanse et Décadence.

Décidément, Antoine et Cléopâtre sont mis à toutes les sauces en ce moment. Mais avec un mauvais chef, même les meilleurs ingrédients donnent une pitoyable tambouille. Après le "A & C" à moité raté de Lewis Furey, c’est Nasser Martin-Gousset qui essaie de passer au micro-ondes le sublime "Cléopâtre" de Mankiewicz avec Richard Burton et Liz Taylor.

Malgré un point de vue original et quelques bonnes idées, c’est malheureusement globalement raté. Vouloir reprendre en à peine 1h15 la légende des 2 amants antiques, plus celle des 2 acteurs mythiques, plus quelques considérations politico-historiques, plus un peu de n’importe quoi, en seulement quelques scènes et extraits de films, est beaucoup trop court pour exprimer quelque chose de cohérent.
Il y est absolument impératif de connaître la légende pour espérer suivre un peu ce qui se passe, car les saynètes se succèdent avec de nombreuses ellipses. Etait-il alors nécessaire de rejouer la 'scène des huîtres et des escargots' de "Spartacus" entre Laurence Olivier et Tony Curtis, éloge masqué de la bi-sexualité ?

PeplumQuelques moments-clef surnagent néanmoins, tel cette bataille d’Actium, filmé avec une caméra numérique suivant en gros plan un légionnaire rampant sur le sable après le désastre, ou le déplacement cadencé d’une légion progressivement décimée.
D’autres sont complètement ridicules comme la mort de Cléopâtre, sans grâce ni émotions, ou celui où des danseurs se jettent contre le mur de fond de scène. A quoi rime également les 2 individus qui se baladent les couilles à l’air à 2 reprises, ou ceux qui fument sur scène ? La nudité est apparemment très à la mode dans certaines compagnies actuelles, mais qu’est-ce que ça apporte à la pièce ?
Musicalement, le groupe rock (batterie, basse, guitare) présent sur scène est assez efficace. Mais l'épisode de fête disco, sur l’air de "I Feel Love" par la pop-star gay Jimmy Somerville, est plus qu’incongru dans le contexte.

Bref un spectacle confus, brouillon, vulgaire, ennuyeux, inutilement provocateur, plus à l’aise dans une petite salle de Las Vegas que sur une scène de Broadway. Plus qu’au chef d’œuvre de Mankiewicz, ce péplum renvoie plutôt aux nanards italiens de années 60, et est aussi insignifiant.

Note : 5/10

Compléments :
> "Peplum" au Théatre de la Ville de Paris en 2007.
> Les critiques de Télérama, Libération, TheFake.

29/03/2007

Zipang de Kaiji Kawaguchi

Zipang (t.1)Japon d'Hier et d'Aujourd'hui.

Clint Eastwood vient de nous gratifier d’un diptyque retraçant la bataille d’Iwo Jima, en essayant d’alterner la vision des 2 protagonistes. L’ensemble est plutôt bien réalisé, mais la partie japonaise m’a semblé un peu trop classique dans son traitement. La confrontation de l’individualisme du boulanger face à l’obéissance servile de ses camarades préfigure la naissance du Japon moderne. Mais en restant essentiellement dans le Présent, à part quelques flash-back expliquant la personnalité des personnages, le film a du mal à mettre en évidence la révolution qui est en train de se mettre en branle.

Avec "Zipang", la confrontation entre Japon ancien et moderne est nettement plus nette. Le postulat de départ est celui qui avait été utilisé pour "Nimitz, Retour vers l’Enfer", une sympathique série B de SF qui revisitait l’attaque de Pearl Harbor.
Le 'Mirai' (l'Avenir) est un croiseur japonais des Forces d’Autodéfense (Jieitai), chargé en 2001 d’une mission conjointe avec les américains dans le Pacifique sud. Mais en cours de route, il est pris dans une étrange tempête, et se retrouve au moment de la bataille de Midway.
"Nimitz" étant un film américain privilégiait surtout l’action, le suspense et les effets spéciaux. S’il posait bien le problème des paradoxes temporels, il évitait toute remise en cause de l’Histoire en faisant bien vite revenir le porte-avions dans son époque d’origine.
Avec "Zipang", pas de happy-end aussi grossier. Le manga s’étend sur au moins 26 épisodes (la série originelle est toujours en cours de publication), il faut donc de quoi soutenir l’intérêt du lecteur sur une aussi longue durée. Et l’auteur a beaucoup de chose à dire.

Zipang (maquettes)C’est l’occasion de confronter les japonais du 20-ième et du 21-ième siècle, leurs points communs et leurs différences. A l’inverse des soldats expérimentés de l’Empire, les militaires de la Jieitai ont été entraîné à sauver des vies et n’ont jamais tué personne. Si leur navire à la capacité de détruire une escadre entière, il est néanmoins vulnérable pour tout ce qui concerne son ravitaillement. A 60 ans de distance, les mentalités ne sont surtout plus du tout les mêmes pour des japonais qui sont devenus une des plus grandes puissances économiques du monde, malgré une défaite totale et le traumatisme d’Hiroshima. Kaiji Kawaguchi est assez habile pour éviter les stéréotypes, et sa parfaite connaissance historique de l’époque permet d’expliciter au mieux les enjeux politiques et militaires qui se posaient alors.
Quand toute action modifie nécessairement le présent, et affecte obligatoirement le futur, comment se comporter pour sauver ses idéaux, à défaut de pouvoir conserver en l’état le monde d’où l’on vient ? Peut-on rester un observateur impartial, et laisser mourir des innocents ? Faut-il aider le pays des ses ancêtres ou les alliés du pays de ses enfants ? Comment se défendre face aux agressions venant des 2 côtés ? C’est le problème qui va se poser à chaque rencontre entre l’équipage du Mirai et les différents intervenants au conflit (Marine et Armée de Terre japonaises, politiciens, troupes américaines, populations civiles de l’Asie du Sud-Est, …).

Zipang (Dvd6)Au total, c’est une très belle exploration de la mentalité japonaise présente et passée, et de son évolution d’une société militariste belliqueuse vers une société moderne consciente de ses responsabilités. Loin des manifestations nationalistes de certains nostalgiques de l’Empire, régulièrement montées en épingle dans la presse, "Zipang" est au contraire une réflexion humaniste qui prolonge et amplifie celle que Clint Eastwood a esquissée dans "Lettres d’Iwo Jima".


NB: Zipang (en français : Cipangu) est le nom du Japon tel qu'il est décrit par Marco Polo dans son "Livre des Merveilles". C’est un Japon mythique et idéalisé, qui se trouve dans les imaginaires des occidentaux comme ceux des orientaux.

Note : 9/10

Compléments :
> Le dossier de Mangakana.
> Les critiques du Manga (13 volumes sortis) sur "KrinEin", "La Bédéthèque de BD’Gest", "MangaSanctuary".
> Les critiques du Japanime (disponible en DVD zone1) sur "OrientExtrême", "Animeka".

24/03/2007

300 de Zack Snyder

300Une Sparte US contre le reste du Monde.

A première vue, "300" est un péplum de plus, avec un fond historique plus ou moins respecté, des culturistes aux muscles saillants, des batailles spectaculaires avec beaucoup de morts et de sang versé. Le genre n’est pas nouveau, mais les techniques se sont améliorées ces dernières années, notamment depuis "La Bataille des Thermopyles", nanard sorti en 1962.
"300" est assez impressionnant visuellement et le mode de vie spartiate est globalement respecté. Le film est du niveau d’"Apocalypto" de Mel Gibson, ni vraiment excellent, ni particulièrement mauvais. On est en tout cas un cran au dessus des navets historiques récents ("Troie", "Kingdom of Heaven", "Alexandre") qui réécrivaient l’Histoire de façon assez bizarre. Mais vu la minceur du scénario et de la psychologie des personnages, le challenge n’était pas trop difficile.

Xerxès (300)Là où le bât blesse, c’est dans la multitude de petits détails qui s’infiltrent insidieusement dans le décor.
Que Sparte ait été une nation guerrière pratiquant l’eugénisme à grande échelle, certes. Mais était-il nécessaire de faire d’Éphialtès un spartiate difforme qui trahit son pays ? Pourquoi autant d’handicapés, d’homosexuels/lesbiennes à la cour de Xerxès, dépeint lui-même comme un éphèbe efféminé sur un char de Gay-Pride ? On notera également les athéniens traités avec mépris (car ‘ils préfèrent les garçons’), l’émissaire perse d’origine africaine, les visages hideux des ‘immortels’, le rôle des autres grecs fortement minimisé.
Une pseudo-démocratie obsédée par la pureté génétique d’un côté, un empire pluri-ethnique et multi-culturel systématiquement présenté comme dégénéré de l’autre. Qui sont les ‘bons’, qui sont les vrais ‘méchants’ ?

Bref, c’est assez beau esthétiquement, mais à prendre avec de nombreuses réserves. Le scénario est malheureusement une copie conforme (à part les développements avec la reine de Sparte) de la la BD de Franck Miller, qui vient d'être également rééditée, et qui contient les mêmes éléments fascistes, xénophobes et homophobes. C'est assez décevant de la part de l'auteur de "Sin City" et de "Liberty / Martha Washington". Mais il semble que Miller soutienne dorénavant sans limites les néo-conservateurs américains et leur croisade contre tous ceux qui ne leur ressemblent pas. Ce qui explique que cette 'busherie' ait été portée à l'écran. Faut-il leur rappeler que Sparte, épuisée par les guerres continuelles, a fini par disparaître des nations qui comptaient (après une alliance avec la Perse!), et que c'est finalement Athènes, vrai modèle de démocratie, qui finit par devenir la référence de l'ensemble du monde grec classique ?

Note : 6/10

Compléments :
> Le site du film.
> Le dossier de "Peplum".
> Les critiques de "CommeAuCinema", "DvdCritiques", "iMedias (1)", "iMedias (2)", "Fluctuat", "FilmDeCulte", "Excessif (pour)", "Excessif (contre)", "Critikat", "AVoirALire", "KrinEin".
> Sur les Blogs: "Blogywoodland", "LeBalDesVauriens".